Les chercheurs peuvent-ils procéder, avec le détachement qui sied, à l'analyse d'un événement dont la portée traumatique et les visées symboliques les ont touchés au plus profond de leur culture et de leurs valeurs ? Certes non, d'autant plus quand ces chercheurs œuvrent à l'Université libre de Bruxelles, temple du libre examen scientifique, qui pour avoir accueilli à plusieurs reprises la journaliste Caroline Fourest fut non seulement mise en cause, mais fit l'objet d'une violente agression. D'autant plus, aussi, quand ces chercheurs travaillent en étroite relation avec le Musée juif de Belgique, victime en mai 2014 d'un odieux attentat qui allait les toucher au plus profond d’eux-mêmes. Mais il faut pourtant tenter de raison garder, et essayer d'analyser avec lucidité ce que signifie la barbarie qui s'est brutalement insinuée au cœur de l'Europe, ce mercredi 7 janvier — et les suites qu’on en connaît, le vendredi 9.
"Le terrorisme n'est pas qu'une vengeance cruelle et disproportionnée. C'est un projet politique. Le projet des barbares qui ont ouvert le feu sur une salle de rédaction, dans un temple de la liberté d'expression, se nourrit de l'air du temps : il vise à tenter de nous convaincre, par la terreur, par le sang, par l'angoisse suscitée, que l'ordre des choses est divin, que la loi est d'essence divine ; que nous - 'nous qui sommes Charlie Hebdo' - bafouons cet ordre en le transgressant ; que la punition est légitime qui a sanctionné la rédaction de Charlie et à travers elle notre société supposée déviante et coupable" — Face aux bêtes et méchants, nous serons forts, intelligents - et drôles (Jean-Philippe Schreiber, Fait Religieux)
"L'abominable attentat islamiste qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo a occasionné à la France, et au-delà au monde, une blessure qui ne refermera pas de sitôt. Le crime a touché ce que les Français considèrent comme leur bien le plus précieux, la liberté de parole" — Boualem Sansal : l'islam de la discorde (une opinion de Boualem Sansal, Le Figaro)
"L'écrivain Michel Houellebecq s'est défendu à nouveau mercredi, jour de sortie dans les librairies de son roman de politique-fiction "Soumission", de toute islamophobie alors que son ouvrage surfe sur le sujet ultra-polémique de l'islamisation de la société française" — Michel Houellebecq se défend à nouveau d'islamophobie (Belga, Le Vif l'Express)
"Son dernier roman, « Soumission », sort ce mercredi chez Flammarion. L’écrivain français était ce mardi soir l’invité du JT de France 2" — Michel Houellebecq : «Les gens ne supportent plus de vivre sans dieu» (Jean-Claude Vantroyen, Le Soir)
"La manifestation "contre l'islamisation" de la société a réuni lundi 18.000 personnes, selon la police, à Dresde, dans l'est de l'Allemagne, un record depuis le début de ce mouvement qui s'est cependant heurté à une vaste contre-mobilisation dans plusieurs autres grandes villes" — Dresde "contre l'islamisation", contre-manifestations ailleurs en Allemagne (Belga, Le Vif l'Express)
"Dresde a connu lundi 5 janvier un nouveau record de mobilisation « contre l'islamisation de l'Allemagne et de l'Occident » : près de 18 000 personnes se sont réunies à l'appel d'un mouvement se faisant appeler « les Européens patriotes contre l'islamisation de l'Occident » (Pegida)" — Allemagne : mobilisation record « contre l'islamisation », et contre-manifestations (AFP, Le Monde)
L’historien-sociologue Emile Poulat vient de mourir à l’âge de 94 ans. D’abord spécialiste de l’histoire du catholicisme, il a également consacré, ces vingt-cinq dernières années, une demi-douzaine d’ouvrages à l’histoire de la laïcité. C’est un maître es-sciences humaines qui vient de disparaître. En 1954, avec quatre autres chercheurs — « Les cinq doigts de la main » avait-on coutume de dire alors —, Emile Poulat fonde, dans le cadre du CNRS, le Groupe de Sociologie des Religions. On est alors au début du processus d’organisation collective de la recherche en sciences sociales. De plus, une approche sociologique des religions constitue une sorte de transgression et le « parrain » du Groupe, le juriste Gabriel Le Bras, use de diplomatie pour que la hiérarchie catholique ne s’insurge pas contre cet état de choses !
"Conformément à sa volonté de décentralisation de l’Eglise, François va mettre en lumière les catholiques de l’hémisphère sud à l’occasion d’un Consistoire le 14 février prochain. Le pape argentin a annoncé qu’il allait créer 20 nouveaux cardinaux, dont 15 électeurs issus des cinq continents, dans le cadre d’un consistoire consacré à la réforme de la Curie" — Un consistoire tourné vers les périphéries du Sud (Cyprien Viet, La Vie)
"Le pape a annoncé dimanche 4 janvier qu’il réunirait le 14 février prochain au Vatican un consistoire pour la création de 20 nouveaux cardinaux, dont 15 électeurs de moins de 80 ans" — Les 20 nouveaux cardinaux du pape François (La Croix)
En France, la rentrée littéraire a été marquée par le référent chrétien, à tel point que L’Obs n’a pas hésité à titrer : « Dieu fait sa rentrée littéraire ». Dieu, la foi, la quête de sens spirituel, le catholicisme, le christianisme, les catholiques, les chrétiens et les convertis (à savoir les conversions tant à la religion qu’à l’athéisme) sont en effet convoqués dans un nombre remarquable de romans : Le Royaume d’Emmanuel Carrère, Une éducation catholique de Catherine Cusset, Excelsior d’Olivier Py, La vie de Jude, frère de Jésus de Françoise Chandernagor, Son visage et le tien d’Alexis Jenni ou encore le prix Goncourt Pas pleurer de Lydie Salvayre. Cette floraison est significative : pour les éditeurs, le sujet constitue un marché potentiel — et ils ont raison.
S’ils vivaient aux Etats-Unis, les laïcs français qui s’insurgent contre les crèches dans les lieux publics vireraient à l’écarlate. Car ici, certains Etats interdisent aux athées d’être élus. Mais une coalition nationale de libres-penseurs vient de passer à l’attaque — Légalement discriminés aux Etats-Unis, les athées se rebellent (Hélène Crié-Wiesner, Blogs Rue89)
La ville de Vienne a exigé lundi dernier la fermeture d'une école saoudienne, dans un climat de suspicion envers la forte communauté musulmane. La Saudi School Vienna, créée il y a une dizaine d'années et accueillant 160 élèves environ, devra fermer ses portes d'ici à la fin de l'année scolaire — Fermeture d'une école musulmane, expulsion d'imams... L'Autriche hausse le ton (Blaise Gauquelin, L'Express)
Il est interdit en Europe de mutiler les parties génitales des petites filles. En revanche, il est autorisé de mutiler celles des petits garçons. Quelles sont les conséquences de la circoncision sur leur sexualité et sur leur santé ? — Pourquoi la circoncision des mineurs doit être interdite (Les 400 Culs, Libération)
"This past week, Jews and Muslims across Poland breathed a sigh of relief as its Constitutional Court overturned the country's ban on ritual slaughter. Since January 2013, these communities have been forced to import their meat or abstain from it altogether, in the face of legislation barring the centuries-old practices of kosher and halal slaughter. The Polish court, however, ruled that the law was an unacceptable abridgement of the fundamental religious rights of Jews and Muslims" — Poland Overturns Kosher/Halal Slaughter Ban (Yair Rosenberg, The Scroll-Tablet Mag)
"Paus Franciscus moedigde een Duitse katholiek-evangelische delegatie donderdag aan om het pad van toenadering, wederzijds respect en theologisch onderzoek voor te zetten" — Paus : "Viering van 500 jaar reformatie mag niet triomfalistisch zijn" (Kerknet)
"L'embargo américain sur Cuba n'a pas été levé, mais cela y ressemble. Barack Obama et Raul Castro ont annoncé conjointement un rapprochement historique entre Washington et La Havane : les relations diplomatiques, aériennes et commerciales sont rétablies, des prisonniers sont échangés. Les États-Unis admettent officiellement l'échec du blocus contre Cuba, instauré entre 1960 et 1962, destiné à abattre le régime communiste de l'île. Pierre Jova revient sur le rôle historique joué par l'Église dans le rapprochement entre Washington et la Havane" — Rapprochement entre les Etats-Unis et Cuba : le rôle discret joué par l'Église (Pierre Jova, Le Figaro)
"Dans son discours prononcé le 17 décembre pour officialiser la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays, le président des Etats-Unis, Barack Obama a remercié personnellement une personne : le pape François. Le pape François et la diplomatie vaticane ont joué un rôle d'intermédiaires essentiels dans le rapprochement historique annoncé ce mercredi 17 décembre entre les États-Unis et Cuba. Voici comment" — Comment François et Jean XXIII ont rapproché les États-Unis et Cuba (Laurence Desjoyaux, La Vie)
"Le pape François a exprimé mercredi 17 décembre sa « grande satisfaction » pour la « décision historique » de Cuba et des États-Unis d’établir des relations diplomatiques, a indiqué le Saint-Siège, confirmant une médiation personnelle du pape. Dans un communiqué, le Vatican a confirmé l’envoi de deux lettres du pape aux présidents Raul Castro et Barack Obama. Il a confirmé aussi que le Vatican avait reçu des délégations des deux pays en octobre, et avait offert ses « bons offices »" — Le rôle du pape François dans le rapprochement de Cuba et des États-Unis (La Croix)