Vendredi 19 avril 2024

À Wéris, un village situé dans la province de Luxembourg, les pratiques à visée spirituelle censées permettre une « rencontre avec soi-même » par l’intermédiaire des mégalithes locaux sont nombreuses. Ce constat s’appuie non seulement sur des observations menées sur le terrain, où des offrandes néopaïennes peuvent être identifiées au pied des pierres dressées, mais encore sur des sondages sur Internet qui dévoilent une multiplicité de stages dédiés à divers courants spirituels tournés vers la nature.

L’Église catholique de Belgique publie son cinquième rapport annuel, qui porte sur l’année 2021. Ce document fournit notamment les premiers chiffres relatifs à la fréquentation des églises et des sacrements depuis la crise sanitaire. Ceux-ci montrent une nette accélération de la diminution de la pratique religieuse en Belgique, au point d’autoriser cette question : les catholiques sont-ils devenus une minorité ?

En moins d’un mois, le catholicisme français a été confronté à deux « affaires » impliquant des évêques pour des abus sexuels. Le 14 octobre, l’hebdomadaire Famille chrétienne révèle que Michel Santier, ancien évêque de Créteil, avait démissionné en juin 2020 non pour des soucis de santé mais parce qu’il était mis en cause pour des pratiques voyeuristes dans le cadre de la confession, et que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi l’avait condamné. Or, cette sanction, maintenue secrète, fut imposée peu de temps après que la Commission indépendante sur les Abus sexuels dans l’Église eut rendu son rapport le 5 octobre 2021. Puis, le 7 novembre, lors d’une conférence de presse impromptue, la Conférence des Évêques de France communique que onze évêques ont été mis en cause pour des abus sexuels ou pour la gestion de ceux-ci, dont le cardinal Jean-Pierre Ricard. Cette séquence présente l’intérêt pour l’historien de révéler des dimensions structurelles du catholicisme contemporain.

Yūsuf al-Qaraḍāwī, décédé à Doha, au Qatar, ce 26 septembre dernier, s’est voulu le représentant de al-tayyār al-wasaṭī al-islāmī [« le courant islamique médian »] ou al-islam al-mu‘tadil [« l’islam modéré, équilibré »]Il l’a présenté comme un régime nécessaire, englobant tous les aspects collectifs et individuels de la vie humaine, déterminé par une šarī‘a mu‘āiyyana [« loi religieuse spécifique »].

In 1982, a scholarly maverick, the immensely influential American professor for the history of religion at Chicago University, Jonathan Z. Smith, herostratically wrote: “There is no data of religion. Religion is solely the creation of the scholar’s study. It is created for the scholar’s analytic purposes by his imaginative acts of comparison and generalization. Religion has no independent existence apart from the academy.” Contrary to what I think was Smith’s argument, other scholars have taken him to endorse the view that religion is a social construction only, without bearing outside the academy. It is by current academic convergence of opinion only that religion exists. 

L’ouvrage massif, et succès de librairie, que proposent Michel-Yves Bolloré, frère de l’homme d’affaires bien connu, et Olivier Bonnassies (Dieu. La science. Les preuves. L’aube d’une révolution, Paris, 2021), ne relève pas, disons-le immédiatement, des sciences dites « dures », mais prétend les vulgariser. Est-il impertinent de relever, à ce sujet, l’intérêt appuyé de son éditeur Trédaniel pour le domaine des médecines alternatives, de l’ésotérisme, du bien-être… bref, pour la nébuleuse des savoirs et pratiques qu’on qualifiera pudiquement de parallèles ou d’alternatifs ? 

Sous le crédo « oser plus de progrès – coalition pour la liberté, l’égalité et la durabilité » l’accord gouvernemental allemand de septembre 2021 entre sociaux-démocrates, libéraux et verts s’est doté d’un programme politique ambitieux visant à réformer et moderniser différents pans de la société, dont la relation avec les Églises et communautés religieuses. Il s’agit notamment de la suppression des paiements étatiques sous forme de dotations (Staatsleistungen) vers les Églises et de développer le corpus juridique du régime des cultes afin d’aboutir à une meilleure représentation et intégration de toutes les communautés religieuses, notamment des communautés musulmanes. Ces dispositions indiquent un changement dans les relations allemandes entre l’État et les religions. Elles mettent l’accent sur plus de séparation, tout en s’inscrivant dans la continuité de la relation de coopération qu’entretient l’Allemagne avec les Églises et communautés religieuses.

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