Samedi 20 avril 2024

Le quotidien communiste Il Manifesto a publié et assuré la promotion, en octobre 2017, cent ans après la Révolution russe, d’un recueil de discours du pape François adressés aux mouvements populaires et intitulé « Terre, toit, travail » (Terra, casa, lavoro). Les communistes italiens, considérés autrefois par l’Église catholique comme bastions de la laïcité voire de l’athéisme, ont-ils inopinément été séduits par la radicalité évangélique ?

Catégories associées:

Le politologue Philippe Portier, directeur du Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL-CNRS), faisait récemment le constat que dans un monde contemporain globalisé où le politique s’affaiblit, l’on voyait à l’œuvre une politisation de la foi et une spiritualisation du politique. Les pays les plus sécularisés n’échappent pas à la règle et c’est jusqu’à la France laïque qui aujourd’hui reconsidère son rapport au religieux. La présidence actuelle en témoigne de manière significative, illustrant de manière aiguë un autre constat de Philippe Portier (L’État et les religions en France. Une sociologie historique de la laïcité, 2016), à savoir que la laïcité serait une sorte de matière vivante dynamique, voire dulcifiante. À l’heure où il s’agit une nouvelle fois d’organiser ce que d’aucuns appellent sans trop de nuances « l’islam de France », et où doivent s’ouvrir des états généraux précédant la révision des lois de bioéthique — prévue à l’automne —, alors aussi qu’un récent sondage réalisé pour La Croix et le Forum européen de Bioéthique révèle une opinion publique très favorable à une évolution législative sur la PMA, la GPA et la fin de vie…, la France est agitée par de sempiternels conflits qui illustrent le paradoxe manifeste d’une République laïque où la religion est pourtant au cœur de la cité.

Catégories associées:

Le Mouvement réformateur (MR, centre-droit) a annoncé le dépôt d’une proposition de décret visant à porter d’une à deux le nombre d’heures obligatoires par semaine de cours de philosophie et de citoyenneté dans l’enseignement officiel, et d’y rendre optionnelle l’heure restante de cours de religion ou de morale non confessionnelle. Aujourd’hui, cette seconde heure de philosophie et de citoyenneté peut déjà être choisie par les élèves, en remplacement de l’heure de religion et de morale dont ils souhaitent être dispensés. Mais combien sont-ils à faire ce choix ? Et quel est le pourcentage d’élèves qui fréquentent les cours des différentes religions et de morale non confessionnelle ?

Le Freedom of Thought Report diffusé par l'International Humanist and Ethical Union (IHEU), l’organe représentatif du mouvement humaniste mondial, a été présenté ce mardi 5 décembre au Parlement européen à Bruxelles, en collaboration avec l’Intergroupe du Parlement sur la liberté de religion et de croyance. Selon ce rapport de l’IHEU, 85 États discriminent de manière grave et systématique les non croyants, qui constituent pourtant plus d’un tiers de la population mondiale, et sont en croissance constante ; en outre, l’existence et l’aggravation de persécutions actives à l’encontre des non religieux aurait été avérée en 2017 dans sept pays asiatiques et africains, à savoir l’Inde, la Malaisie, les Maldives, la Mauritanie, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et le Soudan. Enfin, l’IHEU dénonce avec force l’impunité qu’accordent certaines autorités publiques aux crimes et aux persécutions à l’encontre des non croyants.

La sélection des migrants par la culture, les normes et les croyances est une question sous-étudiée dans la littérature existante en démographie et en économie. Dans un article récent co-écrit avec Aysit Tansel (Middle East Technical University, Turquie) et Riccardo Turati (Université catholique de Louvain), nous analysons les liens entre la religiosité, les aspirations migratoires, les projets d'émigration à court terme, et les choix de destination au départ des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Pour cette étude, qui a bénéficié de l'aide financière de l'Union européenne dans le cadre du projet FEMISE, nous utilisons les enquêtes Gallup World Poll (GWP) qui documentent les aspirations migratoires, les opinions et les caractéristiques personnelles des répondants.

En Belgique, un prêtre catholique brugeois a été renvoyé en correctionnelle cette semaine, suite à la plainte de la veuve d’un homme qui en octobre 2015 avait confié à ce prêtre son intention de se suicider, avant de passer à l’acte. Poursuivi pour abstention coupable, le prêtre s’est réfugié derrière le secret de la confession — un sacrement fondamental aux yeux de l’Église — et a estimé avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour dissuader l’homme qui s’était adressé à lui, atteint de dépression, de mettre fin à ses jours. Il lui est cependant reproché de s’être refusé à faire appel aux proches, à la police, aux secours médicaux ou à une quelconque aide extérieure pour tenter d’éviter ce drame.

En 1891, soit six ans après la reconnaissance de l’État indépendant du Congo, une statue de dévotion mariale fut conçue spécifiquement pour le Congo et envoyée à la mission de Matadi. Tout à la fois héritière d’une ancienne imagerie chrétienne et innovatrice par sa figuration des hiérarchies raciales dans l’empire colonial naissant, cette dévotion connut un échec relatif au Congo mais devint un vecteur précoce et puissant de la propagande missionnaire en Belgique. Ce parcours divergent est analysé ici en soulignant l’intericonicité des images et les contextes variables de leur réception.

Page 16 sur 53
Aller au haut