"Religion does not typically receive a lot of attention from the mainstream news media, and 2011 was no exception. When religion did make news, it was often because of accusations about extremism or intolerance. The biggest religion stories in the news during 2011 centered on tensions over Islam and the U.S. presidential campaign, with more than half of the politically-focused coverage involving Republican hopeful Mitt Romney and his Mormon faith. This was the finding of the annual review of religion coverage by the Pew Research Center's Project for Excellence in Journalism (PEJ) and the Pew Research Center's Forum on Religion & Public Life" — Islam and Politics Dominate Religion Coverage in 2011 (Pew Research Center : photo : Steve Evans)
Le président américain Barack Obama a présenté ses excuses au peuple afghan pour la destruction par le feu d'exemplaires du Coran. Les protestations populaires ont déjà provoqué la mort de 12 persones en Afghanistan — Obama verontschuldigt zich voor verbranding korans (De Standaard)
"Mitt Romney has several advantages in a State where gay rights and immigration are big issues – so why is it still close?" — Arizona's Mormons give Romney the edge, but all is not lost for Santorum (Ewen MacAskill, The Guardian)
Dall'evasione sgravi ai redditi bassi. Arriva l'Ici sui beni della Chiesa (Mario Sensini, Corriere della Sera)
La campagne d'affichage lancée par le Secours Catholique en ce début d'année 2012, dans les gares, dans la presse nationale et à la radio pour éveiller à la solidarité et à la lutte contre toutes les formes de pauvreté est un appel à la mobilisation des candidats à la présidentielle — Le Secours catholique, l'étendard de la solidarité (Lola Petit, Le Monde des Religions)
Esiste già una quantità di «fake» improbabili, ma adesso ci sarà quello vero: Benedetto XVI su Twitter. «Anche il Papa presto tra i ‘twitters’ con gli Angelus e i suoi discorsi più importanti», ha annunciato la Radio Vaticana — Anche l'Angelus del Papa risuona su Twitter (Gian Guido Vecchi, Corriere della Sera)
"Unfortunately for spectators, no major punches were landed in the fight between the champions of atheism and Christianity" — No knockout blows in Richard Dawkins v Rowan Williams bout (Andrew Brown, The Guardian)
L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".
En lançant officiellement, cette semaine, notre Observatoire des Religions et de la Laïcité, nous étions loin de penser que notre propre Université ferait rapidement la une de son actualité. Or, c'est le cas — bien malencontreusement, diront certains. Rappelons brièvement les faits. Ce mardi 7 février, une conférence-débat se tenait à l'Université libre de Bruxelles, réunissant le philosophe Guy Haarscher, l'historien Hervé Hasquin et l'essayiste française Caroline Fourest. Après quelques minutes, cette conférence fut interrompue du fait du chahut mis en scène par quelques dizaines de perturbateurs qui, à l'appel d'un membre du personnel de l'Université, avaient pris le parti d'empêcher qu'il puisse y avoir débat, arguant de ce que Caroline Fourest serait une journaliste "islamophobe". Face à leurs vociférations, la conférence fut arrêtée, pour ne plus reprendre. Le fait qu'il put y avoir ainsi, du fait de cette obstruction au débat démocratique, censure dans une Université qui de longue tradition défend avec force et vigueur la liberté d'expression, la pensée libre, la controverse contradictoire et le refus de tout dogmatisme suscita un tollé dans la communauté universitaire et fit le lendemain la une de la presse belge.
Notre propos ici n'est pas de discuter les critiques adressées à Caroline Fourest — retenons simplement que la conférence en question portait sur le caractère fréquentable ou non de l'extrême-droite, et que Caroline Fourest avait précisément commencé son exposé en affirmant que l'extrême-droite dévoyait la laïcité républicaine pour nourrir son discours de haine de l'islam et des arabo-musulmans. Revenons donc plutôt sur l’attitude et le discours sous-jacent des perturbateurs. Partout dans la presse, les analystes évoquent qui des intégristes musulmans, qui des militants islamistes... Selon nous, il n'en est rien, même si des zélateurs de l'islam politique se sont peut-être trouvés parmi les censeurs de mardi soir. En réalité, il nous semble que l'islam est ici instrumentalisé par une frange de la gauche radicale qui produit une certaine forme d'"islamo-gauchisme". De ce point de vue, les musulmans européens seraient les nouveaux damnés de la terre, l'ultime avatar du prolétariat, les éternelles victimes du système social et de l’impérialisme qu’il produirait.
L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".
Il ne s'agit pas ici de prendre le contre-pied et de renforcer le parti des féministes qui rejettent en bloc ce genre d'argumentation en la qualifiant de misogyne. Contentons-nous de revenir brièvement sur le terme même de "puritanisme", pour en interroger l'étrange destin et les connotations surprenantes, notamment en rapport avec les États-Unis et leur culture. Pourquoi la notion de "puritain" a-t-elle été associée à celles de "prude", de "sévère", d'"austère", voire de "rigoriste", comme l'indiquent le Dictionnaire des Synonymes et Le Petit Robert ? Comment l'association entre "puritanisme" et société américaine est-elle entrée dans le langage commun, jusqu'à devenir largement répandue, surtout chez nous en Europe ? Car, les Américains ne se décrivent que rarement eux-mêmes comme "puritains". Le recours à ce terme est le privilège des Européens, et surtout des Français qui, pour dénigrer le "rigorisme, l'austérité extrême (et souvent affectée)" (Le Petit Robert) de l'"Autre" à la fois si proche et si différent, recourent facilement à l'étiquette, au sens peu clair et à l'étymologie douteuse, de "puritanisme anglo-saxon".
Selon Le Petit Robert, un "puritain" est "une personne qui montre ou affiche une pureté morale scrupuleuse, un respect rigoureux des principes". Des personnes qui correspondent à cette description, il y en a dans toutes les sociétés. Pourquoi en faire quelque chose de typiquement "américain" ou "anglo-saxon" (un adjectif intraduisible en anglais que la langue française utilise indifféremment pour évoquer le Royaume-Uni et les États-Unis, sans faire les distinctions qui s'imposent) ? Parce que la notion de "puritanisme" est toujours tributaire de la présence et de l'influence du protestantisme, plus précisément des formes les plus radicales et les plus "puristes" du protestantisme. Le glissement sémantique qui a donné son sens actuel, très élargi, au terme, est enraciné dans l'histoire religieuse des 16e et 17e siècles. Toujours d'après Le Petit Robert, un "puritain" est d'abord et au sens restreint du terme un "membre d'une secte de presbytériens (c'est-à-dire de réformés de tendance calviniste, actifs dans les îles britanniques) rigoristes qui voulaient pratiquer un christianisme plus pur, et dont beaucoup, après les persécutions du 17e siècle, émigrèrent en Amérique". La notion renvoie donc à des protestants puristes, originaires d'Angleterre et d'Écosse (dans une moindre mesure) qui ont connu la persécution religieuse dans leur terre natale et qui, pour y échapper, ont choisi de partir pour le Nouveau Monde. Étroitement liée à leur recherche de pureté religieuse, la rigueur morale de ces importantes communautés d'émigrants, notamment en matière de mœurs et de sexualité, aurait imprégné la société américaine en profondeur.
Si cette grille de lecture repose sur des faits historiques et des observations sociologiques incontestables, elle n'en est pas moins lacunaire. En effet, les "puritains" originaires du Royaume-Uni ne sont pas les seuls à avoir joué un rôle déterminant dans la colonisation de l'Amérique du Nord. D'autres populations, appartenant souvent à des minorités religieuses persécutées dans l'Ancien Monde, ont contribué à la création et au développement des colonies qui constitueront les États-Unis. En cela, la culture américaine n'a pas d'abord été forgée par des "puritains", mais bien par des "minoritaires" de toutes sortes, du 17e siècle jusqu'à nos jours. Il est vrai cependant que les premières migrations sont celles, bien "puritaines" au sens premier du terme, des Pilgrim Fathers du Mayflower (1620) et de la Baie de Massachusetts (1629). Il y a aussi le célèbre épisode de la fondation de la Pennsylvanie (1691) par William Penn et les Quakers, un courant religieux radical proche du puritanisme anglais.
Certes, ces communautés ont marqué la mentalité américaine, pour autant que celle-ci existe vraiment au singulier. Mais leur héritage est aussi et avant tout politique, un fait qui est beaucoup moins mis en évidence que les mœurs réputées puritaines, les peurs et la culpabilité qu'inspirent la sexualité ou le plaisir d'une manière plus générale. Pourtant, ce sont les migrants puritains qui ont amené dans leurs bagages, aux côtés de leur religion austère et de ses préceptes exigeants, les principes républicains dans lesquels a puisé la Révolution américaine et dont se nourrit le système politique des États-Unis depuis plus de deux siècles. Il s'agit au départ (et, dans une certaine mesure jusqu'à aujourd'hui) d'un républicanisme très chrétien, qui a pour but ultime de construire le royaume de Dieu sur terre. De cette attitude à l'égard de la "res publica" découle une conception de la liberté humaine, de ses conditions et de ses restrictions, bien différente de celle qui prévaut en Europe depuis la fin du 18e siècle. Cette différence philosophie et culturelle est à l'origine de bien des malentendus, notamment en rapport avec le fameux "puritanisme" de la société américaine.
Par ailleurs, on est tenté de s’interroger sur les sources de l’image de rigorisme sexuel des Américains qui circule de ce côté-ci de l’Atlantique. De quelle Amérique s’agit-il ? Quelles sont les productions culturelles que consomment les contempteurs de la culture US ? Si nous nous en tenons aux productions les plus populaires et les plus largement diffusées, nous sommes obligés de constater plutôt une apologie de la liberté sexuelle, qu’on pense aux séries à succès Sex and the City ou encore les Desperate housewives. Certes, dans cette dernière série, le personnage de Bree incarne une certaine forme d’hypocrisie morale et sexuelle, puisque tout en allant tous les dimanches à la messe, elle « commet » l’adultère sous toutes ses formes. Mais, justement, tout l’intérêt du personnage et l’effet comique recherché reposent sur cette incohérence, sans cesse tournée en dérision. Et que dire du dessin animé The Simpsons – succès planétaire depuis bientôt vingt ans – , dans lequel tous les débats qui travaillent les États-Unis sont passés sous le scalpel d’une critique corrosive. Le créationnisme, la peine de mort, l’ultralibéralisme économique : toutes les tares qui déchirent le pays y sont traitées. Quant à la sévérité sexuelle, elle est cette fois incarnée par une famille (les Flanders) qui est sans cesse ridiculisée.
Les graves questions de la répression policière et de la pression morale qui pèsent et qui ont pesé sur les Américains ne sont, elles, pas forcément envisagées sur le mode du ridicule. L’excellente série Cold Case puise dans l’histoire américaine des fictions narrant des affaires policières et judiciaires tragiques dont ont été victimes des hommes, des femmes et des enfants, en raison de leur couleur, de leur religion ou encore de leur orientation et de leurs pratiques sexuelles. Il en est de même dans la série Mad Man, qui raconte et dénonce, notamment, combien il était difficile, dans les années 1960, d’être une femme qui veut travailler et se réaliser et combien il était impossible d’être homosexuel.
Alors, où est-ce puritanisme américain tant décrié ? Est-ce dans les romans de Philip Roth, Paul Auster, Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Siri Hustvedt ou Joyce Caroll Oates ? À moins qu’il soit dans les films de Woody Allen, Quentin Tarantino et Tim Burton ? Vraisemblablement, les arbitres de la normalité sexuelle et amoureuse des Américains ne s’embarrassent pas de la contradiction entre leur discours et le discours des hommes et des femmes qu’ils jugent. En fait, ils sont tout à leur projet d’entretien d’un stéréotype, celui qui fonde l’antiaméricanisme européen depuis maintenant des siècles. Dans cette démarche, comme le dit Philippe Roger « le discours d’hostilité n’est pas discriminant, mais cumulatif ; il suspend le principe de non-contradiction au profit de l’aggravation des charges ». Les préjugés de cet antiaméricanisme sont variés et nous n’avons pas le projet de les détailler ici. Mais une chose est certaine, les lieux communs sur lesquels il se fonde sont bien éloignés de la réalité de l’histoire des religions aux États-Unis ainsi que de la culture qu’ils diffusent aujourd’hui en masse…
Monique Weis et Cécile Vanderpelen (ULB).
Références
Michel Duchein, Puritanisme et puritains, 2009 (www.clio.fr)
Camille Froidevaux-Metterie, Politique et religion aux États-Unis, La Découverte-Repères, Paris, 2009.
Denis Lacorne, De la Religion en Amérique. Essai d'histoire politique, Gallimard, L'Esprit de la Cité, Paris, 2007.
Isabelle Richet, La Religion aux États-Unis, PUF-Que sais-je ?, Paris, 2001.
Philippe Roger, L’ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français, Paris, Seuil, 2002
Ces dernières semaines, la question de la présence de la religion dans l’espace public a ressurgi dans plusieurs villes, qu’il s’agisse de l’installation de crèches de Noël sur des places ou encore, dans un tout autre registre, de la « concurrence » que se font les œuvres de bienfaisance confessionnelles et les organisations caritatives laïques pour la distribution de soupes aux plus démunis. Ce type de tension n’est pas neuf. Il est né avec l’émergence du pluralisme religieux, qui a peu à peu obligé les autorités à inventer un espace public neutre afin d’assurer la cohabitation de tous les modes de vivre et de penser des citoyens. Cependant, la définition d’un « espace neutre » fut et demeure une question sensible puisqu’elle ne résout pas le problème de la convivialité entre des groupes sociaux désireux de vivre et d’exprimer leurs croyances.
Au moins 24 chrétiens ont été tués dans la répression d'une manifestation au Caire - Les Coptes d'Égypte accusent l'armée de «massacre» (Tangi Salaün, Le Figaro)
Couvre-feu de 02H00 du matin à 07H00 (00h00 à 05H00 GMT) dans le secteur de Maspero et jusqu’à la place Abbassiya », a indiqué la chaîne de télévision publique dans un bandeau. Les heurts avaient commencé à Maspero, devant le siège de la télévision publique, dans le centre-ville. La place Abbassiya, plus à l’est, se trouve à proximité de la principale cathédrale copte du Caire. Les Coptes (6 à 10 % de la population égyptienne) protestaient contre l’incendie d’une église dans le gouvernorat d’Assouan, en Haute Egypte. Ces affrontements ont fait 23 morts et 174 blessés, selon un bilan du ministère de la Santé cité en fin de soirée par la télévision - 23 morts et 174 blessés au Caire (dépêche AFP, Le Soir)
Les affrontements qui ont fait 24 morts dimanche au Caire en marge d'une manifestation de chrétiens coptes sont dus à des «inconnus infiltrés», a déclaré le chef de l'église copte orthodoxe - Violences en Égypte : l'armée promet une enquête (Le Figaro)
Les affrontements meurtriers entre coptes (chrétiens d'Egypte) et forces de l'ordre dimanche au Caire ont relancé les craintes d'aggravation des tensions dans un pays qui connaît une transition délicate depuis la chute du président Moubarak - Les coptes enterrent leurs morts en Egypte sur fond de vives tensions (dépêche AFP, Le Monde)
This was the army murdering citizens – and it's clear the soldiers were set up to believe they were under attack - The attack on Egyptian Christians was not sectarian. We will uncover the truth (Ahdaf Soueif, The Guardian)
L’armée a violemment réprimé une manifestation de plusieurs milliers de coptes, dimanche 9 octobre, dans le centre du Caire. Au moins 24 personnes ont été tuées. Des émeutes ont ensuite éclaté dans la capitale égyptienne - « Ils ne veulent plus de chrétiens en Égypte !» (Nina Hubinet, La Croix)
Iran
L’atmosphère de fin de règne qui plane actuellement sur l’Iran de Mahmoud Ahmadinejad a des conséquences dramatiques. Soucieux de maintenir son emprise sur une société qui leur échappe de plus en plus, le régime et ses ayatollahs versent dans un radicalisme religieux portant atteinte à la liberté des populations - qu’elles soient musulmanes ou chrétiennes - Iran : les persécutions religieuses s'intensifient (Virginie Larousse, Le Monde des Religions)
Des islamistes radicaux ont attaqué une télévision privée et l'université de Sousse. Quelque 300 «barbus» ont tenté d'incendier dimanche le siège de la télévision privée Nessma à Tunis après la diffusion, vendredi soir, du film franco-iranien Persépolis suivi d'un débat sur l'intégrisme. Le patron de Nessma TV, Nabil Karoui, affirme avoir reçu également des menaces de mort - Provocations salafistes en Tunisie (Arielle Thedrel, Le Figaro)
Les islamistes protestaient contre l'interdiction faite aux femmes portant le niqab, ou voile intégral, de s'inscrire à l'université, mais aussi contre la décision d'une chaîne de télévision privée tunisienne d'avoir diffusé vendredi le film d'animation franco-iranien Persepolis, où figure une représentation d'Allah, ce qu'interdit l'islam. La diffusion était suivie d'un débat sur l'intégrisme religieux. Les islamistes se sont rassemblés devant le principal campus universitaire de la capitale, d'où ils se sont dirigés vers le quartier populaire de Djebel El-Ahmar, au nord du centre, où ont eu lieu les échauffourées - Une chaîne tunisienne attaquée par des islamistes pour avoir diffusé Persepolis (dépêche AFP, Le Monde)
Les exactions anti-Arabes attribuées aux ultras de l'extrême droite se multiplient en Israël. Durant le week-end, la police a découvert plusieurs dizaines de tombes musulmanes et chrétiennes profanées à Jaffa, au sud de Tel-Aviv. Benyamin Nétanyahou, le premier ministre, ainsi que le président, Shimon Pérès, ont aussitôt dénoncé ces «actes de vandalisme». Certains commentateurs ont, pour leur part, agité le spectre d'un «djihad juif» (une guerre sainte) mené par des têtes brûlées qui «jouent avec le feu», comme le titrait dimanche le Yédiot Aharonot, le plus grand quotidien du pays - Les actes anti-Arabes se multiplient en Israël (Marc Henry, Le Figaro)
Profanations de tombes musulmanes et chrétiennes, mosquée incendiée, slogans anti-Arabes peints sur des murs, arrachage d'oliviers appartenant à des paysans palestiniens, agression de soldats par des colons juifs... Ces incidents, qui se sont multipliés ces dernières semaines, sont liés à la pratique du "prix à payer" : à chaque fois qu'ils estiment leurs intérêts lésés ou menacés, les colons exercent une vengeance - le price tag - à l'encontre des Palestiniens, mais également envers l'armée israélienne. Un phénomène qui déborde en Israël - Israël s'inquiète de la multiplication d'incidents racistes visant des Arabes (Laurent Zecchini – Le Monde)
Deux concubines de Liès Hebbadj ont été contrôlées jeudi matin avec un niqab devant l'école de leurs enfants - Voile intégral : le polygame de Nantes refait parler de lui (Fabrice Amedeo, Le Figaro)
Un an après la célébration d’ouverture du synode, l’évêque de Versailles Mgr Aumonier a promulgué samedi 8 octobre les décrets synodaux qui tirent les conclusions d’une vaste consultation menée auprès des catholiques des Yvelines - Mgr Éric Aumonier : « Le synode a permis aux diverses sensibilités du diocèse de s’écouter » (La Croix)
Après le succès des premiers États Généraux du christianisme qui avaient rassemblé, l’an dernier à Lille, près de 2 500 personnes, l’hebdomadaire La Vie , organisateur de la manifestation, a renouvelé l’expérience le 8-9 octobre en l’étoffant un peu - Les États Généraux du christianisme refusent la frilosité ambiante (Claire Lesegretain, La Croix)
Comme toutes les luttes fratricides, la guerre de la primaire républicaine risque d'être sans merci. Le camp du gouverneur du Texas, Rick Perry, a lancé, par pasteur interposé, une violente attaque contre le favori actuel, Mitt Romney. Dans la ligne de mire : non pas la réforme de la santé adoptée dans le Massachusetts quand Mitt Romney en était le gouverneur, ou son soutien, à la même époque, aux droits des homosexuels, mais sa religion. Mitt Romney est mormon - Le mormon Mitt Romney attaqué sur sa religion (Corine Lesnes, Le Monde)
Avec près de 9,5 % des voix, le mouvement de Janusz Palikot a créé la surprise aux législatives polonaises, devenant la troisième force politique du pays. Ce parti, ouvertement anticlérical, veut faire décrocher les crucifix des bâtiments publics - Le parti anticlérical Palikot réussit une percée en Pologne (La Croix)
Pope Benedict XVI has condemned Italy's "ferocious" 'Ndrangheta mafia during a visit to the group's heartland in Calabria, days after police seized a suspected mob shipment of more than half a tonne of cocaine at a local port - Pope condemns 'Ndrangheta mafia in their Calabrian lair (Tom Kington, The Guardian)
Mgr Hyginus Kim Hee-jong, archevêque de Gwangju, s’est rendu en Corée du Nord à la tête d’une délégation interreligieuse sud-coréenne. Pour la première fois, il a pu s’adresser à des fidèles catholiques nord-coréens - Les religieux sud-coréens tentent de desserrer l’étau au nord (La Croix)
Archbishop of Canterbury visits Zimbabwe's president with a message about the plight of the country's Anglicans - Robert Mugabe offers Rowan Williams tea but little sympathy (David Smith, The Guardian)
La diffusion lundi sur France 2 d'un reportage sur l'avenir de l'Etat palestinien a provoqué de vives réactions de la part de la communauté juive, qui dénonce un parti pris. La direction de France Télévisions va être reçue par l'ambassadeur d'Israël pour s'expliquer - Une émission sur la Palestine déclenche une polémique (Le Figaro)
Le récent discours du pape Benoît XVI devant le parlement allemand sur l’éthique politique interpelle de nombreux observateurs. Certains éprouvent un vrai malaise face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence de la religion dans les affaires politiques. Laissant ici les questions institutionnelles que pose l’événement, nous voudrions reprendre la question de la relation entre la religion et la politique en nous concentrant sur les logiques structurelles de ces deux systèmes.
La question de la séparation de l’Église et de l’État a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés modernes qui, si elles conviennent généralement qu’elle est une condition à un vivre ensemble harmonieux, sont embarrassées quant aux moyens institutionnels à mettre en œuvre pour l’assurer. Certes, en théorie, la circonscription de la religion dans la sphère privée tandis que la politique se réserve la sphère publique est parfaite. L’histoire et l’actualité montrent que de l’idéal à la réalité, le chemin est long et semé d’embûches.
La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les sciences du fait religieux.
Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :
1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;
2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;
3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).
Responsables :
SCHREIBER, Jean-Philippe (ULB)
VANDERPELEN, Cécile (ULB)
Membres :
MORELLI, Anne (ULB)
DECHARNEUX, Baudouin (ULB)
BERNARD, Bruno (ULB)
BROZE, Michèle (ULB)
NOBILIO, Fabien (ULB)
PEPERSTRAETE, Sylvie (ULB)
WEIS, Monique (ULB)
FORET, François (ULB)
Réseau d'experts :
AVON, Dominique (Université du Maine)
CABANEL, Patrick (Université de Toulouse-le Mirail)
VENTURA, Marco (Université de Sienne)
AZRIA, Régine (EHESS)
DEPRET, Isabelle (EHESS)
HAARSCHER, Guy (ULB)
TORREKENS, Corinne (ULB)
FRERE, Marie-Soleil (ULB)
WARREN, Jean-Philippe (Concordia University)
GUGELOT, Frédéric (EHESS et Université de Reims)
Collaborateurs réguliers :
TORRI, Elena
VAN ROMPAEY, Anja
BREBANT, Emilie
MASQUELIER, Juliette
L’article du père Charles Delhez paru ce jour dans La Libre Belgique, « Éloge du silence et de la solitude » (21/06/2011) s’inscrit dans une longue tradition chrétienne, l’éloge de la nature et du silence. Cet attachement à la nature a fait couler beaucoup d’encre : les chrétiens seraient-ils « par nature » - sans mauvais jeu de mot – appelés à devenir dans notre modernité les partisans les plus zélés des mouvements écologistes ?
Une chose est en tout cas certaine, dans la tradition chrétienne, la nature est en effet un chemin de contemplation, une voie de connaissance spirituelle de Dieu, ce qu’on appelle le liber naturae ou le liber creaturae. Cette croyance, présente dès les débuts du christianisme, prend son ampleur avec saint Bonaventure au XIIIe siècle et postule que l’homme, en tant qu’étape finale de la création, doit être le chantre et l’interprète de cette incarnation. Occupant une place médiane et médiatrice entre les créatures sans raison et Dieu, c’est à lui qu’il revient, par l’exercice de sa raison, d’être l’ « œil de la contemplation », de célébrer le monde et de le comprendre tant de l’intérieur que de l’extérieur.