En Belgique, la quasi-totalité des élèves suivent soit un cours de religion soit un cours de morale non confessionnelle durant toute la durée de la scolarité obligatoire (de 6 à 18 ans). Les établissements scolaires se répartissent en deux réseaux : le réseau officiel qui rassemble les écoles organisées par les pouvoirs publics, et le réseau libre, majoritairement catholique, qui comprend les écoles organisées par des organismes privés. Ces dernières sont également financées par les pouvoirs publics. Dans le réseau officiel, l’élève a le choix entre l’enseignement d’une religion reconnue ou celui de la morale non confessionnelle. Les religions reconnues sont actuellement le catholicisme, le protestantisme, l’anglicanisme, le judaïsme, l’islam et la religion orthodoxe. Dans le réseau libre, la plupart des établissements imposent l’enseignement d’une seule religion, dans la plupart des cas la religion catholique. Telle est la situation depuis l’adoption de la loi du Pacte scolaire en 1959.
Le régime belge des cultes comprend, depuis ses origines (1830-31), un financement public des cultes dits reconnus. Celui-ci a été étendu aux organisations philosophiques non confession-nelles reconnues en 1993. La réforme du système est à l’ordre du jour depuis une quinzaine d’années.
Depuis la fin des années 1990, plusieurs études ont mis en lumière les problèmes essentiels du financement public des organisations convictionnelles : l’automaticité du financement, le manque de transparence et de contrôle, les inégalités entre les différentes convictions et, en particulier, l’importance disproportionnée du montant attribué à l’Église catholique. Le débat s’est cristallisé autour de la réforme des modalités du financement, bien davantage qu’autour de son hypothétique suppression ; à cet égard, l’accès au financement de la communauté philosophique non confessionnelle (la laïcité organisée) a légitimé son maintien.
La régionalisation de la législation concernant les fabriques d’églises (et établissements assimilés) au 1er janvier 2002 a confié aux Régions (et à la Communauté germanophone) le soin de la réformer éventuellement. Jusqu’à présent, les nouveaux dispositifs législatifs adoptés n’ont pas modifié en profondeur les mécanismes de financement.
L’Exécutif des Musulmans de Belgique, organe représentatif du culte islamique, a été mis sur pied en 1999. Depuis, il n’a cessé d’être l’objet de critiques et la proie de dissensions internes. Dernière en date, le vote de défiance de l’Assemblée des Musulmans du 13 janvier 2011 à l’égard de membres d’un Exécutif qui ne jouit plus de la reconnaissance des pouvoirs publics.
Le culte islamique a été reconnu par une loi du Parlement belge, c’est-à-dire formellement admis au financement public, en 1974. Cette reconnaissance entraînait la nécessité de reconnaître également un organe représentatif pour ce culte, indispensable pour mettre en œuvre cette décision, en vertu du dispositif constitutionnel belge. Diverses voies ont été explorées par les pouvoirs publics pour obtenir cet organe représentatif. Dans un premier temps, ils se sont tournés vers le Centre islamique et culturel, qui occupait depuis 1969 le pavillon oriental (la « grande mosquée ») du parc du Cinquantenaire, à proximité des institutions européennes. Mais la non-représentativité du Centre, proche de l’Arabie Saoudite, par rapport aux musulmans de Belgique, qui sont pour l’essentiel originaires du Maroc et de la Turquie, a conduit à rechercher une autre solution.
En 1831, le Constituant belge a fait le choix de conserver un financement public des cultes, alors même qu’il abolissait le Concordat et décidait l’indépendance des Églises. Ce système hybride existe toujours aujourd’hui, inchangé dans ses principes comme dans ses principaux mécanismes. Seuls ont évolué le cercle des bénéficiaires, en parallèle avec les changements du paysage convictionnel, et les niveaux de pouvoir concernés, suivant en cela les réformes institutionnelles de l’État fédéral. Durant ces dix dernières années, le financement public des organisations convictionnelles a été l’objet d’une attention soutenue ; plusieurs études ont permis de mieux connaître son fonctionnement.
A l’origine, le financement public des cultes concernait l’Église catholique, principale bénéficiaire, mais aussi les cultes protestant, anglican et israélite. Au XXème siècle, il s’est élargi aux cultes islamique (1974) et orthodoxe (1985), ainsi qu’aux organisations philosophiques non confessionnelles. Parmi elles, seule la laïcité organisée bénéficie de l’ensemble des mécanismes de financement public (2002) ; le bouddhisme reçoit un financement partiel destiné à lui permettre de se structurer.
La baisse de la pratique religieuse s’accélère, elle aussi, surtout à Bruxelles. Même pour les grands moments symboliques de la vie, comme le baptême, le mariage ou les funérailles - Un Belge sur cinq se marie encore à l'Église (Ricardo Gutierrez, Le Soir)
Etienne Arcq, le rédacteur en chef du Courrier hebdomadaire du Crisp, et Caroline Sägesser, dont les travaux sur le financement des cultes font autorité chez nous, viennent de sortir un double numéro très instructif sur "le fonctionnement de l’Eglise catholique dans un contexte de crise" - Une Eglise coupée en deux (Christian Laporte, La Libre Belgique)
Une manifestation du Vlaams Belang contre la construction d’une mosquée à Uccle a réuni une soixantaine de personnes. Pour le parti, « il se pourrait qu’une ‘guerre des religions’ éclate dans les rues d’Uccle » dans le cas où la mosquée serait construite - Le Vlaams Belang manifeste contre la construction d’une mosquée (dépêche Belga, Le Soir)
Cela fait quelques temps qu’on n’entendait plus parler de lui. L’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard, se devait sans doute d’observer un certain jeûne médiatique, suite aux effrayants scandales pédophiles à répétition impliquant des membres du clergé, et non des moindres, puisque parmi eux on comptait un évêque, Mgr Roger Vangheluwe - La nouvelle provocation de Mgr Leonard (Bruxelles) : Les enseignants divorcés interdits d’école ! (Golias)
Un vif débat agite les primaires républicaines américaines. L’un des candidats, Mitt Romney, ancien gouverneur du Massachussetts et actuel favori des primaires, est attaqué pour son appartenance à l’Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours, autrement dit l’Eglise mormone - Un mormon peut-il se présenter à la présidentielle aux Etats-Unis? (Matthieur Mégevand, Le Monde des Religions)
Dans son édition de mercredi, Le Nouvel Observateur se demande si le pape a eu vent de frasques sexuelles de Silvio Berlusconi avec des jeunes femmes déguisées en nonnes, peu avant que l'Eglise catholique italienne ne condamne violemment le président du Conseil - SISTER ACT – Le « porno religieux » a-t-il signé le divorce entre Berlusconi et l’Eglise italienne ? (Blog Le Monde)
De timides ouvertures seraient-elles possibles même derrière les épais murs du Vatican ? C’est en tout cas ce que laisse supposer la révélation récente d’une lettre du cardinal Ivan Dias, alors encore préfet de la congrégation pour l’évangélisation des peuples, en date du 2 février 2011, qui exhorte les évêques à associer à la vie des paroisses les prêtres qui ont obtenu la dispense du célibat pour se marier - Le cardinal Dias (Inde) appelle au retour des prêtres mariés dans les paroisses (Golias)
Le récent rapport "Banlieues de la République" publié par l'Institut Montaigne et dirigé par Gilles Kepel, souligne l'influence croissante de l'islam dans les cités ; sa publication et ses répercussions médiatiques provoquent des réactions nombreuses et contradictoires. Pour la démographe Michèle Tribalat, l'islam reste une menace, aux élites d'arrêter de minimiser les dangers de son expansion. La mixité urbaine est une fable, le séparatisme est devenu culturel, ajoute Christophe Guilluy. La religion, pense Leyla Arslan, est un marqueur d'intégration, pas de division. Pourquoi ne pas traiter le problème par la question sociale totalement occultée, s'interroge Gérard Mauger, le problème ethnique étant un faux-fuyant - Islamisation des cités : mythe ou réalité ? (Le Monde)
SAMIR ARBACHE, professeur de théologie et d’histoire des religions à l’Université catholique de Lille - Le risque d’une dérive confessionnelle (Jean-Baptiste Ploquin, La Croix)
One of the most tedious recurring questions in the public debate about faith has been "is religion compatible with science?" Why won't it just go away? - Religion's truce with science can't hold (Julian Baggini, The Guardian)
L’ouvrage est lumineux, passionnant. Et pas seulement parce qu’il émane de l’une des plus éminentes personnalités du christianisme oriental, Bartholomeos Ier. Mais surtout parce qu’il synthétise avec une remarquable acuité les convictions du primat d’honneur de l’orthodoxie. En vingt ans, le patriarche œcuménique de Constantinople a su transcender les difficultés de son Église en devenant une autorité morale mondialement reconnue - À LA RENCONTRE DU MYSTÈRE, comprendre le christianisme orthodoxe aujourd’hui (François-Xavier Maigre, La Croix)