Une foule nombreuse de femmes, d’hommes, de jeunes et de moins jeunes a accompagné, mercredi 30 décembre 2020, Gilbert Nacache (1938-2020), un grand opposant historique de la gauche tunisienne, à sa dernière demeure. La cérémonie fut ponctuée par des oraisons funèbres, rendant hommage à « Papi » — son surnom —, prononcées successivement, par son fils Slim et par quelques amis de lutte. Le corps du défunt a ensuite été inhumé au carré dit des « libres penseurs » au cimetière municipal du Borgel, à Tunis.
Ce jeudi 2 mai 2013, Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de la Manouba à Tunis, a été acquitté, au terme d'une saga judiciaire dont les vives tensions ont témoigné de l’âpreté du climat politique et de la radicalisation des esprits dans la Tunisie post-révolutionnaire, plus que jamais secouée par la question religieuse. Comme nous l’évoquions dans ces mêmes colonnes en octobre dernier, Habib Kazdaghli était en effet poursuivi devant le tribunal correctionnel de la Manouba pour des actes de violence commis par un fonctionnaire, suite à une altercation avec deux étudiantes en niqab, en mars 2012, dans son bureau. Prises à leur propre piège, les plaignantes ont en revanche été condamnées par le tribunal pour détérioration de biens publics et atteinte à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. C'est l'occasion pour ORELA de republier notre analyse du 7 janvier dernier à ce sujet, qui a gardé toute son actualité.
Ce jeudi 3 janvier 2013 a pris fin, ou presque, à Tunis, une saga judiciaire dont les vives tensions témoignent de l’âpreté du climat politique et de la radicalisation des esprits dans la Tunisie post-révolutionnaire, plus que jamais secouée par la question religieuse.
Comme nous l’évoquions dans ces mêmes colonnes en octobre dernier, Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de la Manouba à Tunis, était en effet poursuivi devant le tribunal correctionnel pour des actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, suite à une altercation avec deux étudiantes en niqab, en mars 2012, dans son bureau.
Faouzia Charfi est une physicienne de renom, qui a marqué de son empreinte la vie universitaire en Tunisie ces quarante dernières années. Elle s'intéresse aujourd'hui à l'histoire des sciences, et en particulier aux rapports entre foi et science dans le monde arabo-musulman.
Ce 25 octobre se déroulait à Tunis le procès de Habib Kazdaghli, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de La Manouba, qui répondait devant le tribunal d’actes de violence commis par un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions, suite à une altercation avec deux étudiantes en niqab, en mars dernier, dans son bureau. Une accusation qui n'est que le dernier épisode en date d'une longue série qui a vu le professeur Kazdaghli être victime d’agressions et de menaces, jusqu’à l’occupation de la Faculté de La Manouba par des militants salafistes — lesquels tentent d'imposer par la violence et la peur la prévalence des normes religieuses et le refus des règles académiques.
Depuis l’immolation de Bouazizi en Tunisie le 17 décembre 2010 et la destitution de Ben Ali un mois plus tard, on assiste à un éveil des sociétés arabes. L’Egypte se débarrasse de Moubarak, la Lybie de Kadhafi, et en Syrie, malgré une répression très violente et le risque d’une guerre civile, les opposants au régime de Bachar al Assad poursuivent le combat.
Les révolutions arabes supposent des changements radicaux, donc une redéfinition de la citoyenneté, du pacte social et des rapports entre le politique et la religion. Mais cette redéfinition du politique a surpris par les scores écrasants réalisés par les formations islamistes lors des dernières élections. Comment s’explique ce retour vers le religieux ? Comment interpréter l’accession au pouvoir des islamistes et comment décrypter leur place dans le paysage politique post-révolutionnaire ?
A l'appel de partis d'opposition et de nombreuses ONG, des milliers de Tunisiennes et de Tunisiens ont participé samedi 28 janvier à une marche au centre de Tunis pour "défendre les libertés et les droits de l'Homme", "faire front commun contre le fanatisme" et "dénoncer la violence" imputée à des groupes islamistes radicaux, rapportait ce mardi 31 janvier le Nouvel Observateur.
Cette manifestation fait suite à de nombreux incidents, parfois violents, visant ces dernières semaines des femmes, des universitaires, des journalistes, des avocats et autres intellectuels, et notamment les pressions très fortes exercées pour tenter d'imposer l'accès aux universités d'étudiantes portant le niqab (voile islamique intégral). Elle s’inscrit aussi dans le contexte du procès intenté pour diffamation de la religion à la chaîne tunisienne Nessma, poursuivie pour avoir diffusé le film d’animation franco-iranien Persepolis, lequel contient une scène violant aux yeux des radicaux musulmans la proscription de la représentation de la divinité.
Dans ce contexte, le principal parti issu des urnes, Ennahda, qui domine actuellement l’exécutif tunisien et l’assemblée nationale constituante, mais est aux prises avec des tendances contradictoires en son sein — entre radicaux religieux et modérés —, a souhaité porter la voix de l’apaisement et a diffusé un communiqué proclamant son attachement à la liberté d’expression. Il est intéressant de relever que ce communiqué porte témoignage du nœud des crispations tunisiennes du moment : en effet, mettant sur le même plan liberté d’expression, attachement au sacré et liberté de culte, il questionne la hiérarchie des libertés publiques qui est supposée, en démocratie, faire primer la liberté d’expression ou le principe d’égalité sur des droits entendus comme des droits dérivés, parmi lesquels la liberté de religion — la Cour européenne des droits de l’homme l’a ainsi rappelé à plusieurs reprises, en posant très clairement que l’égalité entre l’homme et la femme était un principe supérieur à la liberté religieuse.