"Lors de deux rencontres à l’Élysée avec les responsables des cultes, la nécessité de développer l’enseignement du fait religieux à l’école a été abordée. Un groupe de travail planche sur le sujet au ministère de l’éducation nationale" — Emmanuel Macron veut relancer l'enseignement du fait religieux à l'école (Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix)
"Jean-Louis Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, était l’invité de 'Face aux Chrétiens' le jeudi 11 janvier, en partenariat avec 'La Croix', KTO, Radio Notre-Dame et RCF. Principaux extraits" — Jean-Louis Bianco : « Une laïcité d’interdiction qui m’inquiète » (Bernard Gorce, La Croix)
"Alors qu'une campagne contre l'athéisme fait rage, lancée par la direction générale des Fatwas, le Parlement égyptien va étudier un projet de loi visant à criminaliser l'absence de croyance en Dieu" — L'Egypte prépare une loi pour criminaliser l'athéisme (Delphine Legouté, Marianne)
"It may soon be a criminal offense to be an atheist in Egypt" — Egyptian Parliament considers outlawing atheism (Kimberly Winston, Religioscope)
"A l'occasion du discours des vœux du pape François au corps diplomatique le 8 janvier 2018, le Bureau de presse du Saint-Siège a dressé le bilan des l'activité diplomatique du Vatican en 2017" — Le Vatican dresse le bilan diplomatique de l'année 2017 (Cathobel)
"Dans un entretien accordé au Progrès de Lyon, le ministre de l'intérieur évoque la menace terroriste, sa 'passion' pour sa ville, et aussi l'instance de dialogue avec les cultes que le président de la République lui a demandé de mettre en place" — Gérard Collomb reporte l'instance nationale de dialogue avec les cultes (Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix)
"Depuis le 1er janvier, le maire FN Julien Sanchez a supprimé les menus de substitution et a décidé de proposer du porc tous les lundis dans les cantines scolaires de Beaucaire" — Laïcité, un maire FN impose le porc à la cantine (Lucie Alexandre, La Croix)
"Interrogée dimanche 7 janvier sur France 3, Frédérique Vidal a affirmé que la laïcité consistait à 'mettre dans la sphère privée – et uniquement la sphère privée – les convictions religieuses, philosophiques, etc., des individus'" — Laïcité : Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur, corrige ses propos (Anne-Frédérique Hoffner, La Croix)
"La secrétaire d'État Marlène Schiappa publie un livre sur le 'combat' laïque, alors que le président Macron multiplie les efforts pour raisonner et dépassionner ce débat" — Laïcité, les formules hasardeuses voire erronées de Marlène Schiappa (Bernard Gorce, La Croix)
France
"Pour le sociologue des religions Philippe Portier, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, la parole de réconciliation portée par les responsables religieux après les attentats de ces dernières années a contribué à la paix civile" — Face aux attentats, « les religions ont contribué à l'unité nationale » (Clémence Houdaille, La Croix)
"La principale association de victimes de prêtres pédophiles a été reçue pour la première fois officiellement au siège de la conférence des évêques à Paris, samedi 6 janvier, pour évoquer la lutte contre la pédophilie dans l'Église" — Pédophilie, l'association La Parole libérée reçue pour la première fois par l'épiscopat français (Céline Hoyeau, La Croix)
"Jeudi 21 décembre, le chef de l'État a reçu pour la première fois l'ensemble des représentants des cultes à l'Élysée. Une rencontre appelée à se reproduire, selon le souhait du chef de l'État" — Laïcité et migrants : deux sujets débattus par Emmanuel Macron et les responsables religieux (Claire Lesegretain et Mélinée Le Priol, La Croix)
"Le président Emmanuel Macron a reçu aujourd'hui à l'Elysée les représentants des cultes, devant lesquels il a affirmé que la 'République est laïque' mais 'non la société', et s'est dit 'vigilant' face au risque d'une 'radicalisation de la laïcité'" — Macron : «vigilant» face au risque de «radicalisation» de la laïcité" (cultes religieux) (AFP, Le Figaro)
La presse a rapporté une scène surréaliste — du moins à nos yeux d’Européens — qui s’est déroulée à la Maison Blanche ce mercredi 20 décembre : le secrétaire au Logement du cabinet de Donald Trump y a récité, en pleine réunion gouvernementale et à la demande du président américain, une prière de gratitude pour remercier Dieu de la victoire politique obtenue au Congrès sur la réforme fiscale voulue par l’administration Trump.
En septembre dernier les Américains avaient déjà été appelés à une journée nationale de prière en solidarité avec les victimes de l’ouragan Harvey qui s'était abattu sur le Texas, et le président des États-Unis s'était entouré de leaders spirituels pour un moment de méditation dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. « Mon père, je te remercie d’avoir un président Donald Trump qui croit au pouvoir de la prière », s’était alors félicité le pasteur Jeffress, la main sur l’épaule du président américain. Même si le président Obama et ses prédécesseurs nous ont habitués à ce que leur recueillement spirituel soit mis en image et participe de la mise en scène de leur pouvoir, les nombreuses prières d’intercession, l’attitude de profonde méditation du président, l’imposition charismatique des mains des présents sur le corps du président Trump renvoient à un tout autre topos de la sacralisation du pouvoir, celui de l’appel à l’intercession divine pour stimuler l’efficacité de la décision politique.
Cette réaffirmation du sentiment religieux au cœur du pouvoir, cette irruption de la superstition dans le rituel politique constituent une signe supplémentaire des rapports nouveaux — ou de l’actualisation de rapports anciens — qui se tissent aujourd’hui entre le politique et le religieux, et surtout des usages de symboles et pratiques religieuses dans la construction d’un « récit » politique qui s’essouffle sur le plan idéologique. À la sortie sociologique du religieux qui caractérise notre monde occidental se superpose son retour politique et symbolique, dans une modernité en crise profonde, qui peine à trouver des resssources dans la rationalité politique.
En 1965, le sociologue américain Harvey Gallagher Cox, dans son livre The Secular City. Secularization and Urbanization in Theological Perspective, avait forgé sa théorie de la sécularisation, qui fera florès. Mais trente ans plus tard, comme le rappelait récemment le journaliste Henri Tincq, Cox remettait en cause son intuition initiale dans un ouvrage intitulé Fire from Heaven: The Rise of Pentecostal Spirituality and the Re-shaping of Religion in the 21st Century (1994), traduit en français sous le titre Le retour de Dieu. Dans notre monde occidental sécularisé — notre ultra-modernité comme la nomme Jean-Paul Willaime —, ce « renouveau religieux » contribue à reconstruire les identités, concourt pour d’aucuns à compenser les frustrations sociales et se conjugue avec des sociétés plurielles, culturellement mondialisées, où se tracent de nouvelles frontières entre politique et religion.
Cette image du président Trump priant dans le lieu par excellence où le rituel politique se met en scène, le Bureau ovale, comme bien d’autres images qui forgent ce qu’est le religieux en cette fin d’année 2017, dans un contexte d’angoisses sociales, de logiques d'incertitude, d’inquiétudes environnementales et d’incertitudes grandissantes sur le plan géostragétique, nous convainct plus que jamais que le rôle et la mission de notre Observatoire demeurent essentiels : décrire, expliquer et analyser le phénomène religieux contemporain en le mettant en contexte, de manière critique et non partisane. Cette mission sera toujours la nôtre en 2018, dans la continuité et le renouvellement : dans l’intervalle, nous nous mettons en vacances jusqu’au 8 janvier 2018, en souhaitant à tous nos lecteurs de très belles fêtes de fin d’année…
L’équipe ORELA.