Samedi 23 novembre 2024

Si l’on demandait à un étudiant universitaire de citer ne serait-ce qu’un livre d’Ernest Renan, dont on célèbre en 2023 le bicentenaire de sa naissance, il nommerait sans doute la Vie de Jésus. Paru il y a cent soixante ans, l’ouvrage eut un succès à la hauteur de la démesure du scandale suscité, aujourd’hui presque inimaginable : des centaines de milliers de copies vendues, des dizaines d’éditions successives, propulsées aussi grâce à la publicité involontaire faite par un flot ininterrompu de réfutations, qu’innombrables évêques et curés de France, de Navarre et d’Italie s’échinaient à pondre pour riposter à l’offensive de l’apostat. 

En Belgique, la séparation constitutionnelle entre l’État et les cultes coexiste avec un système de financement public des cultes dits reconnus. Elle a la particularité, en vertu de l’article 181 de la Constitution modifié en 1993 par l’ajout d’un second alinéa, de mettre sur le même pied la prise en charge par les pouvoirs publics des traitements et pensions de ministres des cultes, et également des délégués moraux des organisations philosophiques non confessionnelles.

À partir de l'année scolaire prochaine, les professeurs enseignant la religion islamique de première et troisième année de l'enseignement secondaire flamand pourront utiliser une nouvelle méthode d'enseignement, Sïra. Les années suivantes, d’autres manuels suivront pour les deuxième et quatrième années de l'enseignement secondaire.

Il n'est pas surprenant que, plus de 45 ans après l'organisation des premiers cours de religion islamique dans l'enseignement officiel, de nouveaux matériels pédagogiques soient développés. Les manuels et cahiers d'exercices actuellement utilisés dans la plupart des écoles flamandes sont les manuels Noer, publiés par la Diyanet (le "présidium" turc des affaires religieuses). Ces manuels, qui ont vu le jour en 2011, sont datés, conservateurs et peu adaptés au contexte belge.

À Wéris, un village situé dans la province de Luxembourg, les pratiques à visée spirituelle censées permettre une « rencontre avec soi-même » par l’intermédiaire des mégalithes locaux sont nombreuses. Ce constat s’appuie non seulement sur des observations menées sur le terrain, où des offrandes néopaïennes peuvent être identifiées au pied des pierres dressées, mais encore sur des sondages sur Internet qui dévoilent une multiplicité de stages dédiés à divers courants spirituels tournés vers la nature.

L’Église catholique de Belgique publie son cinquième rapport annuel, qui porte sur l’année 2021. Ce document fournit notamment les premiers chiffres relatifs à la fréquentation des églises et des sacrements depuis la crise sanitaire. Ceux-ci montrent une nette accélération de la diminution de la pratique religieuse en Belgique, au point d’autoriser cette question : les catholiques sont-ils devenus une minorité ?

En moins d’un mois, le catholicisme français a été confronté à deux « affaires » impliquant des évêques pour des abus sexuels. Le 14 octobre, l’hebdomadaire Famille chrétienne révèle que Michel Santier, ancien évêque de Créteil, avait démissionné en juin 2020 non pour des soucis de santé mais parce qu’il était mis en cause pour des pratiques voyeuristes dans le cadre de la confession, et que la Congrégation pour la Doctrine de la Foi l’avait condamné. Or, cette sanction, maintenue secrète, fut imposée peu de temps après que la Commission indépendante sur les Abus sexuels dans l’Église eut rendu son rapport le 5 octobre 2021. Puis, le 7 novembre, lors d’une conférence de presse impromptue, la Conférence des Évêques de France communique que onze évêques ont été mis en cause pour des abus sexuels ou pour la gestion de ceux-ci, dont le cardinal Jean-Pierre Ricard. Cette séquence présente l’intérêt pour l’historien de révéler des dimensions structurelles du catholicisme contemporain.

Yūsuf al-Qaraḍāwī, décédé à Doha, au Qatar, ce 26 septembre dernier, s’est voulu le représentant de al-tayyār al-wasaṭī al-islāmī [« le courant islamique médian »] ou al-islam al-mu‘tadil [« l’islam modéré, équilibré »]Il l’a présenté comme un régime nécessaire, englobant tous les aspects collectifs et individuels de la vie humaine, déterminé par une šarī‘a mu‘āiyyana [« loi religieuse spécifique »].

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