Régulièrement, les musulmans et les Arabes se plaignent de ce que l’Occident chrétien méconnaisse leur culture. Plus exactement, ils souffrent de l’image simplifiée, voire caricaturale et stéréotypée véhiculée à leur sujet. En ce qui concerne la religion, ils dénoncent une perception monolithique de l’islam, comme si, à l’instar des autres religions, celui-ci n’était pas constitué de courants divergents, comme si les croyants qui s’en réclament étaient tous de zélés dévots. En ce sens, il est vrai que les médias accessibles en Occident pour pénétrer au cœur de cette culture très diversifiée ne sont pas légion. Souvent surtout, ils ne sont pas traduits. C’est notamment le cas de la littérature arabe, qui permet d’ouvrir un univers de connaissances tout en nuances, comme le montre l’ouvrage récent de Xavier Luffin — qui enseigne les langue et littérature arabes à l’Université libre de Bruxelles —, intitulé Religion et littérature arabe contemporaine.
L’islam est devenu depuis quelques décennies une composante non négligeable des sociétés occidentales. Depuis l’installation définitive des familles musulmanes immigrées, la question de la reconnaissance et de l’institutionnalisation de la religion musulmane se pose, tout comme celle de sa place dans l’espace public. Dans ce cadre, l’accroissement de la consommation et de la production des biens et des services halal engendre beaucoup de questions, et l’on trouve dans nombre de médias des signes de l’inquiétude face à une potentielle « montée d’islamisme » dont le halal serait un symptôme.
Ce 25 octobre se déroulait à Tunis le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de La Manouba, qui répondait devant le tribunal d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, suite à une altercation avec deux étudiantes en niqab, en mars dernier, dans son bureau. Une accusation qui n'est que le dernier épisode en date d'une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces, jusqu’à l’occupation de la Faculté de La Manouba par des militants salafistes — lesquels tentent d'imposer par la violence et la peur la prévalence des normes religieuses et le refus des règles académiques.
"« Est-il juste, lorsqu’une majorité des élèves fréquentant une école catholique est de confession musulmane, de ne pas offrir le choix de suivre un cours de cette confession, même si le cadre légal l’exclut actuellement ? Comment construire un vrai dialogue inter-convictionnel dans les écoles, sachant que la relégation du religieux dans la sphère privée n’offre aucune solution à l’égard des risques de dérive fondamentaliste ? Plutôt un vrai cours de religion, donné par quelqu’un de formé, que des discours simplistes tenus dans des arrière-salles de café. »" — En Allemagne et en Belgique, l’enseignement catholique s’interroge sur l’opportunité de cours d’islam (A.-B. H., La Croix)
"Le Parti socialiste a réclamé mardi davantage de réflexion dans le débat sur l'introduction d'un tronc commun aux cours dits "philosophiques" dès l'école primaire, laissant peu d'espoir à l'aboutissement sous cette législature du projet de la ministre de l'Enseignement obligatoire Marie-Dominique Simonet (cdH), soutenu au moins partiellement par Ecolo et le MR" — L'éternel débat des cours philosophiques (Belga, La Libre Belgique)
"Pas d’argent, pas de sacrement. Tel est le sens du décret publié fin septembre par les évêques allemands : les catholiques qui ne se seront pas acquittés de l’impôt religieux n’auront plus le droit de se marier, de devenir parrain, marraine ou d’être enterré selon leur foi" — Allemagne : L’Église rappelle ses contribuables à l’ordre (Fabien Trécourt, Le Monde des Religions)
"Ils ont recommencé, dimanche 7 octobre : un petit groupe de juifs religieux, se mêlant aux touristes qui visitent l'esplanade des Mosquées, ont pénétré sur le Haram Al-Charif (le mont du Temple pour les juifs) et se sont couchés sur le sol pour y prier. La police est intervenue, arrêtant trois d'entre eux. Vendredi, à l'issue de la prière hebdomadaire à la mosquée Al-Aqsa, les policiers israéliens avaient utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants musulmans qui lançaient des pierres contre des juifs et des chrétiens aux cris de « Allah Akbar »" — A Jérusalem, les incursions de juifs religieux sur l'esplanade des Mosquées se multiplient (Laurent Zecchini, Le Monde)
Ce 11 octobre 2012, l’Église catholique fêtera les cinquante ans de l’ouverture du Concile œcuménique Vatican II, qui réunit jusqu’au 8 décembre 1965 tous les évêques du monde afin de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour accomplir un aggiornamento, une mise à jour, tant de la parole de l’Église que de l’organisation intérieure de celle-ci. Il en résulta seize textes qui sont des directives pratiques tout autant que des décisions doctrinales du magistère de l’Église. Ces textes allaient profondément modifier la pastorale (l’annonce de la parole, la célébration des sacrements, l’encadrement des âmes, le gouvernement de la communauté) du demi-siècle à venir. Aujourd’hui, les nuées d’articles de presse comme les travaux scientifiques qui tentent de dresser un bilan de l’événement s’accordent pour dire que Vatican II marque le début d’une mutation profonde et toujours en cours.
Il y a quatre-vingts ans exactement, le 9 octobre 1932, paraissait à Paris le premier numéro de la revue Esprit. Dans l’esprit de son fondateur, Emmanuel Mounier, il s’agissait de doter d’une tribune le mouvement qu’il était en train de mettre sur pied, afin de diffuser les principes de ce qu’il appelait « la révolution personnaliste ». Grâce à un recentrage sur la spiritualité chrétienne, il voulait remettre au cœur de la société la personne et les relations interpersonnelles afin de combattre la dépersonnalisation généralisée du monde moderne et ses tares à ses yeux les plus morbides : l’individualisme, le capitalisme et le libéralisme. Ce mouvement allait avoir une grande influence sur la pensée politique dans la plupart des pays à forte majorité catholique, où des hommes tels que Karol Wojtyla, futur Jean-Paul ii, Vaclav Havel, Jacques Delors, ou plus récemment Herman Van Rompuy s’en feraient les continuateurs. Quel est cet héritage ? Comment expliquer ce succès ?
"Comment permettre aux femmes de travailler dans un pays qui applique la charia ? En créant des lieux de travail qui leur sont réservés. À l’initiative d’entrepreneuses, des quartiers d’affaires pour femmes vont être créés en Arabie saoudite. Le premier devrait voir le jour à Al-Asha d’ici à l’été 2013" — L’Arabie saoudite crée des quartiers d’affaires pour femmes (Ingrid Falquy, La Croix)
"Des acteurs en "costumes d'époque" grossièrement incrustés sur des paysages du désert rejouent, dans un studio bas de gamme, la vie du prophète Mahomet : ce film amateur de mauvaise facture, nommé Innocence of Muslims ("l'innocence des musulmans"), avait tout, techniquement, pour passer aux oubliettes de l'histoire du cinéma. Et pourtant, en vingt-quatre heures, il a fait le tour de la Toile et enflammé l'Egypte puis la Libye, provoquant des violences ayant entraîné la mort de l'ambassadeur et de trois autres membres de l'ambassade américaine en Libye" — "L'Innocence des musulmans", le film qui a mis le feu aux poudres (Hélène Sallon, Le Monde)
"Un film antimusulman, dont un extrait de 13 minutes a été mis en ligne il y a plus d'un an sur YouTube, est à l'origine des manifestations au Caire et à Benghazi, où quatre diplomates américains ont été tués" — Islam: l'étrange film qui a mis le feu aux poudres (Maurin Picard, Le Figaro)
"Instruction civique, "petit débat philosophique", morale laïque... Les années passent, les intitulés changent et les ministres de l'éducation nationale continuent régulièrement d'annoncer le retour de la morale à l'école, instaurée en 1882 par la IIIe République, supprimée en 1968 et rétablie au milieu des années 1980. Avant l'annonce, le 29 août, par Vincent Peillon, d'instaurer "une morale laïque (...) du plus jeune âge au lycée", plusieurs de ses prédécesseurs avaient manifesté une telle intention" — 1882-2012 : l'éternel retour de la morale à l'école (François Béguin, Le Monde)
"Patrick Cabanel, professeur d'histoire contemporaine à Toulouse-II-Le Mirail et auteur du Tour de la nation par des enfants. Romans scolaires et espaces nationaux, XIXe-XXe siècle (Belin, 2007), réagit à l'annonce, mercredi 29 août par le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, de la mise en place d'un enseignement d'une "morale laïque" "du plus jeune âge au lycée"" — Enseignement de la morale : "Une nostalgie de l'école de la IIIe République" (François Béguin, Le Monde)