La récente visite de Paul Kagame en France a réactivé l’attention des médias sur une question quelque peu oubliée : celle des religieux soupçonnés de participation au génocide ayant trouvé refuge dans l’hexagone. Le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays jette en effet une nouvelle lumière sur le problème de l’extradition éventuelle d’individus visés par des mandats d’arrêt internationaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Le cas le plus emblématique à cet égard est sans doute celui du père Wenceslas Munyeshyaka, ancien curé de la paroisse Sainte-Famille de Kigali où, d’après les témoins survivants, il se serait livré à des violences, extorsions, viols et meurtres à l’encontre des réfugiés Tutsi de la cathédrale dont il avait la charge.
Au-delà de l’impact de tels témoignages et de procès retentissants impliquant des religieux comme celui des « quatre de Butare » à Bruxelles, le génocide a durablement bouleversé les relations entre l’Eglise catholique et l’Etat rwandais. Pour comprendre une quinzaine d’années de tensions, d’accusations réciproques et de négociation pragmatique entre les deux institutions, il est nécessaire de porter le regard sur l’histoire de l’évangélisation du pays, une histoire vieille de plus d’un siècle.
Le 25 septembre dernier, le roi Abdallah d’Arabie saoudite a annoncé l’octroi à partir de 2015 aux femmes du droit de vote, et la participation aux élections municipales, seul scrutin existant dans le pays. Elles pourront également siéger au "Conseil de la Choura", organe consultatif du Royaume. Réelle avancée pour le droit des femmes, ou effet d’annonce ? Questions à Stéphane Lacroix, spécialiste de l’Arabie saoudite et professeur à Sciences Po Paris - Arabie Saoudite : le roi Abdallah accorde le droit de vote aux femmes (Le Monde des Religions)
Un kamikaze s’est fait exploser dimanche devant une église protestante d’Indonésie, parmi des centaines de fidèles qui sortaient de la messe, ne faisant cependant qu’une victime, lui-même - Indonésie : un kamikaze se fait exploser à la sortie d’une église (Le Soir)
Musée juif : cinq millions d’euros pour une profonde transformation - Gros projet pour le Musée juif (La Libre Belgique)
Les délégués du diocèse de Grenoble-Vienne se sont réunis le 24 septembre au sanctuaire de La Salette. Au cœur de leur réflexion : la diminution du nombre de prêtres et la vie des communautés chrétiennes - En Isère, les catholiques redécouvrent les communautés de base (La Croix)
Alors que le député UMP Jean-François Chossy doit remettre en octobre un rapport sur la perception du handicap en société, évoquant la possible mise en place d'un assistant sexuel, le sociologue et chercheur Eric Fassin revient sur cette question en l'envisageant dans sa dimension sociale - La sexualité est-elle un enjeu démocratique? (Le Monde des Religions)
Le pape Benoît XVI était « ému » et « secoué » après avoir rencontré des victimes d’abus sexuels commis au sein de l’Eglise à Erfurt, selon un communiqué de la Conférence épiscopale allemande - Le pape « secoué » après avoir parlé à des victimes d’abus sexuels (Le Soir)
Au deuxième jour de la visite du pape Benoît XVI en Allemagne, la tonalité des journaux a changé. Alors que la presse allemande avait commenté de manière positive ses premiers pas dans son pays natal, saluant son discours au Bundestag et l'accueil chaleureux réservé par les fidèles à l'Olympiastadion de Berlin, lors de sa première messe, jeudi 22 septembre, la presse de samedi se montre plus critique sur la deuxième partie de son séjour - A Erfurt, le pape « déçoit » les protestants allemands (Le Monde)
Discours de Benoît XVI le 24 septembre, récit de Stéphanie Le Bars, envoyée spéciale - Les chauds et froids de Benoît XVI devant les chrétiens allemands ( Blog Le Monde)
Ce week-end, à Fribourg-en-Brisgau, Benoît XVI n'a cessé de critiquer vertement le fonctionnement de l'Église allemande mais aussi de toute l'Église catholique. Il propose « un changement » en vue d'une « conversion continuelle », car « c'est l'heure de retirer courageusement ce qu'il y a de mondain dans l'Église » - Benoît XVI engage une réforme spirituelle (Le Figaro)
Benoît XVI avait déjà adressé une mise en garde voilée la semaine du lundi 19 septembre, souhaitant pour l’Italie un « intense renouveau éthique » - L’Eglise italienne hausse le ton à l’encontre du président du Conseil (La Croix)
Cette théologienne luthérienne regrette que le pape, lors de son voyage en Allemagne, n’ait pas pris en compte l’apport de la Réforme au christianisme - « Benoît XVI n’a rien dit de la foi des protestants aujourd’hui » (La Croix)
Au départ de Rome, le défi était de taille. Défi sur la forme : en quatre jours de marathon, pas moins de 17 discours (suivis par 4 000 journalistes) et trois lieux d’hébergement successifs pour un homme de 84 ans, qui depuis le 7 juillet, n’avait pas quitté sa résidence d’été de Castel Gandolfo (sans beaucoup, dit-on, profiter des jardins), hormis pour un saut épuisant dans la folie des JMJ de Madrid. Défi qualitatif : comment affronter la bronca des catholiques allemands, cassés par l’onde de choc des abus sexuels commis par des prêtres, sortant explicitement d’une Église qu’ils ne comprennent plus et qui ne les comprend plus, en situation d’égalité fragile avec leurs frères benjamins dans la foi, fils et cousins de Martin Luther ? Récit de Frédéric Mounier, à Berlin, Erfurt et Fribourg - Le pape allemand est allé à la rencontre de son peuple (La Croix)
Cinq religieuses catholiques – deux Slovènes, une Croate, une Autrichienne et une Hongroise – tuées au début de la Seconde guerre mondiale en Bosnie et dont le "martyre" a été reconnu par le pape Benoît XVI, ont été béatifiées samedi à Sarajevo, en présence de près de 20 000 fidèles - Cinq religieuses béatifiées à Sarajevo (La Croix)
Les abus sexuels commis par des religieux catholiques sur des "dizaines de milliers" d'enfants en Irlande pendant plusieurs décennies peuvent être qualifiés pour certains d'actes de torture, a estimé lundi 26 septembre l'organisation Amnesty International lors de la présentation de son rapport "In Plain Sight" à Dublin - Amnesty accuse des prêtres pédophiles en Irlande de "torture" (Le Monde)
2000 years after they were written and decades after they were found in desert caves, some of the Dead Sea Scrolls have gone online for the first time in a project launched by Israel's national museum and Google - Israel puts Dead Sea Scrolls online (The Guardian)
Le dalaï-lama a déclaré samedi 24 septembre qu’il choisirait seul son successeur « à l’approche de ses 90 ans ». Le gouvernement chinois a répliqué, dès lundi, en affirmant que « le titre de dalaï-lama est conféré par le gouvernement central et est illégal dans tout autre cas de figure » - La Chine veut aussi contrôler le pouvoir spirituel du dalaï-lama (La Croix)
Two monks set fire to themselves in a Tibetan town in western China on Monday, months after the brother of one of the men died in a self-immolation, according to the Free Tibet campaign - Monks set fire to themselves in Tibetan town in western China (The Guardian)
A Buddhist monastery near Kathmandu is enjoying a surge in popularity after its spiritual leader directed its 300 nuns to use martial arts techniques - Buddhist nuns embrace the power of kung fu (The Guardian)
Dévoilé en séance spéciale lors du dernier Festival de Cannes, le nouveau film d’Ismaël Ferroukhi évoque un aspect peu connu de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le réalisateur français d’origine marocaine (Le Grand Voyage , 2004) s’attache, avec Les Hommes libres , à décrire le jeu subtil qui se noua autour de la Grande Mosquée de Paris, pendant les années d’occupation - « Les hommes libres », autour de la Grande Mosquée, dans Paris occupé (La Croix)
Deux livres scrutent l’existence des moines au quotidien, dans sa grandeur comme dans ses contraintes : Citoyen du ciel, citoyen du monde. L’unité intérieure, chemin du moine, chemin pour tous de Frère Joël avec Roch-Étienne Migliorino et À quoi servent les moines ? Dialogue entre un jeune homme et un homme de Dieu de Don Michel Pascal et Charles Wright - A la porte du « vestibule de Dieu » (La Croix)
Le groupe Les Prêtres, crée à l'initiative de Monseigneur Di Falco Leandri et composé de Jean Michel Bardet, Charles Troesch et Joseph Dinh Nguyen Nguyen, a sorti en avril dernier leur second album intitulé Gloria. Tout comme leur premier opus Spiritus Dei, Les Prêtres connaissent une nouvelle fois un succès considérable - Les Prêtres en tournée jusqu'en 2012 (Le Figaro)
Une exceptionnelle exposition au musée Jacquemart-André à Paris présente 24 œuvres du peintre dominicain confrontées à celles de ses maîtres et disciples - Fra Angelico et son temps (La Croix)
Le récent discours du pape Benoît XVI devant le parlement allemand sur l’éthique politique interpelle de nombreux observateurs. Certains éprouvent un vrai malaise face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence de la religion dans les affaires politiques. Laissant ici les questions institutionnelles que pose l’événement, nous voudrions reprendre la question de la relation entre la religion et la politique en nous concentrant sur les logiques structurelles de ces deux systèmes.
La question de la séparation de l’Église et de l’État a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés modernes qui, si elles conviennent généralement qu’elle est une condition à un vivre ensemble harmonieux, sont embarrassées quant aux moyens institutionnels à mettre en œuvre pour l’assurer. Certes, en théorie, la circonscription de la religion dans la sphère privée tandis que la politique se réserve la sphère publique est parfaite. L’histoire et l’actualité montrent que de l’idéal à la réalité, le chemin est long et semé d’embûches.
Il y a un an, Benoît XVI a accompli un voyage officiel fort remarqué en Grande-Bretagne, terre séculaire d'anti-papisme, voire d'anti-catholicisme. Malgré les critiques de la part de quelques adversaires irréductibles, qui ont exprimé leur opposition en recourant à des méthodes peu convaincantes, le chef de l'Église romaine a été accueilli à Londres avec curiosité, bienveillance et sympathie, non seulement par l'importante minorité catholique, mais aussi par les milieux politiques et par la grande majorité de la population.
En ce mois de septembre 2011, Benoît aurait pu recevoir le même accueil en Allemagne, autre berceau du protestantisme. Mais le troisième retour au pays d'un pape de plus en plus impopulaire n'a pas tenu ses promesses. Il suffit de lire les échos dans la presse allemande pour se rendre compte que l'état de grâce de 2005, année de l'élection du premier pape allemand depuis la Renaissance, appartient bel et bien au passé.
La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les sciences du fait religieux.
Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :
1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;
2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;
3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).
L’article du père Charles Delhez paru ce jour dans La Libre Belgique, « Éloge du silence et de la solitude » (21/06/2011) s’inscrit dans une longue tradition chrétienne, l’éloge de la nature et du silence. Cet attachement à la nature a fait couler beaucoup d’encre : les chrétiens seraient-ils « par nature » - sans mauvais jeu de mot – appelés à devenir dans notre modernité les partisans les plus zélés des mouvements écologistes ?
Une chose est en tout cas certaine, dans la tradition chrétienne, la nature est en effet un chemin de contemplation, une voie de connaissance spirituelle de Dieu, ce qu’on appelle le liber naturae ou le liber creaturae. Cette croyance, présente dès les débuts du christianisme, prend son ampleur avec saint Bonaventure au XIIIe siècle et postule que l’homme, en tant qu’étape finale de la création, doit être le chantre et l’interprète de cette incarnation. Occupant une place médiane et médiatrice entre les créatures sans raison et Dieu, c’est à lui qu’il revient, par l’exercice de sa raison, d’être l’ « œil de la contemplation », de célébrer le monde et de le comprendre tant de l’intérieur que de l’extérieur.