Dans le contexte des attentats sanglants des 7 et 9 janvier à Paris, alimentées aussi par les discours sur la « radicalisation » d’une partie de la jeunesse musulmane, deux initiatives publiques ont défrayé la chronique en France et en Belgique, ces dernières semaines. En France, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, chargé des cultes, a indiqué la volonté du gouvernement de mettre sur pied une « instance de dialogue » avec l'islam. Conséquence : le Conseil français du Culte musulman (CFCM), créé en 2003 à l’initiative de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur lui aussi, s’est vu marginalisé davantage encore qu'il ne l'était — les autorités voulant s’adresser désormais à « tous ceux qui ne sont pas ou qui ne se sentent pas représentés par le CFCM » — et pour ainsi dire dessaisi d'une série de dossiers essentiels : la formation des imams, l'abattage rituel, le financement des mosquées ou le dialogue interreligieux. En Belgique, c’est le ministre francophone en charge de l’enseignement supérieur qui a annoncé récemment la mise en route d’un processus visant à mettre sur pied une formation des imams et des cadres musulmans en Fédération Wallonie-Bruxelles.
"Le premier ministre tunisien, Habib Essid, a identifié jeudi 19 mars les deux assaillants du Musée du Bardo comme étant Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui. Le premier serait originaire d'Ibn Khaldoun, un quartier populaire de Tunis, le second de Kasserine, dans l'ouest du pays. Leurs noms et leurs photos circulaient depuis hier sur les réseaux sociaux" — Tunisie : l'un des deux assaillants était surveillé par les services de sécurité (AFP et Reuters, Le Monde)
"Ces derniers mois, des Tunisiens combattant avec l'Etat islamique, en Syrie et en Irak, ont menacé leur pays. Sur le sol tunisien, c'est Aqmi, via la brigade Okba Ibn Nafaâ, qui est l'organisation la plus forte" — Qui sont les groupes jihadistes en Tunisie ? (Luc Mathieu, Libération)
Depuis une trentaine d’années seulement, on ne cesse de répéter que l’Internet a profondément transformé le paysage culturel des sociétés. Mais en quoi et jusqu’à quel point ? Sous couvert de « révolution digitale », les théories les plus fantaisistes ont été avancées, annonçant l’avènement d’une « nouvelle ère » pour les sociétés et pour les cultures. Mais qu’en est-il pour les religions, que Georges Balandier avait, il y a déjà trente ans, qualifié d’institutions parmi les plus résistantes à la modernité et à la mondialisation ? Depuis le début des années 2010, les dits « réseaux sociaux », et de manière plus générale l’Internet ont été pointés du doigt pour leur rôle dans l’intense travail missionnaire dont les mouvances musulmanes radicales (dans l’appel au djihad) mais aussi chrétiennes (le prosélytisme des groupements évangéliques) représentent l’expression la plus visible – et la plus problématique : les événements récents sont venus tragiquement le confirmer.
L’actualité dramatique du début de l’année 2015 a relancé en Belgique le débat autour de l’opportunité d’introduire dans les écoles un cours d’éducation à la citoyenneté, qui comprendrait un enseignement du fait religieux et convictionnel dans toute sa diversité, ayant notamment pour objectif de lutter contre la radicalisation d’origine religieuse. Parmi les questions débattues, figure le sort des cours actuels de religion et de morale : doivent-ils disparaître ? Doivent-ils devenir facultatifs ? Un arrêt de la Cour constitutionnelle vient peut-être de réorienter le débat.
"Un double attentat revendiqué par les talibans pakistanais a fait au moins 14 morts et 70 blessés dimanche 15 mars dans un quartier chrétien de Lahore, la deuxième ville du Pakistan, selon les autorités" — Pakistan : double attentat dans un quartier chrétien de Lahore (AFP, Le Monde)
"Des attentats commis par des talibans pakistanais, ont fait au moins 15 morts et 70 blessés à Youhanabad, un quartier de Lahore (Pendjab) où vivent 100 000 chrétiens, pendant la messe de dimanche 15 mars, rapporte Radio Vatican" — Des catholiques et des protestants victimes des talibans (A.B., La Vie)
Des catholiques français se disent choqués par une fresque murale de l’Université libre de Bruxelles. Celle-ci met en scène un étudiant sodomisant un évêque à l’aide d’une croix en bois. La Conférence épiscopale de Belgique la juge vulgaire tandis que les étudiants du Cercle des Sciences, à l’origine du dessin, l’estiment à l’image du folklore estudiantin de l’ULB — ULB: une fresque murale représentant un évêque sodomisé crée le scandale en France (A. Do, La Capitale)
C'est un arrêt avec de grandes conséquences pour l’enseignement (officiel) en Fédération Wallonie-Bruxelles, que la Cour constitutionnelle vient de rendre. Cette réponse juridique rejoint ce qui pouvait tenir de l’évidence sociologique mais aussi légale. Pourquoi, dans l’enseignement officiel, obliger un élève à suivre un cours confessionnel, alors qu’il ou elle et ses parents ont le sentiment de ne se reconnaître dans aucun d’eux ? — Le droit du bons sens, par Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef (Le Soir)
"Les cours de religion ou de morale non confessionnelle dispensés dans l'enseignement officiel sont-ils obligatoires ou facultatifs pour les élèves ? C'était l'enjeu de la question préjudicielle posée par le Conseil d'Etat à la Cour constitutionnelle en mars 2014, suite au refus, en octobre 2013, de la ville de Bruxelles de dispenser Giulia, 16 ans, alors élève en 4e latin-sciences au Lycée Jacqmain, de suivre un cours (dit) philosophique" — Les cours de religion ou de morale sont facultatifs dans l'enseignement officiel (Annick Hovine, La Libre)
"Les cours de religion et de morale peuvent continuer à exister mais les élèves ne seront plus obligés de les suivre : voilà en substance ce que dit l'arrêt rendu jeudi par la Cour constitutionnelle. Elle estime que cela impose un choix convictionnel. Par quoi ces cours seront-ils remplacés ?" — Cours philosophiques : par quoi seront-ils remplacés à la rentrée ? (Rtbf.be)
"Une proposition de loi visant à étendre le devoir de neutralité des fonctionnaires aux éducateurs du secteur privé relance les polémiques sur le sens de la laïcité républicaine" — Laïcité, la France en plein doute (La Croix)
"On sortirait de la confusion mentale actuelle, et donc on agirait plus juste, si on reprenait conscience et connaissance de ce que notre République, en deux de ses piliers, la laïcité et la fraternité, doit à un certain christianisme" — Musulman-citoyen: Laïcité, Fraternité, Spiritualité (Paul Blanquart, Oumma)
"Le couple royal Philippe et Mathilde a rencontré ce matin le pape François, au Vatican, pour une visite officielle. Il est accompagné du ministre des Affaires Étrangères Didier Reynders (MR)" — Philippe et Mathilde rencontrent le pape François (C. Ta., Le Soir)
"Le Roi et Reine ont été reçus durant une vingtaine de minutes par le Pape au Vatican. [...] La reine, toute vêtue de blanc, portait un voile sur la tête. Selon la tradition, les reines catholiques ont ce qu'on appelle le « privilège du blanc ». Il s'agit du droit de porter une tenue et une mantille blanches, lors d'une audience avec le Pape" — Pourquoi la reine Mathilde portait un voile devant le pape François (C. Ta., Le Soir)
"Une pleine page de publicité dans le New York Times, lundi 2 mars. Des interviews à la chaîne, et en anglais, avec la presse américaine. Une prise de parole devant des représentants de l'American Israel Politic Affairs Committee (Aipac), le plus puissant groupe de pression pro-israélien des Etats-Unis, réuni à Washington. Et enfin une rencontre avec des élus du French Caucus au Congrès, le mardi 3 mars. Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), a mis à profit ses 48 heures passées dans la capitale pour alerter ses 'amis américains' sur la hausse de l'antisémitisme en France et demander aux grandes entreprises du Net de contrer la multiplication des propos antisémites sur les réseaux sociaux" — Roger Cukierman mène sa « mission » de sensibilisation à Washington (Stéphanie Le Bars, Le Monde)
"Complaints have been sent to the Solicitors Regulation Authority by Twitter users who have received £6,000 libel demands from solicitors working for the MP George Galloway. The bitter legal dispute, which has erupted over accusations of antisemitism, has become more complex after Galloway's office said the money would only be used to cover his law firm's expenses and the Respect party leader would not 'receive a penny'" — Complaints to solicitors' regulator over libel demands from Galloway's lawyers (Owen Bowcott, The Guardian)