Une quarantaine de pays dans le monde punissent « l’offense aux religions » par des peines allant de l’amende à la mort en passant par la prison selon les rédacteurs du rapport Freedom of Thought publié en 2013. Parce qu’ils identifient le fait de l’athéisme à une apostasie contre nature ou à un blasphème, les Etats à référence musulmane sont particulièrement concernés. Cet article vise à appréhender le phénomène récent d’une expression de l’athéisme dans les sociétés majoritairement musulmanes, et les moyens de lutte conjointe qu’y mènent les autorités politiques et religieuses.
La mésaventure qu'a connue le secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique Hervé Hasquin, qui a vu l'un de ses textes, relatif aux rapports entre islam et franc-maçonnerie, tronqué et dévoyé de manière éhontée par une revue pourtant réputée — en l'occurrence Arabies, le mensuel du monde arabe et de la francophonie — offre l'occasion de revenir sur la thématique traitée, et qui manifestement continue de susciter un certain malaise chez d'aucuns. En consacrant un petit ouvrage à la question de l’attitude des pays d’islam à l’égard de la franc-maçonnerie, et ce dans la belle collection de poche qu’il a suscitée à l'Académie, son secrétaire perpétuel Hervé Hasquin innovait en effet doublement. D’une part il propose une synthèse originale relative aux rapports difficiles entre islam et franc-maçonnerie. Dans le même temps, il montre que contrairement aux idées reçues, c’est bien plus le défaut de démocratie que la haine religieuse qui a dans les pays de culture musulmane creusé le lit de l’acharnement à l’égard de la maçonnerie et des principes qu’elle symbolise et véhicule.