Jeudi 03 juillet 2025

Résultats de la recherche pour : Denis Diagre Vanderpelen

vendredi, 10 février 2012 10:31

Revue de presse, 10 février

International

Birmanie

"Shin Gambira, un des leaders de la "révolte de safran" de 2007 en Birmanie, a été interpellé dans la nuit de jeudi à vendredi dans son monastère à Rangoun pour être interrogé. Il y a moins d'un mois, il avait été amnistié avec d'autres prisonniers politiques. Depuis sa libération, il était entré de force dans trois établissements religieux fermés par les autorités après 2007" - Les autorités birmanes arrêtent l'un des leaders de la "révolte de safran" (AFP et AP, Le Monde. Photo : Racoles)

USA

"Rick Santorum aime à se présenter comme le chasseur «bombardier» de la droite conservatrice américaine, prêt à ramener le pays vers ses valeurs originelles «chrétiennes» et l'héritage de «liberté» des Pères fondateurs" - Rick Santorum séduit l'Amérique profonde (Laure Mandeville, Le Figaro)

Mongolie

"L’Eglise catholique fête cette année le 20e anniversaire de sa présence en Mongolie. C’est en 1992, un an après la chute du pouvoir communiste, qu’ont été établies des relations diplomatiques avec le Saint-Siège, et l’arrivée, presque simultanée, des premiers missionnaires" - Mongolie : 20 ans de présence catholique (apic/at, Catho.be)

Belgique

"Les évêques flamands et Mgr Léonard ont accueilli le Werkgroep kerkenwerk" - L’Eglise à l’écoute de la base flamande (Christian Laporte, La Libre Belgique)

France

"Alors qu'il remettait les insignes de la Légion d'honneur, jeudi 9 février, au cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la conférence des évêques de France, et à Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le président de la République, Nicolas Sarkozy a affirmé : "La laïcité est une force pour la République et une protection pour les religions et les croyants". "La laïcité permet de vivre ensemble de façon apaisée", a-t-il ajouté" - Sarkozy: « la laïcité est une protection pour les croyants » (Stéphanie Le Bars, Blog Digne de foi, Le Monde)

Entretien du chef de l'Etat dans le Figaro Magazine - Au programme du candidat Sarkozy : travail, immigration, laïcité et questions de société (Mathieu Castagnet, Bernard Gorce, Marine Lamoureux et Denis Peiron, La Croix)

Vatican

"Seuls les journaux italiens semblent prendre la menace au sérieux pour le moment : le Pape Benoît XVI pourrait être victime d'un attentat d'ici au mois de novembre annonce "Il Fatto quotidiano"" - Un complot pour assassiner Benoît XVI ? (La Libre Belgique)

"Les associations de victimes de prêtres et de religieux pédophiles ne pourront plus se plaindre que l’Eglise fait la sourde oreille" - Édito: Immense défi (Christian Laporte, La Libre Belgique)

"Des victimes de la pédophilie ecclésiale avaient clamé que le symposium organisé par la Grégorienne et par la Congrégation pour la doctrine de la foi ne serait qu’une opération de relations publiques pour redorer un blason terni. Les faits semblent avoir démenti l’assertion ; de l’avis des participants, ce fut un congrès riche en informations et en témoignages" - Bonne volonté mais que de freins encore ! (Christian Laporte, La Libre Belgique)

"L’Eglise catholique a lancé officiellement jeudi un centre de formation par internet (e.learning) pour la protection de l’enfance au niveau international, à l’issue d’un symposium pour coordonner la lutte contre la pédophilie" - L’Eglise lance un centre de protection de l’enfance (Belga, Le Soir)

"Lors d’une rencontre inédite avec la presse à Rome, l’ambassadeur de la République islamique d’Iran auprès du Saint-Siège, Ali Akbar Naseri, a nié tout usage militaire de son équipement nucléaire, affirmant : « L’usage des armes de destruction massive et des armes atomiques n’a pas sa place dans la doctrine militaire de l’Iran..." - Benoît XVI invité en Iran… (apic/at, Catho.be)

 

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jeudi, 19 janvier 2012 14:07

La faute au "puritanisme américain" ?

            L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".

            Il ne s'agit pas ici de prendre le contre-pied et de renforcer le parti des féministes qui rejettent en bloc ce genre d'argumentation en la qualifiant de misogyne. Contentons-nous de revenir brièvement sur le terme même de "puritanisme", pour en interroger l'étrange destin et les connotations surprenantes, notamment en rapport avec les États-Unis et leur culture. Pourquoi la notion de "puritain" a-t-elle été associée à celles de "prude", de "sévère", d'"austère", voire de "rigoriste", comme l'indiquent le Dictionnaire des Synonymes et Le Petit Robert ? Comment l'association entre "puritanisme" et société américaine est-elle entrée dans le langage commun, jusqu'à devenir largement répandue, surtout chez nous en Europe ? Car, les Américains ne se décrivent que rarement eux-mêmes comme "puritains". Le recours à ce terme est le privilège des Européens, et surtout des Français qui, pour dénigrer le "rigorisme, l'austérité extrême (et souvent affectée)" (Le Petit Robert) de l'"Autre" à la fois si proche et si différent, recourent facilement à l'étiquette, au sens peu clair et à l'étymologie douteuse, de "puritanisme anglo-saxon".

             Selon Le Petit Robert, un "puritain" est "une personne qui montre ou affiche une pureté morale scrupuleuse, un respect rigoureux des principes". Des personnes qui correspondent à cette description, il y en a dans toutes les sociétés. Pourquoi en faire quelque chose de typiquement "américain" ou "anglo-saxon" (un adjectif intraduisible en anglais que la langue française utilise indifféremment pour évoquer le Royaume-Uni et les États-Unis, sans faire les distinctions qui s'imposent) ? Parce que la notion de "puritanisme" est toujours tributaire de la présence et de l'influence du protestantisme, plus précisément des formes les plus radicales et les plus "puristes" du protestantisme. Le glissement sémantique qui a donné son sens actuel, très élargi, au terme, est enraciné dans l'histoire religieuse des 16e et 17e siècles. Toujours d'après Le Petit Robert, un "puritain" est d'abord et au sens restreint du terme un "membre d'une secte de presbytériens (c'est-à-dire de réformés de tendance calviniste, actifs dans les îles britanniques) rigoristes qui voulaient pratiquer un christianisme plus pur, et dont beaucoup, après les persécutions du 17e siècle, émigrèrent en Amérique". La notion renvoie donc à des protestants puristes, originaires d'Angleterre et d'Écosse (dans une moindre mesure) qui ont connu la persécution religieuse dans leur terre natale et qui, pour y échapper, ont choisi de partir pour le Nouveau Monde. Étroitement liée à leur recherche de pureté religieuse, la rigueur morale de ces importantes communautés d'émigrants, notamment en matière de mœurs et de sexualité, aurait imprégné la société américaine en profondeur. 

            Si cette grille de lecture repose sur des faits historiques et des observations sociologiques incontestables, elle n'en est pas moins lacunaire. En effet, les "puritains" originaires du Royaume-Uni ne sont pas les seuls à avoir joué un rôle déterminant dans la colonisation de l'Amérique du Nord. D'autres populations, appartenant souvent à des minorités religieuses persécutées dans l'Ancien Monde, ont contribué à la création et au développement des colonies qui constitueront les États-Unis. En cela, la culture américaine n'a pas d'abord été forgée par des "puritains", mais bien par des "minoritaires" de toutes sortes, du 17e siècle jusqu'à nos jours. Il est vrai cependant que les premières migrations sont celles, bien "puritaines" au sens premier du terme, des Pilgrim Fathers du Mayflower (1620) et de la Baie de Massachusetts (1629). Il y a aussi le célèbre épisode de la fondation de la Pennsylvanie (1691) par William Penn et les Quakers, un courant religieux radical proche du puritanisme anglais.

            Certes, ces communautés ont marqué la mentalité américaine, pour autant que celle-ci existe vraiment au singulier. Mais leur héritage est aussi et avant tout politique, un fait qui est beaucoup moins mis en évidence que les mœurs réputées puritaines, les peurs et la culpabilité qu'inspirent la sexualité ou le plaisir d'une manière plus générale. Pourtant, ce sont les migrants puritains qui ont amené dans leurs bagages, aux côtés de leur religion austère et de ses préceptes exigeants, les principes républicains dans lesquels a puisé la Révolution américaine et dont se nourrit le système politique des États-Unis depuis plus de deux siècles. Il s'agit au départ (et, dans une certaine mesure jusqu'à aujourd'hui) d'un républicanisme très chrétien, qui a pour but ultime de construire le royaume de Dieu sur terre. De cette attitude à l'égard de la "res publica" découle une conception de la liberté humaine, de ses conditions et de ses restrictions, bien différente de celle qui prévaut en Europe depuis la fin du 18e siècle. Cette différence philosophie et culturelle est à l'origine de bien des malentendus, notamment en rapport avec le fameux "puritanisme" de la société américaine.

            Par ailleurs, on est tenté de s’interroger sur les sources de l’image de rigorisme sexuel des Américains qui circule de ce côté-ci de l’Atlantique. De quelle Amérique s’agit-il ? Quelles sont les productions culturelles que consomment les contempteurs de la culture US ? Si nous nous en tenons aux productions les plus populaires et les plus largement diffusées, nous sommes obligés de constater plutôt une apologie de la liberté sexuelle, qu’on pense aux séries à succès Sex and the City ou encore les Desperate housewives. Certes, dans cette dernière série, le personnage de Bree incarne une certaine forme d’hypocrisie morale et sexuelle, puisque tout en allant tous les dimanches à la messe, elle « commet » l’adultère sous toutes ses formes. Mais, justement, tout l’intérêt du personnage et l’effet comique recherché reposent sur cette incohérence, sans cesse tournée en dérision. Et que dire du dessin animé The Simpsons – succès planétaire depuis bientôt vingt ans – , dans lequel tous les débats qui travaillent les États-Unis sont passés sous le scalpel d’une critique corrosive. Le créationnisme, la peine de mort, l’ultralibéralisme économique : toutes les tares qui déchirent le pays y sont traitées. Quant à la sévérité sexuelle, elle est cette fois incarnée par une famille (les Flanders) qui est sans cesse ridiculisée.

            Les graves questions de la répression policière et de la pression morale qui pèsent et qui ont pesé sur les Américains ne sont, elles, pas forcément envisagées sur le mode du ridicule. L’excellente série Cold Case puise dans l’histoire américaine des fictions narrant des affaires policières et judiciaires tragiques dont ont été victimes des hommes, des femmes et des enfants, en raison de leur couleur, de leur religion ou encore de leur orientation et de leurs pratiques sexuelles. Il en est de même dans la série Mad Man, qui raconte et dénonce, notamment, combien il était difficile, dans les années 1960, d’être une femme qui veut travailler et se réaliser et combien il était impossible d’être homosexuel.

            Alors, où est-ce puritanisme américain tant décrié ? Est-ce dans les romans de Philip Roth, Paul Auster, Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Siri Hustvedt ou Joyce Caroll Oates ? À moins qu’il soit dans les films de Woody Allen, Quentin Tarantino et Tim Burton ? Vraisemblablement, les arbitres de la normalité sexuelle et amoureuse des Américains ne s’embarrassent pas de la contradiction entre leur discours et le discours des hommes et des femmes qu’ils jugent. En fait, ils sont tout à leur projet d’entretien d’un stéréotype, celui qui fonde l’antiaméricanisme européen depuis maintenant des siècles. Dans cette démarche, comme le dit Philippe Roger « le discours d’hostilité n’est pas discriminant, mais cumulatif ; il suspend le principe de non-contradiction au profit de l’aggravation des charges ». Les préjugés de cet antiaméricanisme sont variés et nous n’avons pas le projet de les détailler ici. Mais une chose est certaine, les lieux communs sur lesquels il se fonde sont bien éloignés de la réalité de l’histoire des religions aux États-Unis ainsi que de la culture qu’ils diffusent aujourd’hui en masse…

Monique Weis et Cécile Vanderpelen (ULB).

 

Références

Michel Duchein, Puritanisme et puritains, 2009 (www.clio.fr)

Camille Froidevaux-Metterie, Politique et religion aux États-Unis, La Découverte-Repères, Paris, 2009.

Denis Lacorne, De la Religion en Amérique. Essai d'histoire politique, Gallimard, L'Esprit de la Cité, Paris, 2007.

Isabelle Richet, La Religion aux États-Unis, PUF-Que sais-je ?, Paris, 2001.

Philippe Roger, L’ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français, Paris, Seuil, 2002

mardi, 10 janvier 2012 12:12

Les religions dans la ville

Ces dernières semaines, la question de la présence de la religion dans l’espace public a ressurgi dans plusieurs villes, qu’il s’agisse de l’installation de crèches de Noël sur des places ou encore, dans un tout autre registre, de la « concurrence » que se font les œuvres de bienfaisance confessionnelles et les organisations caritatives laïques pour la distribution de soupes aux plus démunis. Ce type de tension n’est pas neuf. Il est né avec l’émergence du pluralisme religieux, qui a peu à peu obligé les autorités à inventer un espace public neutre afin d’assurer la cohabitation de tous les modes de vivre et de penser des citoyens. Cependant, la définition d’un « espace neutre » fut et demeure une question sensible puisqu’elle ne résout pas le problème de la convivialité entre des groupes sociaux désireux de vivre et d’exprimer leurs croyances.

Publié dans ANALYSES

Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 ont aboli la notion de blasphème en tant que blasphème, ce dernier ne pouvant être sanctionné que lorsqu'il y a abus ou trouble à l'ordre public : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi » (article X) ; « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi » (article XI). La Révolution française représente une rupture en la matière, voire une inversion : la Terreur désinstitutionnalise la religion dans l’espace public — ce qui est déjà très sacrilège — et le droit se débarrasse progressivement de l’inscription du péché de blasphème dans ses textes.

Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que le droit a définitivement mis au rencart la répression de ce qui paraît blasphématoire aux yeux de certains. Certes, en 1952, la Cour suprême américaine, dans le fameux arrêt « Baurstyn contre Wilson » a déclarée anticonstitutionnelle — le 1er amendement à la Constitution garantissant la liberté d'expression — l'interdiction du court-métrage « Le Miracle » de Roberto Rossellini, un film jugé blasphématoire. Tandis que la société américaine, dès lors privée de recours judiciaire pour faire valoir sa frilosité morale, a plutôt usé de l’auto-censure, ailleurs, en revanche, le délit de blasphème a continué de nourrir la censure légale, plusieurs décennies durant.

En Allemagne, l'article 166 du Code pénal, punit en effet le blasphème jusqu'à trois ans d'emprisonnement, s'il y a trouble de la paix civile ; il est incorporé aussi dans le droit de l'Alsace-Moselle, qui n’est pas soumise à la loi de séparation française de 1905. C'est le cas aussi en Autriche (articles 188, 189 du Code pénal), au Danemark (sections 140 et 266b du Code criminel), en Finlande (section 10, chapitre 17 du Code pénal), en Irlande (article 40 de la Constitution) ou en Espagne (article 525 du Code pénal) — qui sous le franquisme incarcéra notamment le dramaturge Arrabal pour crime de blasphème.

C’est le cas aussi en Italie, ou en vertu d’un code pénal datant du fascisme, les délits d’outrage à la religion ont été atténués non par une révision du Code mais par des arrêts de la Cour de Cassation (la loi italienne de 2006 a réformé le code pénal fasciste, sans supprimer l’incrimination de blasphème, mais en en modifiant le régime des sanctions). C’est le cas en Norvège (loi de 1930), aux Pays-Bas (article 147 du Code pénal, utilisé sans succès pour la dernière fois en 1968), en Pologne, en Suisse (article 261 du Code pénal) ou au Royaume-Uni — où la loi ne s'applique toutefois qu'à l'Église anglicane, de sorte que la plainte déposée contre les Versets sataniques de Salman Rushdie au motif qu’ils blasphèmeraient l’islam y a été rejetée.

Dans la plupart de ces derniers pays, les dites dispositions légales n'ont en réalité jamais ou peu été utilisées ; souvent, aucune jurisprudence n'est même citée. En Grèce toutefois, l’article 198 du Code pénal punit celui qui, en public et avec malveillance, offense Dieu de quelque manière que ce soit, et celui qui manifeste en public, en blasphémant, un manque de respect envers le sentiment religieux. Cette loi a encore été utilisée en 2005 pour faire condamner à six mois de prison in abstentia l'illustrateur autrichien Gerhard Haderer, et ce pour une bande dessinée jugée blasphématoire, interdite de parution en 2003 — la Cour d'Appel a par la suite levé cette interdiction, sous la pression de l’Union européenne.

La Vie de Brian des Monthy Python fut interdit pendant huit ans en République d'Irlande, et pendant un an en Norvège ; la publicité en Suède annonça ainsi avec beaucoup de malice, en référence à cette interdiction voisine : « Le film tellement drôle que les Norvégiens ont dû l'interdire ». Le film ne fut pas distribué en Italie avant 1990, onze ans après sa sortie. Il fut proscrit à Jersey jusqu'en 2001, et même alors, il fut interdit aux moins de dix-huit ans.

En France, comme dans quelques autres pays — dont la Belgique —, le délit de blasphème n'existe pas (notons qu’en ce qui concerne la Belgique, le code pénal prévoit en son article 144 que « toute personne qui, par faits, paroles, gestes ou menaces, aura outragé les objets d'un culte, soit dans les lieux destinés ou servant habituellement à son exercice, soit dans des cérémonies publiques de ce culte, sera punie d'un emprisonnement de quinze jours à six mois et d'une amende de vingt-six euros à cinq cents euros). Toutefois, les lois françaises de 1881 sur la liberté de la presse (renforcées par l’arsenal anti-discriminatoire de la loi Pleven de 1972) y sanctionnent l'incitation à la haine ou à la violence en raison de la religion (art. 24) ou la diffamation contre un groupe religieux (art. 31). Ainsi, souvent, la loi Pleven ou d'autres instruments juridiques, conçus comme plus efficaces que des lois anti-blasphème, sont aujourd’hui utilisés ou manipulés par ceux qui entendent poursuivre pour blasphème sous le couvert d’injure faite aux religions, et qui inversent à cette fin le sens de la rhétorique des droits de l’homme.

Le droit international, enfin, a du mal à intégrer cette notion ; ainsi, la Cour européenne des Droits de l’Homme a considéré que les Etats sont plus à même que le juge international d’apprécier la légitimité d’une restriction à la liberté d’expression destinée à protéger leurs concitoyens de ce qui peut les heurter. Elle a, en 1994, conforté la décision de la justice autrichienne dans l’affaire Werner Schroeter — le réalisateur et metteur en scène allemand auteur du Concile d’Amour, attaqué par le Otto Preminger Institut —, ou celle de la censure britannique dans l’affaire Nigel Wingrove en 1996 — du nom du cinéaste auteur du court-métrage Visions of Ecstasy.

Dans ces deux arrêts, la Cour de Strasbourg a considéré qu’en matière de liberté d’expression, les opinions dites blasphématoires relevaient d’une catégorie particulière, alors qu’habituellement la Cour est dans sa jurisprudence plutôt attentive à ce que la liberté d’expression proclamée dans l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme soit pleinement respectée. Et ce alors que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe recommande quant à elle la suppression du délit de blasphème dans le droit interne des Etats affiliés.

Déduisant de la liberté de religion le droit d’être protégé contre des propos diffamant la religion et donc pour un justiciable de ne pas être insulté dans ses sentiments religieux, la Cour de Strasbourg a ainsi assimilé la diffamation de ce qui est considéré comme sacré par les religions à la diffamation des personnes — justifiant dès lors des éventuelles restrictions à la liberté d’expression. Mais en réalité, aux Etats-Unis surtout, et en Europe davantage chaque jour désormais, c’est l’auto-censure qui prévaut, de sorte que c’est moins dans la répression que dans la prévention du supposé délit de blasphème que s’inscrit la tendance, en ce début de XXIe siècle.

Il s'agit donc aussi, au regard de sa profondeur historique et de l’état moral de nos sociétés, d’interroger la question du blasphème ou ses expressions contemporaines dans les législations nationales, tout autant que les restrictions à la liberté d'expression dans le droit international, ainsi que le recours à des arguments religieux comme le blasphème dans des revendications de type ethnique ou identitaire. Et ce parce que dans des pays vivant sous le joug de la loi religieuse, mais également dans nos démocraties libérales, le « religieusement correct » revient en force aujourd’hui et contribue, notamment en usant de l’argument de la diffamation religieuse, à brider la liberté d’expression.

L’affaire des caricatures danoises a montré que la censure pouvait venir non seulement de l’autorité civile, mais également de ceux qui sont prêts à tout, jusqu’à détourner l’esprit de la loi, pour faire triompher leur conception totalitaire d’une liberté d’expression bridée par le respect qui serait dû aux expressions de la foi religieuse. Ce qui a conduit à de nombreuses actions intentées pour injure envers une religion devant les tribunaux, notamment français — le délit de blasphème étant comme on l’a dit irrecevable en France.

Par une perversion de sens, la diffamation de la religion est ainsi assimilée aujourd’hui à la diffamation envers les croyants, menant à la confusion avec la discrimination ethnique ou religieuse. La relation entre blasphémateur et l’objet du blasphème, qui était verticale (blasphémateur/Dieu), s’est ainsi horizontalisée, opposant celui qui exerce son droit à la liberté d’expression à l’égard des croyances religieuses et celui qui considère que sa liberté religieuse serait atteinte par ce type d’offense.

Le rétablissement d’un ordre moral se profile ainsi insidieusement, par la voie non politique mais judiciaire — avec quelques succès comme l’interdiction de l’affiche de la Cène détournée de Marithé et François Girbaud, en 2005, cassée toutefois en Cour de Cassation l’année suivante. Cela dit, l’affaire des caricatures a définitivement permis à des groupes de pression de revendiquer ouvertement le rétablissement d’une législation anti-blasphème là où elle n’existe plus, et son application ailleurs. La répression du blasphème montre ainsi la complexité de sa gestion sociale et judiciaire, au coeur de la tension entre liberté de conscience (du diffamateur et du diffamé), liberté d’expression et censure ­— comme si l’on en revenait au temps où Flaubert subissait pour le texte de Madame Bovary les foudres du procureur Pinard.

Jean-Philippe Schreiber (ULB).

 

Orientation bibliographique :

J. Boulègue, Le blasphème en procès, 1984-2009. L’Eglise et la mosquée contre les libertés, Paris, Nova, 2010

P. Dartevelle, Ph. Denis et J. Robyn (dirs.), Blasphèmes et libertés, Paris, Cerf, 1993

 

Publié dans Le blasphème
mardi, 20 décembre 2011 10:41

Revue de presse, 20 décembre

Statistiques

"Selon une étude publiée par le centre de recherche américain Pew, le monde compte 2,18 milliards de chrétiens, soit un tiers de la population mondiale" - Les chrétiens forment le premier groupe religieux dans le monde (Le Vif l'express)

International

Irak

"Dimanche 18 décembre, le dernier convoi militaire américain a quitté l’Irak, presque neuf ans après l’invasion du pays. Bilan de la situation et perspectives d’avenir avec Pierre-Jean Luizard, chercheur au CNRS et spécialiste de l’Irak" - Quel avenir pour l'Irak ? (Matthieu Mégevand, Le Monde des Religions)

Egypte

"L'essor des salafistes inquiète les professionnels du tourisme, qui craignent de voir la charia imposée également dans leur secteur" - (Denise Ammoun, Le Point)

Vatican

"Un vandale a endommagé dans la nuit de dimanche à lundi un portail en bronze et bois de la basilique Sainte-Marie majeure, dans le centre de Rome, provoquant des dégâts de plusieurs milliers d'euros, ont indiqué les autorités municipales" - Un vandale endommage un portail de la basilique Sainte-Marie majeure (AFP, La Libre Belgique)

Islam

"Le Salon international du monde musulman s'est tenu de samedi à lundi au parc des expositions du Bourget, en banlieue parisienne" - (Antoine Duvauchelle, Le Point)

Judaïsme

"La fête juive des lumières commémore la victoire du peuple juif contre les armées grecques en l’an -165" - Les juifs fêtent Hanoukka à partir de mardi (Loup Besmond de Senneville, La Croix)

"À Amzrou, dans le Sud marocain, une boutique propose des objets d'art fabriqués par des artisans juifs il y a plus d'un demi-siècle" - (Ian Hamel, Le Point)

Hinduism

"Indian politicians forced parliament to close on Monday in a protest against a Siberian trial calling for a version of a Hindu holy book to be banned" - Bhagavad Gita trial in Russia closes Indian parliament (Reuters, The Guardian)

Entretien

"La Turquie musulmane, laïque et démocratique attire le regard des peuples arabes. Mais aussi fructueux soit-il, son modèle est loin d’être la panacée, car non exempt d’ambiguïtés. Nous avons interrogé l’auteur, responsable du programme Turquie contemporaine à l’Institut français des relations internationales (Ifri)" - La tentation du modèle turc (Vincent Braun, La Libre Belgique)

Agenda

"Les préparatifs vont bon train à Huy. 2012 ne sera pas une année comme les autres pour les Hutois. Depuis un an déjà, la Ville et la communauté chrétienne hutoise préparent avec le soutien de la Province de Liège les Septennales" - En avant pour les Septennales (A. Vbb., La Libre Belgique)

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jeudi, 24 novembre 2011 09:56

Revue de presse, 24 novembre

Belgique

"L’événement n’est pas tombé loin des oreilles de Denis Ducarme (MR), qui s’est empressé de dénoncer le "prosélytisme islamiste" qui régnerait dans les établissements pénitenciers belges" - "Le Coran, la solution pour contrer les caïds islamistes" (Raphaël Meulders, La Libre Belgique)

"« Il serait judicieux d'étudier le phénomène du prosélytisme islamiste dans les prisons », estime le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck" - L'islamisme en prison inquiète De Clerck (dépêche Belga, Le Soir)

International

Tunisie

"Dans quelques jours, le secrétaire général du parti islamiste Ennahda sera intronisé chef du gouvernement par l'Assemblée constituante issue des élections du 23 octobre" - Tunisie : Hamadi Jebali, figure d'un islamisme éclairé (Arielle Thedrel, Le Figaro)

Irlande

"L'Eglise d'Irlande traverse une crise sans précédent après la découverte d'un scandale d'abus pédophiles de grande ampleur qui ont souvent été étouffés par les évêques locaux" - Le pape a accepté la démission d'un évêque irlandais (dépêche Belga, La Libre Belgique)

Angleterre

"A vicar who claims he was driven out of his picturesque rural parish is attempting to make legal history by having his complaints against the Church of England heard by an employment tribunal" - Vicar's claim could make legal history (Steven Morris, The Guardian)

"A volunteer religious teacher at a mosque in Yorkshire has been jailed for 10 weeks for kicking and slapping young boys during lessons at a mosque" - Religious teacher jailed for assaulting boys during lessons at mosque (Martin Wainwright, The Guardian)

Russie

"Plus de 200 000 pèlerins russes se sont recueillis devant une relique orthodoxe censée stimuler la fertilité et exposée à Moscou depuis samedi. Parmi eux, 52 personnes ont dû être hospitalisées après de trop longues heures d'attente dans le froid, selon les autorités russes" - RELIQUES – 52 Russes hospitalisés pour avoir voulu admirer la ceinture de la Vierge Marie (Blog Big Browser, Le Monde)

Vatican

"Le Vatican a confirmé le principe d’un voyage au Mexique et à Cuba de Benoît XVI en 2012. Le pape pourrait également se rendre l'année prochaine au Liban pour remettre l’exhortation apostolique consécutive au synode pour le Moyen-Orient d’octobre 2010" - Benoît XVI pourrait se rendre au Liban en 2012 (Frédéric Mounier, La Croix)

Amish

"US authorities have raided the compound of a breakaway Amish religious group and arrested seven men on federal hate crime charges in haircutting attacks against Amish men and women" - Seven members of Amish breakaway group arrested over haircut attacks (Associated Press, The Guardian)

Technologies

"Apple a retiré au niveau mondial l'application "Juif ou pas juif", a indiqué jeudi l'avocat de quatre associations antiracistes qui demandaient à la justice française d'ordonner le retrait mondial de cette application" - "Juif ou pas juif": Apple retire l'application (dépêche AP, La Libre Belgique)

 

 

 

 

Publié dans ACTUALITÉS
lundi, 17 octobre 2011 10:21

Revue de presse, 17 octobre

International

Occupy London protesters set for long haul outside cathedral as global action against financial institutions gains momentum - Police told to move along as anti-bank protesters camp out at St Paul's (Caroline Davies, The Guardian)

A l’issue de la prière, vendredi 14 janvier, de nouvelles manifestations ont été organisées dans plusieurs villes tunisiennes, à Sousse, Monastir, et notamment à Kairouan où des affiches avaient été placardées sur les murs de la Medina pour réclamer la « fermeture totale et définitive » de la « chaîne des francs-maçons ». A Tunis, plusieurs centaines de personnes ont été dispersées par la police qui a fait usage de bombes lacrymogènes - Nessma TV dans la tourmente, Ennahda dénonce une « provocation » (blog Le Monde)

C'est un petit pas de plus vers une avancée sociale majeure. La ministre du développement social et de la famille du marocaine, Nouzha Skalli, a déclaré, vendredi 14 octobre, qu'une légalisation de l'avortement au Maroc dans des "cas extrêmes", notamment "le viol, l'inceste ou les malformations profondes du fœtus" n'était plus taboue et faisait partie de réformes prévues par le gouvernement - La légalisation de l'avortement n'est plus taboue au Maroc (dépêche AFP, Le Monde)

Belgique

Plusieurs mosquées et salles de réunion de Belgique offrent à grands renforts de publicité une tribune à des conférences données par des disciples du propagandiste créationniste Harun Yahya, auteur du fameux "Atlas de la Création", et également accusé de nier la réalité de l'Holocauste. Ces conférences sont organisées à l'initiative du Service islamique de la jeunesse de Belgique (SIJB), dirigé par le jeune prédicateur marocain Azaouaj Iliass, proche de la mouvance néo-salafiste - Les créationnistes passent à l’offensive (Riccardo Guttierrez, conférences anti-darwinistes dans « Le Soir » du 12/10/2011)

France

A l’occasion de la sortir de son dernier ouvrage, Le salafisme d’aujourd’hui. Mouvements sectaires en Occident (Michalon), entretien avec Samir Amghar, docteur en sociologie à l’EHESS, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’université de Montréal et spécialiste des mouvements salafistes - Qui sont les salafis en France? (Matthieu Mégevand, Le Monde des Religions)

La publication, le 5 octobre, d'une enquête du politologue Gilles Kepel réalisée dans les villes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil (Seine-Saint-Denis) a une nouvelle fois soulevé des interrogations sur la place de l'islam dans la société française - Quatre regards sur la place de l'islam en France (Stéphanie Le Bars, Le Monde)

Politique

With two Mormons contending for the presidency and a growing media profile, the church has never been so popular – nor so closely scrutinized - Mitt Romney leads the charge as Mormonism moves into the American mainstream (Paul Harris, The Guardian)

La question, un brin provocatrice, est traitée très sérieusement par Olivier Brès, pasteur de l’ Église réformée de France et secrétaire général de la Fédération de l’entraide protestante, dans un texte publié sur le site Internet du journal Réforme - La Bible peut-elle éclairer le choix des électeurs dans la primaire socialiste ? (Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix)

Israël

Israel has submitted plans to build the first big Jewish settlement in the occupied territories in 25 years, in a move condemned as an "assassination" of attempts to revive peace negotiations - Israel plans new settlement of 2,600 that will isolate Arab East Jerusalem (Chris McGreal, The Guardian)

Catholicisme

À l’occasion de sa rencontre, au Vatican, avec 8 000 « nouveaux évangélisateurs » venus du monde entier, le pape a annoncé l’ouverture, du 11 octobre 2012 au 24 novembre 2013, d’une « Année de la foi » - Benoît XVI annonce une « Année de la foi » (La Croix)

De retour de Bucarest en Roumanie, le cardinal Ravasi, président du conseil pontifical de la culture, a annoncé que le prochain "Parvis des Gentils" se tiendra à Florence, le 17 octobre 2011 - Après Bucarest, le « Parvis des Gentils » s’ouvre lundi 17 octobre à Florence (La Croix)

The case of Robert Finn, a Catholic bishop who has been charged with covering up suspected child abuse, is the first of its kind in America - US bishop charged with failing to report abuse (Associated Press, The Guardian)

Negotiations on a support package for victims are on the verge of breaking down after two survivors' groups pull out - Abuse victims accuse Catholic church of using talks as a smokescreen (Shiv Malik, The Guardian)

Hindouisme

Les Pandits ont été les premières cibles des moudjahidins lors leur insurrection contre le pouvoir de New Delhi. Cette minorité hindoue du Cachemire commence à reprendre une place dans la vallée à majorité musulmane, où elle jouissait naguère d’un pouvoir d’influence - La minorité hindoue espère se rétablir au Cachemire (Vanessa Dougnac, La Croix)

Culture

Cinéma

Les studios Barrandov de Prague valent bien la Cinecittà italienne. Puisque le Vatican n'a pas autorisé qu'on tourne Borgia à Rome, c'est en République tchèque que les églises ont été trouvées ou reconstituées. Dans le centre-ville de Prague, l'église Saint-Vaclav tient lieu de basilique de Latran (cathédrale du pape en tant qu'évêque de Rome). On n'y voit que du feu - Borgia : le Prague historique pour décor (Valérie Sasportas, Le Figaro)

Publié dans ACTUALITÉS
jeudi, 06 octobre 2011 09:59

Revue de presse, 5 octobre

France

Cette année encore, l'enseignement catholique - qui représente 95% de l'enseignement privé - est confronté à une hausse de ses effectifs d'élèves. Ils sont 12.053 élèves de plus que l'an dernier à franchir les portes d'établissements catholiques qui accueillent plus de 2 millions d'enfants - Afflux d'élèves dans les écoles catholiques (Marie-Estelle Pech, Le Figaro)

Lundi 3 octobre, la conférence des évêques de France a présenté un document, "Elections, un vote pour quelle société ?" qui détaille les points considérés comme centraux par l’Eglise catholique et qui peuvent servir de guide pour le choix du futur candidat aux élections présidentielles ainsi qu’aux législatives de 2012 - Les évêques et la campagne présidentielle française (Matthieu Mégevand - Le Monde des Religions)

Voilà un constat qui va déranger. Dans les tours de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), les deux villes emblématiques de la crise des banlieues depuis les émeutes de l'automne 2005, la République, ce principe collectif censé organiser la vie sociale, est un concept lointain. Ce qui "fait société" ? L'islam d'abord. Un islam du quotidien, familial, banal le plus souvent, qui fournit repères collectifs, morale individuelle, lien social, là où la République a multiplié les promesses sans les tenir - La place croissante de l'islam en banlieue (Luc Bronner, Le Monde)

Ce fut une première historique, appréciée comme telle par les protestants. Lors de son déplacement dans les Cévennes à l'occasion de l'inscription des Causses et des Cévennes au patrimoine mondial de l'Unesco, le président de la République Nicolas Sarkozy a visité, mardi 4 octobre, le musée du Mialet, haut lieu du protestantisme, qui fête ses 100 ans cette année - Nicolas Sarkozy au Désert, un gage aux protestants (blog Digne de Foi – Le Monde)

Nicolas Sarkozy a estimé que « la liberté de conscience » était un « don des protestants à la France », lors de la visite du Musée du Désert à Mialet dans les Cévennes mardi 4 octobreSarkozy : « La liberté de conscience, don des protestants à la France » (Céline Hoyeau, La Croix)

La bénédiction de la statue du pape polonais, dressée sur la colline de Fourvière, devrait rassembler mercredi 5 octobre les communautés religieuses et civiles rencontrées lors du voyage du pape à Lyon, en 1986 - A Lyon, la statue de Jean-Paul II sème la concorde (La Croix)

Europe - Grèce

Property tax levied across Greece will not apply to the church, whose financial status is coming under closer scrutiny as debt crisis continues - Orthodox church appears to be exempt from austerity measures (Alain Salles, The Guardian)

Vatican

A qui en douterait encore, ou qui se laisserait influencer par la grogne des instances ecclésiales majoritairement opposées à la main tendue par Benoît XVI à la Fraternité Saint Pie X, une interview vidéo - qui est un fait et pas une rumeur - donne exactement l'état d'esprit du Saint-Siège sur ce dossier : Rome veut un accord avec les Lefebvristes - Rome veut un accord avec les lefebvristes (Jean-Marie Guénois, Religioblog – Le Figaro)

Bouddhisme

Lundi, au monastère de Kirti dans le Sichuan, un jeune moine de 17 ans aurait tenté de s'immoler par le feu. Ce tragique incident rapporté par International Campaign for Tibet serait la cinquième immolation de l'année à Kirti - Immolations au monastère de Kirti, au Tibet (blog Un œil sur la Chine – Le Monde)

Le chef spirituel des Tibétains a annulé un voyage prévu en Afrique du Sud cette semaine, car son visa ne lui a pas été délivré à temps par les autorités, a annoncé mardi 4 octobre son bureau Afrique du Sud : le dalaï-lama n’a pas obtenu son visa à temps (dépêche AFP, La Croix)

Culture

Cinéma

Pour rendre cette histoire supportable, la documentariste mexicaine Alejandra Sanchez en a fait un film d'apparence aimable, avec de jolies vues de nuées d'oiseaux ou de nuages tourbillonnants au-dessus de la ville. Mais ce ciel est vide de toute présence. Sur terre, la réalisatrice a suivi Jesus Colin, un jeune homme sympathique qui pleure souvent quand il raconte son histoire. Enfant, il a été violé des années durant par un prêtre - "Agnus Dei" : moi, Jesus, violé des années durant par un prêtre (Thomas Sotinel, Le Monde)

Livres

Charles Kingsley Barrett, who has died aged 94, stood alongside CH Dodd as the greatest British New Testament scholar of the 20th century. Barrett regarded commentary on the texts as the primary task of the biblical scholar, and his meticulous commentaries have provided solid foundations for students and clergy for more than 50 years - The Rev CK Barrett obituary (Robert Morgan, The Guardian)

Patrimoine

Dans plusieurs diocèses des régions thermales, on cherche à faire découvrir le patrimoine religieux et à impliquer les curistes dans la vie paroissiale - Les curistes soignent aussi leur âme (La Croix)

 

 

 

Publié dans ACTUALITÉS

Le récent discours du pape Benoît XVI devant le parlement allemand sur l’éthique politique interpelle de nombreux observateurs. Certains éprouvent un vrai malaise face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence de la religion dans les affaires politiques. Laissant ici les questions institutionnelles que pose l’événement, nous voudrions reprendre la question de la relation entre la religion et la politique en nous concentrant sur les logiques structurelles de ces deux systèmes.

La question de la séparation de l’Église et de l’État a fait couler beaucoup d’encre dans nos sociétés modernes qui, si elles conviennent généralement qu’elle est une condition à un vivre ensemble harmonieux, sont embarrassées quant aux moyens institutionnels à mettre en œuvre pour l’assurer. Certes, en théorie, la circonscription de la religion dans la sphère privée tandis que la politique se réserve la sphère publique est parfaite. L’histoire et l’actualité montrent que de l’idéal à la réalité, le chemin est long et semé d’embûches.

Publié dans ANALYSES
jeudi, 15 septembre 2011 16:59

L’enfance… de la fascination au viol ?

La condamnation en Grande-Bretagne d’un aumônier anglican de 84 ans qui a avoué avoir abusé de jeunes garçons depuis plus de cinquante ans (The Guardian, 13 septembre 2011) rappelle que le problème des abus sexuels sur mineurs n’est pas l’apanage de l’Église catholique et qu’il se rencontre dans d’autres religions. Au-delà du fait évident que de telles exactions peuvent se perpétrer dans n’importe quel milieu, nous voudrions ici nous interroger sur ce que peuvent en dire les  sciences du fait religieux.

Dans les explications qui sont données au phénomène d’abus par des religieux, plusieurs reviennent sans cesse :

1° les déviations que sont toujours susceptibles d’occasionner les positions d’autorité ;

2° les perturbations psychologiques induites par une sexualité « rentrée » ;

3° des penchants pédophiles structurels d’individus qui choisissent pour les assouvir des professions qui les mettent en présence de « proies » captives (aumôniers scouts, enseignants, etc.).

Publié dans ANALYSES
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