En dépit de la présence de Joseph Ratzinger sur la scène publique du Vatican depuis plusieurs décennies, sa réflexion théologique reste encore relativement peu connue. La réputation de l’ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, nommé à cette fonction en 1981, et les positions conservatrices du pape Benoît XVI ont eu tendance en effet à porter ombrage au théologien, qui a pourtant poursuivi et développé de façon originale le chemin ouvert par les pionniers de la théologie du XXe siècle, tels que Guardini, de Lubac et von Balthasar. Et souvent, même ceux qui ont entendu parler de cette « originalité » pensent qu’il s’agit d’un glorieux passé, enterré à la fin des années soixante.
Célestin V est l'un des rares papes de l'histoire de l'Eglise, à la fin du XIIIe siècle, à avoir volontairement démissionné de sa charge, comme il a été rappelé maintes fois lors de l'abandon récent de ses fonctions par le pape Benoît XVI. A l'époque où son prédécesseur Jean-Paul II commençait à manifester des signes de faiblesse, suscitant nombre de commentaires relatifs à une éventuelle résignation, l'historienne Anne Morelli (Centre interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité, ULB) rappelait déjà une anecdote bien plus intéressante qu'il n'y paraîtrait à première vue...
This truly post-modern pontificate could not have finished on a more coherent note, with Benedict XVI announcing resignation on 11 February 2013, only two months after his decision to join twitter. In the last decades, the age of spectacular contradictions and narcissistic stars, of nostalgic purists and charismatic visionaries, of gentle wolves and bullying lambs, has dramatically challenged the Papacy.
Joseph Ratzinger has relied on the unbending and invariable faith of the Church to face the storm: doctrinal solidity has been his asset first as an emerging theologian and bishop, then, from 1981 to 2005, as the relentless defensor fidei in his capacity as the Prefect of the Congregation for the Doctrine of the Faith; and finally, as Pope Benedict XVI, the re-evangelizer of Europe in the name of faith and reason. Since his early years, back to basics was Joseph Ratzinger’s recipe, against the background of a world, and a Church, going crazily secular. Good theology teaches that human failures are the inevitable consequence of the original sin; without Christ, and his Church, they cannot be endured, indeed they have no sense.
Le Pape a surpris le monde entier ce matin en annonçant qu'il quittera ses fonctions à la tête de l'Eglise catholique le 28 février prochain... Un conclave sera dès lors réuni pour pourvoir à sa succession. Pour le cardinal Sodano, doyen du collège des cardinaux, il s'agit d'un "coup de tonnerre dans un ciel serein". ORELA reviendra dans les prochaines heures sur les circonstances de cet événement exeptionnel à la tête de l'Eglise.
Le texte intégral de la déclaration du Pape, sur le site du Corriere della Sera.
Le récent discours du pape Benoît XVI devant le parlement allemand sur l’éthique politique interpelle de nombreux observateurs. Certains éprouvent un vrai malaise face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence de la religion dans les affaires politiques. Laissant ici les questions institutionnelles que pose l’événement, nous voudrions reprendre la question de la relation entre la religion et la politique en nous concentrant sur les logiques structurelles de ces deux systèmes.
La question de la séparation de l’Église et de l’État a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés modernes qui, si elles conviennent généralement qu’elle est une condition à un vivre ensemble harmonieux, sont embarrassées quant aux moyens institutionnels à mettre en œuvre pour l’assurer. Certes, en théorie, la circonscription de la religion dans la sphère privée tandis que la politique se réserve la sphère publique est parfaite. L’histoire et l’actualité montrent que de l’idéal à la réalité, le chemin est long et semé d’embûches.
Il y a un an, Benoît XVI a accompli un voyage officiel fort remarqué en Grande-Bretagne, terre séculaire d'anti-papisme, voire d'anti-catholicisme. Malgré les critiques de la part de quelques adversaires irréductibles, qui ont exprimé leur opposition en recourant à des méthodes peu convaincantes, le chef de l'Église romaine a été accueilli à Londres avec curiosité, bienveillance et sympathie, non seulement par l'importante minorité catholique, mais aussi par les milieux politiques et par la grande majorité de la population.
En ce mois de septembre 2011, Benoît aurait pu recevoir le même accueil en Allemagne, autre berceau du protestantisme. Mais le troisième retour au pays d'un pape de plus en plus impopulaire n'a pas tenu ses promesses. Il suffit de lire les échos dans la presse allemande pour se rendre compte que l'état de grâce de 2005, année de l'élection du premier pape allemand depuis la Renaissance, appartient bel et bien au passé.