Jeudi 28 mars 2024
Schreiber

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Le Centre communautaire laïc juif de Bruxelles célèbre en cette année 2020 son soixantième anniversaire. La fondation de cette organisation juive pionnière et originale se situe à la fois dans les conséquences de la Seconde Guerre mondiale pour les communautés juives, la rupture de ban d’un certain nombre de juifs de gauche à l’égard du Parti communiste à la fin des années cinquante et la volonté de mettre sur pied un collectif juif dont l’identité sera déterminée par une approche strictement culturelle de la tradition et de l’héritage du judaïsme.

L’islam reste en France — et plus que jamais — un objet religieux et social difficilement « lisible ». Quant aux Français musulmans, ils sont travaillés par des forces contradictoires, à la fois centrifuges et centripètes, et globalement dominés par un tropisme conservateur — sans exagérer outre mesure la menace que ferait peser la visibilité religieuse de l’idéologie islamiste sur les autres courants religieux de l'islam, dans l’espace public ou les institutions sociales. Le fait islamique pose néanmoins un défi singulier à la laïcité française, affectant sa tension constitutive entre « acception libérale » et « acception combative ». C’est la raison pour laquelle il importe de traiter la question de l’islam de France sous le double point de vue de la philosophie morale et de la sociologie politique, en vue de comprendre les dessous de la polarisation des positions qu’il provoque. Aussi, le but de la présente étude est de tenter, à partir de la problématique générale de la laïcité, de jeter un nouvel éclairage sur la situation de l’islam de France, en identifiant et en distinguant pour ce faire ses principaux déterminants et les difficultés de son traitement par le politique.

lundi, 09 novembre 2020 11:16

ORELA fait peau neuve !

Chères lectrices, Chers lecteurs,

Depuis février 2012, ORELA propose des contenus qui vous permettent de mieux comprendre le fait religieux contemporain, dans toutes ses dimensions. Notre site, actif depuis plus de huit ans, fait désormais peau neuve et c’est une interface de consultation modernisée qui vous accueillera désormais. Le site d’ORELA a en effet migré pour être à présent hébergé sur un serveur de l’Université libre de Bruxelles, et est depuis complètement sécurisé. Pour vous, rien ne change, ou presque. L’adresse de notre nouveau site peut en effet être rejointe directement, ou alors au départ de notre ancien site. Vous pouvez désormais consulter le site d’ORELA avec le même confort depuis un PC, un smartphone ou une tablette. Enfin, si vous n’êtes pas redirigés directement vers le nouveau site doté de l’adresse https://o-re-la.ulb.be, n’hésitez pas à rafraîchir la cache de votre navigateur...

Bonne lecture, en vous remerciant de votre fidélité !

L’équipe ORELA.

samedi, 07 novembre 2020 11:06

ORELA fait peau neuve !

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Depuis février 2012, ORELA propose des contenus qui vous permettent de mieux comprendre le fait religieux contemporain, dans toutes ses dimensions. Notre site, actif depuis plus de huit ans, fait désormais peau neuve et c’est une interface de consultation modernisée qui vous accueillera désormais. Le site d’ORELA a en effet migré pour être à présent hébergé sur un serveur de l’Université libre de Bruxelles, et est depuis complètement sécurisé. Pour vous, rien ne change, ou presque. L’adresse de notre nouveau site peut en effet être rejointe directement, ou alors au départ de notre ancien site. Vous pouvez désormais consulter le site d’ORELA avec le même confort depuis un PC, un smartphone ou une tablette. Enfin, si vous n’êtes pas redirigés directement vers le nouveau site doté de l’adresse https://o-re-la.ulb.be, n’hésitez pas à rafraîchir la cache de votre navigateur...

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L’équipe ORELA.

La pandémie de coronavirus a été l’événement majeur de ce premier semestre 2020, sur la totalité de la planète. Elle a, on l’imagine, fortement affecté aussi l’exercice du religieux. L’Observatoire des Religions et de la Laïcité de l’Université libre de Bruxelles s’attache, dans le présent rapport, à faire l’inventaire des enjeux qui en découlent : qu’il s’agisse des réactions religieuses face à la crise du coronavirus, de l’usage de l’argument religieux par certains politiques dans leur gestion de cette crise, de la manière dont les relations entre l’État et les cultes ont été affectées par la crise, ou de la façon dont les religions se sont accommodées de la situation et ont été puiser dans leurs ressources internes pour s’y adapter, notamment en matière de perpétuation de la pratique religieuse. C’est l’ensemble de ces questions qui est balayé ici en un panorama d’un peu plus de cinquante pages.

La pandémie de coronavirus a été l’événement majeur de ce premier semestre 2020, sur la totalité de la planète. Elle a, on l’imagine, fortement affecté aussi l’exercice du religieux. L’Observatoire des Religions et de la Laïcité de l’Université libre de Bruxelles s’attache, dans le présent rapport, à faire l’inventaire des enjeux qui en découlent : qu’il s’agisse des réactions religieuses face à la crise du coronavirus, de l’usage de l’argument religieux par certains politiques dans leur gestion de cette crise, de la manière dont les relations entre l’État et les cultes ont été affectées par la crise, ou de la façon dont les religions se sont accommodées de la situation et ont été puiser dans leurs ressources internes pour s’y adapter, notamment en matière de perpétuation de la pratique religieuse. C’est l’ensemble de ces questions qui est balayé ici en un panorama d’un peu plus de cinquante pages.

vendredi, 26 juin 2020 13:14

La vaccination, divine ou maléfique ?

Le monde entier espère que les chercheur·euses trouvent au plus vite le vaccin contre la COVID-19, moyen le plus efficace d’enrayer la crise sanitaire, sociale et économique que nous traversons. Ce vent d’espoir est, pour certains religieux, porté par l’espérance que Dieu pourrait intervenir pour accélérer la découverte. Pour d’autres croyants, le vaccin médical ne soigne de toute façon que les corps, seul compte le vaccin « spirituel ». Pour d’autres encore, cette maladie planétaire est le signe d’une malédiction divine, un châtiment. Vouloir s’en prémunir, c’est s’opposer au dessein divin. Les croyant·es ont donc des opinions très différentes sur le droit et la légitimité de pratiquer la vaccination. Ce n’est pas neuf. 

En Inde, un régime ethnique visant à asseoir la suprématie des hindous s’est progressivement implanté et les mesures discriminatoires contre les musulmans se multiplient : révocation unilatérale de l’article 370 de la Constitution qui garantissait l’autonomie du Cachemire, peuplé d’une majorité de musulmans, et rétrogradation de cet État fédéré en territoire de l’Union ; décision de construction d’un temple hindou à Ayodhya, à la place d’une mosquée ; adoption d’une loi sur la nationalité qui attribue la nationalité indienne, sur la base d’une persécution religieuse dans le pays d’origine, à tous les croyants entrés en Inde avant 2015, et ce à l’exception des musulmans… C’est l’occasion de s’interroger sur l’avenir du sécularisme qui, depuis l’indépendance en 1947, constituait un signe distinctif de l’identité indienne, et sur le nationalisme actuellement promu par le Parti du Peuple indien (BJP), dans ce pays multi-religieux de près d’un milliard trois cents mille habitants.

Oui, une Haute école a le droit d’interdire le port de signes convictionnels à ses étudiants au nom de la neutralité. C’est du moins la conclusion rendue le 4 juin 2020 par la Cour constitutionnelle dans une affaire mettant en cause la Ville de Bruxelles, défendue par le constitutionnaliste Marc Uyttendaele, et des étudiantes de confession musulmane, défendues par Alexis Deswaef, ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme. Suite à une plainte émanant de ces étudiantes, désireuses de pouvoir porter le voile à la Haute Ecole Francisco Ferrer, la chambre des référés du Tribunal de première instance francophone de Bruxelles s’était tournée en mai 2018 vers la Cour constitutionnelle. Ceci afin de lui poser une question préjudicielle relative à l’interprétation à donner à l’article 3 du décret du 31 mars 1994 définissant la neutralité de l’enseignement de la Communauté française, article qui prévoit la possibilité de limiter la liberté de manifester sa religion ou ses convictions à certaines conditions.

L’ancienne eurodéputée PS Véronique De Keyser vient d’être élue présidente du Centre d’Action laïque (CAL), la coupole fédératrice des organisations humanistes et de libre pensée en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle est la première femme à occuper cette fonction, et relève ce défi après d’autres personnalités fortes telles que Pierre Galand ou Henri Bartholomeeusen. Psychologue, professeur émérite de l’Université de Liège, femme engagée à gauche, elle a été député européenne durant trois législatures, de 2001 à 2014, et connaît donc bien les mondes politique, associatif et académique — ce qui lui sera assurément utile dans ses nouvelles responsabilités. Elle aura aussi à déterminer de quelle manière elle va s’inscrire dans la ligne de son prédécesseur et faire face aux défis de la laïcité aujourd’hui — c’est l’inventaire de ces défis qui est développé ci-dessous.

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