En Italie, l’Église est toujours intervenue pour indiquer à ses fidèles en faveur de qui voter. Toutefois, lors des élections du 4 mars dernier, presque tous les partis politiques italiens, de l’extrême-droite à la gauche, assuraient absolument convenir aux catholiques. Comment, dans ce panorama complexe, l’Église italienne a-t-elle pu donner tout de même des consignes de vote à ses fidèles ? Pour avoir une réponse à cette question, nous avons analysé les conseils électoraux de la Conférence épiscopale italienne, de la puissante organisation ecclésiale « Comunione e Liberazione » et de la revue jésuite Civiltà Cattolica.
Le quotidien communiste Il Manifesto a publié et assuré la promotion, en octobre 2017, cent ans après la Révolution russe, d’un recueil de discours du pape François adressés aux mouvements populaires et intitulé « Terre, toit, travail » (Terra, casa, lavoro). Les communistes italiens, considérés autrefois par l’Église catholique comme bastions de la laïcité voire de l’athéisme, ont-ils inopinément été séduits par la radicalité évangélique ?
A la fin du mois de juin, la presse italienne a abondamment relayé la visite du pape François aux Vaudois de Turin. La « Chiesa valdese », l’Eglise vaudoise, constitue en effet une importante minorité chrétienne en Italie. Elle est la plus anciennement ancrée dans le pays et constitue une sérieuse concurrente pour l’Eglise catholique dans le domaine des recettes fiscales. Par sa présence et par ses paroles réconciliatrices, François a pris ses distances avec plusieurs siècles d’opposition et de persécution à l’égard des Vaudois. Sa visite au temple de Turin s’inscrit dans une politique plus large d’ouverture à l’égard des communautés protestantes, surtout à l’égard de celles qui se distinguent par leur fort engagement social.
Le jour où les carnets intimes du cinquième roi des Belges seront disponibles — ils ont certes été utilisés par le cardinal Suenens pour écrire ses ouvrages sur Baudouin, mais la reine Fabiola les a ensuite repris et conservés — on pourra certainement avoir des éléments supplémentaires sur la foi du souverain, dont le cardinal s’est fait l’écho dans ses souvenirs. Mais à travers les écrits de celui-ci (Le roi Baudouin, une vie qui nous parle, 1995), qui fut un proche du roi, et les déclarations de Fabiola à la presse — notamment au moment des fiançailles royales —, on peut déjà avoir une idée convaincante du rapport que le couple entretenait avec la religion.
Voilà bien deux siècles, ou presque, que des générations de chercheurs et de spécialistes de la religion posent la question qui est au coeur de l’étude des religions, mais n’appelle sans doute pas de réponse unique ou univoque : "Qu’est-ce qu’une religion ?" Cette interrogation est de nos jours rendue plus complexe encore par la variabilité extrême du phénomène religieux et l’éclatement progressif de ce qui était autrefois au cœur de la religiosité : le lien social. Longtemps, l’autorité publique n’a quant à elle pas eu trop à se poser cette même question dans sa régulation du religieux. En effet, elle considérait la religion de la majorité de la population, plus quelques dénominations certes minoritaires mais traditionnelles et de préférence monothéistes, comme propres à bénéficier de ses largesses ou de son attention. Or, le pluralisme religieux foisonnant que nous connaissons de plus en plus aujourd’hui, la variété des manières de croire, l’apparition de religions nouvelles ou de communautés non croyantes habillées d’oripeaux rituels, voire de religions parodiques, bouleverse désormais la donne. Et suppose d’interroger à nouveaux frais ce qu’est une religion et surtout un culte, à savoir son expression essentiellement publique.
Les Brésiliens sont devenus assez nombreux en Belgique, et particulièrement dans sa capitale, au cours des deux dernières décennies. Très généralement d’extraction populaire et souvent relégués dans une situation administrative d’illégalité, ils occupent les niches professionnelles classiquement réservées au XXIe siècle aux immigrants de fraîche date dans les pays les moins touchés par la crise : travail dans le bâtiment, dans l’entretien des jardins, dans le nettoyage, la restauration, les soins aux enfants, aux personnes âgées, aux malades, la domesticité interne et la prostitution. En émigrant ils ont évidemment emporté avec eux leurs croyances. Si le Brésil était encore considéré au XXe siècle comme uniformément catholique (porteur seulement de traces de syncrétisme avec des cultes africains ou locaux), ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les catholiques sont 64,6 % (soit 123 millions de Brésiliens), les protestants 22,2 % (42 millions de personnes) et 8 % de la population se définit sans affiliation religieuse.
Célestin V est l'un des rares papes de l'histoire de l'Eglise, à la fin du XIIIe siècle, à avoir volontairement démissionné de sa charge, comme il a été rappelé maintes fois lors de l'abandon récent de ses fonctions par le pape Benoît XVI. A l'époque où son prédécesseur Jean-Paul II commençait à manifester des signes de faiblesse, suscitant nombre de commentaires relatifs à une éventuelle résignation, l'historienne Anne Morelli (Centre interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité, ULB) rappelait déjà une anecdote bien plus intéressante qu'il n'y paraîtrait à première vue...
"L’idée qu’il faille "déconfessionnaliser" certains jours fériés, soutenue par l'ANDRH, induit que ces fêtes seraient d’origine chrétienne. Mais le système actuel s’inscrit dans une histoire plus complexe" — Faut-il banaliser les jours fériés d'origine chrétienne? (Fabien Trécourt, Le Monde des Religions)
"Le Parlement tchèque a voté dans la nuit du 13 au 14 juillet une loi sur la compensation des biens des Églises saisis par le régime communiste dans l’ex-Tchécoslovaquie entre 1948 et 1989. La loi a été soutenue par 93 députés sur 182 présents, avec 89 voix contre. Le texte doit encore être approuvé par la chambre haute du parlement et signé par le président" — La République tchèque doit indemniser les Églises spoliées pendant la période communiste (La Croix)
La saison est – en Italie comme en Belgique – celle des déclarations fiscales. Le système italien est, à l’instar du système allemand, souvent présenté en exemple d’un juste financement des cultes. En effet, le contribuable italien peut désigner lors de sa déclaration d’impôt la confession religieuse à laquelle 8/00 (8 pour mille) des impôts seront attribués. L’Etat peut également figurer parmi les destinataires de ces 8 pour mille.
Les contribuables peuvent ainsi affecter 0,8 % de leur impôt sur le revenu à l'État pour lui permettre de financer certaines dépenses, comme l'entretien du patrimoine historique ou l'assistance aux victimes de catastrophes naturelles. Ils peuvent également désigner l'Église catholique ou l'une des communautés religieuses qui ont signé un accord avec l'État. Si le contribuable n'exprime aucun souhait, la fraction de 0,8 % est affectée aux différents bénéficiaires potentiels en proportion des choix faits par les autres contribuables.
Amina Al Filali, 16 ans, a été obligée par la loi d’épouser celui qui l'avait violée. La jeune fille s'est suicidée, déclenchant une réflexion dans le pays sur la protection des femmes. Dans de nombreuses familles où le poids de la tradition et de la religion est très fort, la perte de la virginité hors du mariage est considérée comme un déshonneur pour la famille — Le Maroc choqué après le suicide d'une jeune fille violée (Caroline Bruneau, Le Figaro)
La religion en Constitutions — Une opinion de Loïc Le Pape sur "The politics of religion/Les politiques du religieux" (Hypothèses.org)