Vendredi 25 avril 2025

Résultats de la recherche pour : Jean Philippe Schreiber

En matière de théorie de la conspiration, le célèbre publiciste Édouard Drumont a définitivement conditionné le public en parlant systématiquement de « franc-maçonnerie juive ». La conjuration est en effet présentée, de plus en plus, non comme le fruit d’une alliance d’intérêts entre judaïsme et franc-maçonnerie, mais comme « un assujettissement total et aveugle des loges aux menées subversives » des juifs. Ce que le prédécesseur de Léon XIII, Pie IX, accréditait déjà symboliquement dans une encyclique de 1873, Etsi multa luctuosa, en assimilant la franc-maçonnerie à la Synagogue de Satan — une expression déjà utilisée en 1816, à propos de la maçonnerie, dans L’Esprit de la franc-maçonnerie dévoilé, et qui emprunte à Apocalypse 2-8.

Métaphore du lieu du secret des maçons et du lieu du pouvoir des juifs, la Synagogue de Satan sert de fil rouge à un discours où juifs et maçons sont visés comme vecteurs d’une œuvre diabolique de trahison de l’ordre social. Elle alimente ainsi cette rhétorique du secret, de l’obscur, du souterrain, du démoniaque, une vision crépusculaire du monde : c’est le combat du monde visible contre le monde invisible, le dévoilement du complot se faisant en sondant les ténèbres — Mgr. Meurin en fera le titre d’un de ses ouvrages (La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan, 1893), qui connut une grande diffusion.

La théorie du plan de domination mondiale des juifs a été élaborée par l’abbé Chabauty (Les Juifs, nos maîtres, 1882) : leur stratégie de domination serait à l’œuvre depuis le Moyen Âge et ils détiendraient la clef du déclenchement des événements eschatologiques. Les deux cultures, antimaçonnique et antisémite, qui n’avaient jusqu’aux années soixante pratiquement rien de commun, vont désormais se nourrir l’une l’autre, tout en s’appauvrissant — le mythe sera fait de resucées, de synthèses, puis presque uniquement de slogans.

Elles diffuseront cette idée de pénétration, de subversion, de continuité démonologique. Les judéo-maçons seront considérés comme ayant été des vecteurs agissants de la perversion de la société chrétienne, au cours des âges, par l’influence de la tradition ésotérique de la Kabbale et du naturalisme, et par la dépravation des mœurs et la corruption morale — les convertis ayant été des agents de cette progressive inoculation au sein de la société chrétienne.

À chaque fois s’interpénètrent des fantasmes traditionnels de l’antijudaïsme chrétien et des thèmes nouveaux, mêlant ressentiment économique et ressentiment théologique. Il en est ainsi de la figure du judéo-maçon déicide et régicide à la fois, responsable du péché de la France de 1793 ; cette fois, l’ennemi historique conquiert le pouvoir par le biais de la finance et des sociétés secrètes.

Les juifs, accusés au Moyen Âge de voler le sang des chrétiens vident désormais le corps de la Nation de sa richesse — ils boivent littéralement son sang, se l’incorporent physiquement. La très vaticane Civiltà cattolica va donner un vernis d’autorité ecclésiastique à une accusation qui suscitait en général, paradoxalement, l’opprobre de la hiérarchie de l’Église au Moyen Âge. La théorie du complot antijudéomaçonnique ravive ainsi l’antijudaïsme médiéval et sa symbolique, alimente la démonologie nouvelle et fait le lien entre pratiques ésotériques, crime rituel et assassinat maçonnique.

L’engagement qui lie les francs-maçons à une puissance occulte tentant de se substituer à l’autorité légitime conduit le maçon, selon la lecture magistérielle, à commettre des crimes, à violer les lois humaines et divines, à exécuter sous peine de mort des ordres abominables — et ainsi s’opposer au droit naturel tel que le conçoit l’Église. La condamnation canonique du maçon légitime l’idée qu’il y a des crimes maçonniques : ils sont assimilés aux crimes attribués autrefois aux sorcières — empoisonnements, meurtres d’enfants, cannibalisme… — et imputés aux juifs depuis des siècles — sacrilège de l’eucharistie, profanations d’hosties ou meurtres rituels.

Mgr. de Ségur accusait ainsi les maçons, lors de messes diaboliques, de pratiques profanatrices autrefois attribuées aux juifs. Une partie de littérature antimaçonnique est aussi traversée par le mythe des assassinats maçonniques, prétendument autorisés par une lecture des rituels des hauts grades qui n’a pu prendre en compte sa dimension symbolique — d’où toutes les élucubrations sur le meurtre rituel comme réactualisation du meurtre historique du Jésus physique, par le judéo-maçon assassin, et du meurtre du Jésus spirituel par le judéo-maçon blasphémateur.

Le Pape Léon XIII produit dans l'encyclique Humanum Genus une historiosophie, une explication générale de l’histoire : le complot est la clé de l’histoire universelle, une histoire secrète mais paradoxalement transparente, celle de l’affrontement, au-delà de l’histoire contingente, entre Dieu et le Démon. Cette association supposée de la franc-maçonnerie avec le Diable a été formulée dès le début du XIXe siècle, mais en liaison avec son rôle politique supposé. Ce n’est qu’au milieu du siècle qu’une conception de la franc-maçonnerie comme principe diabolique caché s’autonomise et s’élabore dans le cadre du discours théologique antimaçonnique, chez Gougenot des Mousseaux, Mgr. de Ségur et Alex de Saint-Albin, qui affirme l’existence d’une Contre-Eglise luciférienne.

L’explication sataniste — toutes les forces révolutionnaires coalisées depuis près d’un siècle ont composé le corps sacerdotal de Satan — sera sanctionnée théologiquement par Humanum Genus : dès lors qu’il est l’œuvre du démon, le complot est universel, totalisant, il est un contre-projet de société. C’est une vision eschatologique : Dieu est exonéré de la responsabilité du mal qui frappe le monde ; ce mal est imputable à ceux qui s’acharnent à l’imposer, à savoir Satan et ses valets. L’Église, depuis le XIIe siècle, a construit une sotériologie où la figure répulsive du Diable a occupé une place de plus en plus importante — un diable qui devient, plus qu’un antagoniste de Dieu, le rival par excellence de celui-ci.

La figure de Satan revient à la fin du XIXe siècle — au moment où la culture catholique regorge à nouveau de surnaturel —, non pas sous une forme sécularisée, mais incarnée cette fois dans un mythe politico-religieux, l’hérésie maçonnique, et une rhétorique démonologique. Car Satan est l’ennemi le plus puissant de Dieu, l’antitheos, le Contre-Dieu par excellence, le principe du Mal qui répond antithétiquement au principe du Bien, de sorte que la franc-maçonnerie devient par métonymie la Contre-Église, la contrefaçon de celle-ci.

Humanum Genus développe une vision anxiogène du monde, une pensée paranoïde qui généralise le soupçon. Elle entend répondre aux angoisses et offrir de l’intelligibilité : elle nie ce qui n’est pas intentionnel, parce que tout s’explique par une intention cachée et maligne. Cette intention ne peut qu’être inspirée par le diable, et voit à l’œuvre des entités abstraites, invisibles, insaisissables : le maçon et le juif — qui n’est pas cité nommément dans l’Encyclique, au contraire de la littérature vaticane qui s’en inspire et la prolonge, mais qui y transparaît très clairement.

L’hostilité obsessionnelle envers les juifs adversaires de la vraie religion, reportée sur les francs-maçons, permet de dynamiser la stigmatisation, sans innovation rhétorique réelle. On associe l’hérétique au déicide, ce qui le condamne définitivement, sans possibilité de rémission. On voit là se cristalliser tous les fantasmes sociaux d’un christianisme refoulé et désemparé devant le dilemme de l’acceptation du monde moderne. Ainsi, la réactivation des peurs médiévales à l’égard des juifs (peurs biologiques, assimilation au diable), l’interprétation faussée des rites — qui se joue de l’apparente parenté symbolique entre judaïsme et franc-maçonnerie —, le lexique dévoyé (sabbat, synagogue…) sont mobilisés pour amalgamer judaïsme et maçonnerie.

L’analogie n’aura que plus d’efficacité si l’on brouille les représentations des juifs et des maçons en les assimilant les uns aux autres, par une désignation synthétique de l’adversaire : ils sont les figures diverses d’une essence commune — la continuité de la conspiration — et les ordonnateurs du vrai pouvoir. À l’image du Diable, la maçonnerie et les juifs sont partout, polymorphes, et apparaissent sous différents masques : ils sont tout à la fois considérés comme hérétiques par excellence, car déjouant le plan divin, et misoxéniques, car visant à la ruine du genre humain.

En définitive, même s’il faut se garder de voir l’antimaçonnisme comme un système de pensée structuré et cohérent, il a cette caractéristique de contenir en germe l’essentiel du discours sur la conspiration qui se propagera au XXe siècle et d’avoir permis de séculariser des arguments théologiques ou apologétiques — le complot contre la Vérité, la doctrine secrète et l’hérésie, la Révolution contre l’eschatologie, le mensonge diabolique — qui ont contribué à donner à la théorie du complot une force performative peu ordinaire.

Jean-Philippe Schreiber (ULB).


Orientation bibliographique :

D. Biale, Le sang et la foi. Circulation d’un symbole entre juifs et chrétiens, Montrouge, Bayard, 2009.

Le Diable, Colloque de Cerisy, Paris, Dervy, 1998.

Durant l’été qui vient de s’écouler, de nombreuses voix se sont fait entendre pour dénoncer de multiples atteintes à la liberté religieuse en Europe. Il en fut ainsi, notamment, du Département d’Etat américain, par les interventions conjuguées de l’ambassadrice des Etats-Unis pour les libertés religieuses et de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, qui ont considéré que le monde faisait marche arrière dans la protection de la liberté religieuse. Toutes deux ont mis en parallèle la montée de la xénophobie, de l’antisémitisme et des sentiments antimusulmans, en Europe, et certaines lois votées notamment en Belgique et en France, qui pénaliseraient les musulmans. Dans le même temps, le commissaire aux Droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, a tenu des propos semblables et stigmatisé, dans un rapport récent, la montée de l’islamophobie en Europe, laquelle s’exprimerait singulièrement par des atteintes discriminatoires à la liberté religieuse des musulmans.

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dimanche, 23 décembre 2012 08:56

ORELA vous souhaite de joyeuses fêtes !

ORELA est en vacances jusqu'au lundi 7 janvier 2013 !

ORELA, pour Observatoire des Religions et de la Laïcité, a été lancé par l'Université libre de Bruxelles en février 2012. Six jours par semaine, vers 13h, notre site vous propose une revue de presse actualisée sur le fait religieux et les convictions. Tous les trois ou quatre jours, suivant l'actualité, il vous adresse (si vous vous êtes abonnés à notre Newsletter par le biais du site) un message annonçant la mise en ligne d'une nouvelle analyse rédigée par l'un des experts de notre Centre ou de notre réseau international.

Vos réactions, ainsi que le nombre d'abonnés (plus de 1 000) et le nombre de visiteurs de notre site (plus de 20 000), nous convainquent que nous sommes sur la bonne voie. N'hésitez pas à nous faire parvenir vos remarques pour améliorer les fonctionnalités de notre site. Et surtout, encouragez vos amis, collègues et connaissances à visiter le site ORELA, et à s'abonner à notre Newsletter — l'inscription est gratuite.

Visitez ORELA sur http://www.o-re-la.org/
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Cordialement,

Jean-Philippe Schreiber et Cécile Vanderpelen.

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Deux nouvelles qui, pour des motifs bien différents, ont fait sensation, se sont entrechoquées ces derniers jours dans la presse, affichant deux facettes bien contrastées d’une même question — à savoir la circoncision.

Le tribunal de grande instance de Cologne, en Allemagne, a en effet estimé, dans un jugement qui a fait grand bruit, que « le corps d’une enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision », une modification « contraire à l’intérêt de l’enfant, qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse ». Un jugement aussitôt et vertement mis en cause par les organisations juives et musulmanes, dans un contexte où se télescopent de manière brutale traditions religieuses, mutilations génitales, liberté religieuse et santé publique. 

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mardi, 19 juin 2012 07:11

Cultes et laïcité en Belgique

La question de la régulation publique du religieux est depuis peu revenue au cœur du débat de société en Belgique, et ce pour plusieurs motifs. D’abord, une polarisation idéologique que l’on n’avait plus connue à ce sujet depuis de longues années. Ensuite, l’effet collatéral des controverses relatives à la diversité culturelle et aux demandes de reconnaissance, le plus souvent brandies au nom de la liberté religieuse, qui sont au cœur de cette question. A cela s’ajoute, il faut bien le dire, la gestion chaotique du culte islamique dont les pouvoirs publics ont fait preuve ces quinze dernières années. Et puis aussi la mise en cause de la part privilégiée perçue en matière de financement public par une Eglise catholique en perte de vitesse et de crédibilité. Enfin, dernier élément, du fait des rapports rendus par les commissions successives invitées par les ministres de tutelle à plancher sur une réforme du système de financement des cultes.

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Le penseur et prédicateur musulman Tariq Ramadan a porté sur les assassinats de Toulouse et Montauban des appréciations qui ont suscité, il faut bien le dire, nombre de réactions indignées. En effet, dans l’analyse qu’a faite Tariq Ramadan des motivations du tueur, Mohamed Merah apparaît comme « un grand adolescent, un enfant, désœuvré, perdu » ; « le problème de Mohamed Merah, écrit-il, n’était ni la religion ni la politique » ; il était un « citoyen français frustré de ne pas trouver sa place, sa dignité, et le sens de la vie dans son pays ». L’explication sociale de M. Ramadan ne peut que surprendre, alors que l’auteur des tueries a lui-même justifié son action au nom d’un « djihad » islamique.

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La crise économique et financière que nous connaissons a été l’occasion, en Grèce et en Italie notamment, d’ouvrir le débat sur les privilèges fiscaux dont bénéficient certaines Eglises, afin que celles-ci participent elles aussi aux efforts collectifs pour assurer la résorption des déficits publics. Ce débat a été le révélateur de deux enjeux fondamentaux : d’une part, l’important patrimoine constitué par certaines Eglises historiques, dans nombre de pays de l’Union européenne, là où les biens ecclésiastiques n’avaient pas été nationalisés sous les régimes communistes ; d’autre part, le fait que l’économie du religieux constitue depuis quelques années un élément de plus en plus pris en compte dans les études relatives au fait religieux, aux relations Eglises/Etat et à la laïcité.

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mardi, 28 février 2012 09:33

Un Parlement juif européen en débat

A grand renfort de communication, un « Parlement juif européen » (European Jewish Parliament, European Jewish Union), composé de 120 membres issus de 47 pays, a été inauguré récemment à Bruxelles. Aussitôt, cette création a suscité une levée de boucliers dans les rangs de nombreuses organisations juives nationales et internationales — en particulier le Congrès juif mondial —, contestant la représentativité de ce Parlement, fustigeant son mode de désignation par Internet et son manque de transparence démocratique. Le rédacteur en chef de la revue Regards, Nicolas Zomersztajn, a ainsi constaté que, curieusement, sur les cinq représentants de la Belgique au Parlement, seul deux étaient belges… Cette polémique est il faut le dire révélatrice des tensions très vives qui agitent actuellement le monde juif : elle peut en réalité se décrypter sur deux plans distincts, interne et externe.

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C’est le site catholique catho.be qui dresse le constat, sur base de l’enquête décennale relative aux valeurs des Belges que mènent l’Université catholique de Louvain et la Katholieke Universiteit Leuven. La dernière livraison, portant sur les années 2000-2009, confirmerait le recul de la croyance en Dieu et l’effacement du lien des Belges à l’Église catholique. L’enquête fait en effet apparaître un net recul de la croyance en Dieu, qui ne serait plus partagée que par 57% de la population contre 77% il y a 30 ans. 50% Belges s’y définissent comme catholiques, contre 72% dans les années 1980. Quant aux catholiques dits « actifs », c’est-à-dire qui vont à l’église au moins une fois par mois et sont membres d’une communauté, ils ne représenteraient plus que 3% en Wallonie et à Bruxelles. Enfin, à Bruxelles, seuls 10% des mariages seraient célébrés dans le giron de l’Eglise.

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En lançant officiellement, cette semaine, notre Observatoire des Religions et de la Laïcité, nous étions loin de penser que notre propre Université ferait rapidement la une de son actualité. Or, c'est le cas — bien malencontreusement, diront certains. Rappelons brièvement les faits. Ce mardi 7 février, une conférence-débat se tenait à l'Université libre de Bruxelles, réunissant le philosophe Guy Haarscher, l'historien Hervé Hasquin et l'essayiste française Caroline Fourest. Après quelques minutes, cette conférence fut interrompue du fait du chahut mis en scène par quelques dizaines de perturbateurs qui, à l'appel d'un membre du personnel de l'Université, avaient pris le parti d'empêcher qu'il puisse y avoir débat, arguant de ce que Caroline Fourest serait une journaliste "islamophobe". Face à leurs vociférations, la conférence fut arrêtée, pour ne plus reprendre. Le fait qu'il put y avoir ainsi, du fait de cette obstruction au débat démocratique, censure dans une Université qui de longue tradition défend avec force et vigueur la liberté d'expression, la pensée libre, la controverse contradictoire et le refus de tout dogmatisme suscita un tollé dans la communauté universitaire et fit le lendemain la une de la presse belge. 

Notre propos ici n'est pas de discuter les critiques adressées à Caroline Fourest — retenons simplement que la conférence en question portait sur le caractère fréquentable ou non de l'extrême-droite, et que Caroline Fourest avait précisément commencé son exposé en affirmant que l'extrême-droite dévoyait la laïcité républicaine pour nourrir son discours de haine de l'islam et des arabo-musulmans. Revenons donc plutôt sur l’attitude et le discours sous-jacent des perturbateurs. Partout dans la presse, les analystes évoquent qui des intégristes musulmans, qui des militants islamistes... Selon nous, il n'en est rien, même si des zélateurs de l'islam politique se sont peut-être trouvés parmi les censeurs de mardi soir. En réalité, il nous semble que l'islam est ici instrumentalisé par une frange de la gauche radicale qui produit une certaine forme d'"islamo-gauchisme". De ce point de vue, les musulmans européens seraient les nouveaux damnés de la terre, l'ultime avatar du prolétariat, les éternelles victimes du système social et de l’impérialisme qu’il produirait.

Publié dans ANALYSES
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