Si les débats publics relatifs à l’insertion de l’islam dans l’espace public belge et plus largement européen se multiplient ces dernières années, le nombre de données empiriques (notamment quantitatives) à la disposition des chercheurs permettant d’avoir une idée plus précise sur la réalité des croyances en vigueur au sein des populations musulmanes et de leurs implications pratiques est assez faible. Et le halal ne déroge pas à la règle. L’étude Belgo-Marocains, Belgo-Turcs : (auto-portrait) de nos concitoyens publiée pour le compte de la Fondation Roi Baudouin en 2015 a comblé en partie ce vide. Elle fournit la première estimation quantitative transversale (c’est-à-dire dépassant les clivages ethniques, d’âges, de territoires et de genres) des pratiques et croyances des populations musulmanes à l’échelle de la Belgique.
A la veille d'un important colloque, à Paris, consacré au religieux sur Internet, le sociologue Jean-Paul Willaime (EPHE/CNRS) évoque la place du religieux dans le nouveau régime de la modernité, qu'il a en 1998 déjà désigné sous le vocable d'ultra-modernité. Il analyse pour ORELA cette ultramodernité et ses logiques d'incertitude, ses nouvelles manières de penser l'humanité, ainsi que la place qu'y occupe le religieux dans des sociétés plurielles, culturellement mondialisées, où les identités se construisent et où se tracent de nouvelles frontières entre politique et religion.