"Dans son rapport annuel sur l’état des droits de l’homme dans le monde, Human Rights Watch (HRW) rapporte qu’au cours de l’année 2011, les autorités vietnamiennes ont inculpé au moins 33 militants pacifiques et les ont condamnés à des peines qui, au total, représentent 185 années de prison, auxquelles il faut ajouter 75 années de résidence surveillée" - Vietnam : Violations des droits de l’homme et de la liberté religieuse (CP Eglises d'Asie/Zenit/MVL, Catho.be. Photo : Jacobsteinafm)
"Aux Etats-Unis, 72% des pasteurs rejetteraient la théorie de l’évolution. Et 46% penseraient que la Terre a environ 6000 ans. Des chiffres à manier avec prudence en raison de l’organisation qui a mené cette enquête" - Le créationnisme a vraiment la cote chez les protestants américains (P. G., Catho.be)
"Depuis l’indépendance de la partie sud du pays, les chrétiens du Soudan sont confrontés à des restrictions et une hostilité croissantes" - Les Églises du Soudan menacées (P. G., Catho.be)
"Le cabinet de la vice-Première ministre Laurette Onkelinx (PS) a indiqué qu'elle ne pourrait participer au débat organisé à la Foire du Livre le 4 mars prochain, en présence de Monseigneur André-Joseph Léonard. La ministre des Affaires sociales sera en effet en conclave budgétaire ce jour-là" - Laurette Onkelinx ne débattra pas avec Mgr Léonard (Belga, Le Vif l'express)
"« Il ne m'appartient pas, ici, d'exprimer les sentiments qui relèvent de mon for intérieur… », a déclaré mercredi Nicolas Sarkozy devant les forces religieuses auxquelles il présentait ses vœux. Des sentiments qui sont réputés très profonds, et depuis longtemps, à l'égard des sujets qui touchent à la vocation religieus" - Sarkozy fait la leçon à Hollande sur la laïcité (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
"Devant les représentants religieux à qui il adressait ses vœux, mercredi 25 janvier, à l’Élysée, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois prôné cette « laïcité positive » dont il se fait le promoteur depuis le début de son quinquennat. C’était aussi une réponse ferme à la proposition, dimanche, de François Hollande, d’inscrire la loi de 1905 dans la Constitution" - Sur la laïcité, Nicolas Sarkozy riposte à François Hollande (François-Xavier Maigre, La Croix)
"L’affaire fait un "buzz" en Italie mais fait aussi bruisser le Vatican de rumeurs diverses: Mgr Carlo Maria Vigano, actuellement nonce apostolique aux Etats-Unis mais qui fut jusqu’à la fin de l’année dernière le secrétaire général du gouvernorat de l’Etat du Vatican - son numéro deux en fait - a dénoncé dans plusieurs lettres à Benoît XVI "la corruption"et la gabegie au sein de l’administration du Saint-Siège" - De la corruption place St-Pierre ? (Christian Laporte, La Libre Belgique)
"Un an après le début du "printemps arabe", les islamistes sont sortis vainqueurs des élections organisées en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Comment expliquer ce raz-de marée? Qui sont vraiment les islamistes? LeVif.be fait le point" - L'islamisme expliqué aux nuls (Catherine Gouësset, Le Vif l'express)
"La restauration du bâtiment et du jardin d’hiver de l’institut des Ursulines à Onze-Lieve-Vrouw-Waver (près de Malines) doit être considéré comme un projet exemplaire pour la conservation du patrimoine religieux" - Le patrimoine religieux en Europe (kerknet/at, Catho.be)
"Objects banal and beautiful have been brought together by the British Museum in an exhibition tracing the hajj pilgrimage to Mecca, including priceless manuscripts and textiles, a Victorian Thomas Cook train ticket and blue plastic razors distributed by the Saudi government to all male pilgrims" - Hajj exhibition at British Museum (Maev Kennedy, The Guardian)
"Police have closed down dozens of toy shops for selling Barbie dolls in Iran, part of a decades-long crackdown against "manifestations of western culture," the semiofficial Mehr news agency reported Friday" - Iran cracks down on Barbie dolls in new campaign against western influence (AP, The Guardian)
"Tampa (Floride). L’assistance, tous âges mêlés, est recueillie. Les têtes baissées, les yeux clos, les bras tendus, paumes ouvertes. Une messe en plein air ? Non, un meeting de partisans de Newt Gingrich, sur l’immense parking du centre sprirituel de River church, une « église du réveil »" - Gingrich, messie des évangéliques (Philippe Bernard, Blog Floride Sunshine Corridor, Le Monde)
"Angelo Bagnasco calls for 'serious, relentless' action against tax dodgers, prompting speculation of government accord" - Italian cardinal brands tax evasion a sin (John Hopper, The Guardian)
"La ministre Laurette Onkelinx et Monseigneur Léonard ont tous deux été invités par les Médias Catholiques (MC) à une rencontre-débat qui se tiendra dans le cadre de la Foire du Livre de Bruxelles. La présence de Monseigneur Léonard est déjà confirmée. Des représentants des quatre grands partis politiques francophones ont aussi été invités" - Mgr Léonard et Laurette Onkelinx invités à débattre (Belga, La Libre Belgique)
"Les perquisitions et l'enquête du juge d'instruction De Troy touchent à leur fin, mais il n'est pour l'instant pas question d'inculpations" - Série de perquisitions dans les ordres religieux (Belga, La Libre Belgique)
"Le 2 mars à Louvain-la-Neuve, lors d’une assemblée générale, la Fédération des scouts votera les nouveaux textes de Loi et de Promesse. Les scouts seront toujours solidaires, respectueux des autres et de la nature, persévérants,… mais ne devront plus promettre de chercher Dieu" - Les scouts vont perdre leur référence à Dieu (Caroline Desorbay, Vers l'Avenir)
"Dans son message annuel pour la journée de la communication, Benoît XVI salue l'apport d'Internet mais rappelle que le « silence » reste l'allié le plus précieux d'une communication réussie" - Ce que Benoît XVI pense de Twitter et de Google (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
"Dans son message pour la 46e Journée mondiale des communications sociales, Benoît XVI développe une réflexion anthropologique originale et appelle à une juste articulation entre silence et parole" - Le pape plaide pour un «écosystème» alliant silence et parole (Frédéric Mounier, La Croix)
"La Fondation pour l’évangélisation par les médias prend son envol à Rome. Une rencontre internationale sur ce thème avait lieu les 21 et 22 janvier. Cette Fondation veut évangéliser le monde numérique en affirmant sa présence dans les médias. Le projet d’une télévision catholique mondiale en est une première initiative qui rencontre la bienveillance du Vatican" - Évangéliser par les médias (Lcx, bl, Catho.be)
"Notre leader minimo Hollande a eu une idée géniale : comme la laïcité est menacée (par les Auvergnats), et bien on va inscrire la loi de 1905 dans la Constitution. Sauf que cette proposition, bien dans la ligne UMP « faisons du consensus sur le dos de l’Islam », est inepte. Si vous aviez encore un doute, je le lève : le PS, c’est l’UMP en plus hypocrite" - Laïcité : Hollande ne vaut pas mieux que Sarkozy (Gilles Devers, Oumma.com)
La religion disparaîtra de la fiche d’élève : au début de chaque année civile, les parents d’élèves du canton de Genève reçoivent un courrier du Département de l’instruction publique (DIP) leur demandant de vérifier des informations de base relatives à leurs enfants. La fiche de données leur est transmise et ils vérifient nom, prénom, date de naissance, religion. Depuis 1960, les parents livrent ainsi au DIP des données sur leurs enfants, dont leur confession, l'objectif étant de renseigner les trois Eglises officielles pour qu’elles puissent organiser au mieux les cours de catéchisme dans les écoles, après les cours. Cette exigence sera désormais supprimée (Aurélie Toninato, La Tribune de Genève)
Obama Administration Announces New Decision On Birth Control, To Chagrin of Religious Groups. On behalf of the Obama administration, Secretary of Health and Human Services Kathleen Sebelius decided that under the Affordable Care Act, the sweeping health care overhaul passed by Obama in 2010, religious employers will not be allowed to deny birth control (including the morning-after pill) to the women they employ (Laura Bassett, Huffington Post)
Latinos And The Transformation Of US Catholicism. Today one-third of all American Catholics are Latinos, and one-fifth of all US schoolchildren are Latinos. The fact that an increasing percentage of US Catholics are Latinos also means that the US Catholic Church is shifting from a middle class religious community to a working class community (Timothy Matovina, Huffington Post)
Andrew Adler, ‘Atlanta Jewish Times’ Publisher, Apologizes for Obama Assassination Comments. Andrew Adler is part of a minority of American Jews agreeing with the GOP that president Obama is being too tough on Israel and too soft on Israel’s enemies. But this week Adler apologized for writing that one of the three solutions to save Israel’s existence is to assassinate the US president (Leigh Owens, Huffington Post)
Dans un pays où l'égalité des sexes fait partie des mythes fondateurs, des ultraorthodoxes veulent imposer leur loi. Au risque de compromettre le fragile équilibre de la société — Ultraorthodoxes : l'équilibre israélien en danger ? (Céline Lussato, Le Nouvel Observateur)
Le Conseil Français du culte musulman (CFCM) a qualifié jeudi de «violation du droit à la vie privée», la proposition de loi sur le principe de laïcité dans les crèches, les centres de loisirs et chez les assistantes maternelles présenté au Parlement par la sénatrice Françoise Laborde (RDSE, à majorité radicaux de gauche) — Le texte sur la laïcité irrite le Conseil du culte musulman (AFP, Libération)
Marine Le Pen se veut être la candidate de la laïcité. Mais d'une laïcité déclinée selon les fondamentaux du Front national et qui se résume, au bout du compte, à la condamnation de certaines pratiques de l'islam — Marine Le Pen prend pour cible les "intégristes" au nom de la laïcité (Abel Mestre, Le Monde)
"Le pacte contre l'échec scolaire lancé par l'Association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) signé par 52 personnalités et huit organisations syndicales doit être présenté à tous les candidats à la présidentielle. Le constat est sans appel : il faut refonder le système éducatif français pour donner leur chance à tous de participer à la cohésion sociale et notamment aux jeunes issus de milieux défavorisés. Le lancement de ce pacte, c'est aussi l'occasion de s'arrêter sur le problème particulier de la formation des enseignants dans des écoles de plus en plus confrontées au mélange des comportements religieux" — La laïcité face au défi de "l'éthnicisation" des rapports scolaires (Lola Petit, Le Monde des Religions)
La nouvelle ministre des Cultes, Annemie Turtelboom (Open VLD) s'avoue impuissante face aux dysfonctionnements de l’Exécutif des Musulmans. Elle a expliqué evant le Sénat que des contacts étaient cerets en cours entre son administration et la direction de l’EMB à propos des propositions soumises par ce dernier pour sortir de l’imbroglio, mais s’est dit impuissante face aux putsches à répétition qui traversent l’exécutif de l’Organe chef de culte de l’islam en Belgique — Exécutif musulman : le blocage (Christian Laporte, La Libre Belgique)
Les députés francophones ont constaté, mardi, en commission du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la naissance d’un consensus sur l’introduction d’un tronc commun aux cours de religion, philosophie et morale dès l’enseignement fondamental, débat sensible qui a connu d’importantes avancées ces derniers mois. La ministre de l’Enseignement obligatoire, Marie-Dominique Simonet (CDH), propose de créer, dès le fondamental, ce tronc commun à tous les cours de religion ou de morale, afin de développer la pensée rationnelle, logique et argumentative autour de trois grands axes : le questionnement philosophique, le dialogue interconvictionnel et l'éducation à une citoyenneté active — Un tronc commun aux cours philosophiques ? (Belga, La Libre Belgique)
Conseillère de l’action sociale à Verviers depuis la fin 2010, Layla Azzouzi (cdH) a surpris voici quelques jours, lorsqu’elle s’est présentée à une réunion publique du CPAS en étant voilée. Inadmissible, dans le cadre de ses fonctions publiques, estime le Mouvement réformateur — Polémique autour d’une élue voilée à Verviers (Franck Destrebecq, L'Avenir)
Le ministère public a réclamé deux ans de prison et 550 euros d’amende, devant le tribunal correctionnel d’Anvers, contre Fouad Belkacem (29 ans), porte-parole du mouvement islamique radical Sharia4Belgium — Sharia4 Belgium au tribunal (Belga, La Libre Belgique)
Citoyen, tu n’invoqueras pas la laïcité en vain – une tribune d'Alexandre Dupeyrix, historien des idées (Université Paris-Sorbonne) (Libération)
Laïcité et jours fériés : une chronioque de l'historien et sociologue des religions Jean Baubérot sur la proposition d’Eva Joly concernant une modification des jours fériés à référence religieuse (Mediapart)
"Le forcing des clergés pour imprimer leur marque sur la société n’a d’égal que la concurrence féroce qu’ils se livrent. Cette situation conduit à une surenchère dans la hardiesse des prises de position : c’est à qui exigera le plus pour les siens, au mépris des lois civiles - contre les lois civiles" — Tant va la foi au moulin, une opinion de Pierre Galand, président du Centre d’Action Laïque, suite aux récents propos de Mgr Léonard (La Libre Belgique)
La laïcité à l’européenne ? Un mirage, du moins à court et à moyen termes, un éditorial de Christine Laurent (Le Vif-L'Express)
Iran kent ons, maar kennen wij Iran ?, une carte blanche de la sociologue de l'Université libre de Bruxelles Firouzh Nahavandy, sur l'enjeu iranien (De Morgen)
Le 13 novembre 2010, l’association "La Pensée et les Hommes" organisait à l’Université libre de Bruxelles un colloque intitulé "Une majorité musulmane à Bruxelles en 2030 : comment nous préparer à mieux "vivre ensemble" ? : les actes de ce colloque sont désormais publiés — Une majorité musulmane en 2030 ? (St. Bo, La Libre Belgique)
Le financement des cultes coûterait en Belgique quelque 140 millions d'euros par an au budget de l'Etat belge, rapportait mardi le quotidien La Dernière Heure sur base d'une étude du CRISP, le Centre de recherche et d'information sociopolitique. Ce montant comprend les traitements mais également les pensions des ministres des cultes, ainsi que des délégués laïques. A cela, ajoutait la dépêche, il faudrait encore ajouter 160 millions d'euros de financement par diverses entités, essentiellement consacrés aux édifices du culte. Ce budget est distribué entre le culte catholique (85,8 %), la laïcité organisée (8 %), le culte protestant-évangélique (2,5 %), le culte islamique (2,1 %), ainsi que les cultes orthodoxe, israélite et anglican.
En effet, prenant en compte leur utilité sociale, l'État belge reconnaît donc certaines confessions. Cette reconnaissance entraîne des avantages financiers importants, qui ne se réduisent pas aux postes mentionnés dans l’article de La Dernière Heure, loin de là. En effet, à la prise en charge des traitements et des pensions de retraite de milliers de ministres du culte – le cadre était en 2008 de l’ordre de 7797 postes de ministres des différents cultes et délégués laïques –, il faut encore ajouter au moins les imputations budgétaires énumérées ci-dessous, à tous les degrés de pouvoir, depuis l’Etat fédéral jusqu’aux communes en passant par les Régions, les Communautés et les provinces.
"Nos voisins français sont souvent très surpris et très critiques par rapport à ce cours dont l’appellation paraît venir tout droit des années 50. Et pourtant, nous sommes bien loin d’un cours moralisateur puisque son but est essentiellement d’ouvrir l’esprit des élèves afin qu’ils puissent effectuer leur choix de vie. Seulement, parfois, ce cours se transforme en salle de cinéma ou en ludothèque" - La question du mercredi : le cours de morale est-il un cours fourre-tout ? (Vanessa Lhuillier, Blog Salle des profs, Le Soir)
"C'est une manière de voir la laïcité. Eva Joly a proposé mercredi qu'un jour férié soit accordé aux juifs et aux musulmans pour célébrer Kippour et l'Aïd-el-Kebir afin que «chaque religion ait un égal traitement dans l'espace public»" - Joly propose un jour férié pour Kippour et l'Aïd-el-Kebir (Le Figaro)
"À l’intérieur des partis ou le plus souvent à l’extérieur, dans des associations ou des collectifs, les catholiques souhaitent peser dans la campagne électorale en assumant de plus en plus leur étiquette religieuse" - Les catholiques s’engagent dans la campagne politique (Loup Besmond de Senneville et Anne-Bénédicte Hoffner, La Croix)
"La laïcité, les aumôneries d’hôpitaux, l’accord sur la reconnaissance des diplômes conclu entre la France et le Saint-Siège, et les chrétiens d’Orient étaient au menu de la rencontre entre l’Église catholique et le gouvernement français, mardi 10 janvier à Matignon" - Réunion de l’instance de dialogue entre le gouvernement et l’Église catholique (N.S. A.-B.H., La Croix)
"Avec le P. Jacques Turck, Étienne Pinte publie le 19 janvier un essai sur l’incompatibilité des thèses de l’extrême droite avec le message chrétien" - Étienne Pinte : « Les valeurs de l’Évangile sont incompatibles avec l’extrême droite » (Bernard Gorce et Laurent de Boissieu, La Croix)
"L'archevêque d'Alep en Syrie redoute l'arrivée au pouvoir des islamistes et déplore l'attitude de Paris vis-à-vis du régime" - Mgr Jeanbart : «Il faut donner sa chance à Assad» (Georges Malbrunot, Le Figaro)
"La question du logement des chrétiens de Terre Sainte, souvent liée celle de l’émigration, interpelle fortement le Patriarcat latin de Jérusalem. Celui-ci investit dans la pierre pour lutter contre la fuite des chrétiens" - Jérusalem: Bâtir pour ne pas émigrer (Apic/SB, Catho.be)
"Tahar Ben Jelloun avait écrit L'islam expliqué aux enfants (et à leurs parents) en 2001, peu de temps après les attentats du 11 septembre qui avaient touché les Etats-Unis et le monde entier. L'auteur a pensé qu'il était nécessaire d'établir une nouvelle édition" - L'islam expliqué par Tahar Ben Jelloun (Mohammed Aissaoui, Le Figaro)
Onkelinx : "zéro pour Mgr Léonard" – « La vice-Première voudrait un autre chef pour les cathos belges ! » (Belga, La Libre Belgique)
Le cimetière musulman de Strasbourg, un cas unique - « Le 6 février, le premier cimetière public musulman de France sera inauguré à Strasbourg. Si dans le droit français, les cimetières confessionnels sont interdits, l'Alsace et la Moselle échappent à ces interdictions grâce au droit local. Explications » (Chloé Woitier, Le Figaro)
Nigeria : des leaders chrétiens dénoncent un « nettoyage ethnique » - « Un nettoyage ethnique et religieux », voilà comment est qualifié le meurtre de dizaines de chrétiens attribué à un groupe islamiste ces dernières semaines dans le nord du pays » (AFP, Le Soir)
Au Nigeria, des chrétiens craignent un "nettoyage ethnique et religieux systématique" - « Face aux récents meurtres de dizaines de chrétiens par un groupe islamiste armé dans le nord du Nigeria, des leaders de cette communauté ont évoqué le spectre d'un "nettoyage ethnique et religieux systématique" et averti qu'ils "ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées". "Nous avons le droit légitime de nous défendre quoiqu'il en coûte", a déclaré l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), regroupant protestants et catholiques, après une réunion d'urgence, samedi 7 janvier » (AFP, Reuters, Le Monde)
Egypt's Coptic pope celebrates Christmas with call for unity - “As Coptic Christians celebrated their first Christmas after the Egyptian revolution, their pope called for national unity amid fears that their community will suffer under Islamic majority rule” (David Shariatmadari, The Guardian)
En Égypte, les coptes ont célébré Noël dans un climat de tension – « Les chrétiens d’Égypte ont célébré samedi la fête de Noël selon le calendrier oriental dans un climat de tension en raison des violences de l’année écoulée contre la communauté copte et les craintes face à la domination des islamistes aux élections » (La Croix)
Le patriarche Kirill appelle à la compréhension envers les manifestants en Russie - « Le patriarche Kirill, chef de l’Église orthodoxe russe, a appelé samedi le gouvernement à montrer plus de compréhension face aux protestations de masse contre des fraudes aux législatives de décembre gagnées par le parti du premier ministre, Vladimir Poutine » (La Croix)
Fabrice Balanche : « Une guerre civile communautaire se déroule à Homs » - La ville syrienne reste l’épicentre de la contestation contre le régime du président Bachar Al Assad. Cette révolte oppose alaouites et sunnites, établis dans les quartiers périphériques pauvres. Entretien avec Fabrice Balanche, maître de conférences à l’université Lyon 2 (Julien Couturier, La Croix)
Les femmes en voie de disparition à Jérusalem ? - « Sous la pression de groupes ultrareligieux, les Israéliennes sont contestées dans l'armée et leur image est bannie de l'espace public dans la ville sainte » (Danièle Kriegel, Le Point)
Ces juifs ultraorthodoxes qui haïssent Israël - « Neturei Karta, une secte de haredim antisionistes, souhaite la création d'un État palestinien à la place d'Israël. Rencontre avec son porte-parole » (Marie De Douhet, Le Point)
Un responsable orthodoxe tué lors d'une procession en Israël – « La police israélienne dit enquêter "tous azimuts" sur le meurtre du président de l'association des chrétiens orthodoxes de Jaffa, Gabriel Cadis, poignardé à mort vendredi 6 janvier après la procession de Noël de la communauté » (AFP, Reuters, Le Monde)
Deux nouvelles immolations au Tibet - « Au moins un ancien moine tibétain s'est immolé par le feu et un autre a été blessé vendredi près du monastère de Kirti (province du Sichuan, sud-ouest), haut-lieu de la résistance tibétaine, a confirmé dimanche l'agence officielle chinoise Chine nouvelle » (AFP, La Libre Belgique)
Benoît XVI va «créer» 22 nouveaux cardinaux - « L'Église catholique a son sénat. Il est composé d'hommes, exclusivement. Ils sont mûrs et plutôt âgés, ce sont les cardinaux. Un jour, ils peuvent être amenés à élire le pape mais, comme tout homme, ils vieillissent et meurent. Il faut donc les renouveler. Rome ne connaît pourtant pas d'élections sénatoriales mais des «créations». C'est le privilège du Pape » (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
Vatican uses Wikipedia to compile cardinals' biographies – “Its ancient library holds more than 180,000 manuscripts and 1.6m books, and it describes its Secret Archive, which packs priceless documents on to 85km of shelving, as "one of the most important research centres in the world"” (Tom Kington, The Guardian)
"Bruxelles - 40 églises, sur 110 à Bruxelles, sont également menacées de fermeture pour cause de sous-occupation. "Les Amis de Sainte-Catherine" revendiquent un droit de regard sur leur réaffectation" - Après Sainte-Catherine, 40 églises menacées de fermeture (Wim Van Cappellen, L'Avenir. Photo : Grentidez)
"La désacralisation des églises est un sujet d’actualité qui attise les passions, comme ce fut le cas récemment dans la capitale à propos de l’église Sainte-Catherine. Pour Mgr Jean Kockerols, évêque auxiliaire de Bruxelles, ce n’est pas de gaité de cœur qu’il faille fermer des lieux de cultes" - Pour Mgr Kockerols, la désacralisation des églises est toujours source d’émotions (JJD, Catho.be)
"L'islamisme radical demeure une menace importante, tant de violence que d'entraves à l'intégration des populations d'origine musulmane. Cet islamisme nourrit également l'autre menace radicale, celle de l'extrême droite" - L'islamisme radical menace la Belgique (Le Soir)
"Les chrétiens d'Égypte dénoncent les promesses non tenues des militaires et craignent l'arrivée au pouvoir des islamistes" - Les Coptes pris entre le sabre et le croissant (Marion Guénard, Le Figaro)
"Cyrille Ier a appelé le gouvernement et la société civile au dialogue. Dans une interview de Noël, diffusée le 7 janvier sur la chaîne « Channel One »" - Russie : Cyrille Ier appelle au dialogue (apic/at, Catho.be)
"La Conférence épiscopale du Congo (CENCO) s’est déclarée « affectée et indignée » par les attaques médiatiques contre le cardinal Laurent Monsengwo, selon quotidien congolais « Le Phare » du 6 janvier 2012" - La Conférence épiscopale du Congo (Cenco) défend l’archevêque de Kinshasa (apic/lephare/kerknet/bl, Catho.be)
"Le Pape a estimé aujourd'hui que le mariage homosexuel était une menace capable d'ébranler l'avenir de l'humanité" - Benoît XVI: " Le mariage homosexuel est une menace pour l'humanité" (La Libre Belgique)
"Intervenant, lundi 9 janvier, devant les ambassadeurs accrédités près le Saint-Siège, le pape Benoît XVI a déploré que "la liberté religieuse" qu'il considère comme "le premier des droits de l'homme", soit encore "limitée et bafouée" à travers le monde" - Benoît XVI aux ambassadeurs : halte aux attaques anti-chrétiennes (Blog Digne de foi, Le Monde)
"Lundi 9 janvier, Benoît XVI a reçu dans la Salle royale du Palais apostolique, au Vatican, les représentants du Corps diplomatique accrédités près le Saint-Siège. L'occasion pour le pape d'un tour d'horizon de la situation politique internationale" - Discours de Benoît XVI au corps diplomatique (La Croix)
"La liberté religieuse est le «premier des droits de l'homme», estime le Pape" - Le printemps arabe inquiète Benoît XVI (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
"Analyse - Avec le printemps arabe, l'Église n'est plus simplement observatrice de la géopolitique mais directement impliquée puisqu'il en va de l'avenir vital de populations chrétiennes" - La montée de l'islamisme gène la diplomatie vaticane - (Jean-Marie Guénois, Le Figaro)
"Depuis plusieurs semaines, la communauté juive ultra-orthodoxe israélienne fait beaucoup parler d’elle. Minoritaires, ses membres sont toutefois très visibles et suscitent par leurs actions l’incompréhension ou l’indignation dans tout le pays" - Montée des ultra-orthodoxes en Israël (Matthieu Mégevand, Le Monde des Religions)
"La foi chrétienne à l’épreuve du dialogue avec les autres religions" - Jésus-Christ et les religions (Marcel Neusch, La Croix)
Les articles 10 et 11 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 ont aboli la notion de blasphème en tant que blasphème, ce dernier ne pouvant être sanctionné que lorsqu'il y a abus ou trouble à l'ordre public : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi » (article X) ; « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi » (article XI). La Révolution française représente une rupture en la matière, voire une inversion : la Terreur désinstitutionnalise la religion dans l’espace public — ce qui est déjà très sacrilège — et le droit se débarrasse progressivement de l’inscription du péché de blasphème dans ses textes.
Ce qui ne veut pas dire, loin de là, que le droit a définitivement mis au rencart la répression de ce qui paraît blasphématoire aux yeux de certains. Certes, en 1952, la Cour suprême américaine, dans le fameux arrêt « Baurstyn contre Wilson » a déclarée anticonstitutionnelle — le 1er amendement à la Constitution garantissant la liberté d'expression — l'interdiction du court-métrage « Le Miracle » de Roberto Rossellini, un film jugé blasphématoire. Tandis que la société américaine, dès lors privée de recours judiciaire pour faire valoir sa frilosité morale, a plutôt usé de l’auto-censure, ailleurs, en revanche, le délit de blasphème a continué de nourrir la censure légale, plusieurs décennies durant.
En Allemagne, l'article 166 du Code pénal, punit en effet le blasphème jusqu'à trois ans d'emprisonnement, s'il y a trouble de la paix civile ; il est incorporé aussi dans le droit de l'Alsace-Moselle, qui n’est pas soumise à la loi de séparation française de 1905. C'est le cas aussi en Autriche (articles 188, 189 du Code pénal), au Danemark (sections 140 et 266b du Code criminel), en Finlande (section 10, chapitre 17 du Code pénal), en Irlande (article 40 de la Constitution) ou en Espagne (article 525 du Code pénal) — qui sous le franquisme incarcéra notamment le dramaturge Arrabal pour crime de blasphème.
C’est le cas aussi en Italie, ou en vertu d’un code pénal datant du fascisme, les délits d’outrage à la religion ont été atténués non par une révision du Code mais par des arrêts de la Cour de Cassation (la loi italienne de 2006 a réformé le code pénal fasciste, sans supprimer l’incrimination de blasphème, mais en en modifiant le régime des sanctions). C’est le cas en Norvège (loi de 1930), aux Pays-Bas (article 147 du Code pénal, utilisé sans succès pour la dernière fois en 1968), en Pologne, en Suisse (article 261 du Code pénal) ou au Royaume-Uni — où la loi ne s'applique toutefois qu'à l'Église anglicane, de sorte que la plainte déposée contre les Versets sataniques de Salman Rushdie au motif qu’ils blasphèmeraient l’islam y a été rejetée.
Dans la plupart de ces derniers pays, les dites dispositions légales n'ont en réalité jamais ou peu été utilisées ; souvent, aucune jurisprudence n'est même citée. En Grèce toutefois, l’article 198 du Code pénal punit celui qui, en public et avec malveillance, offense Dieu de quelque manière que ce soit, et celui qui manifeste en public, en blasphémant, un manque de respect envers le sentiment religieux. Cette loi a encore été utilisée en 2005 pour faire condamner à six mois de prison in abstentia l'illustrateur autrichien Gerhard Haderer, et ce pour une bande dessinée jugée blasphématoire, interdite de parution en 2003 — la Cour d'Appel a par la suite levé cette interdiction, sous la pression de l’Union européenne.
La Vie de Brian des Monthy Python fut interdit pendant huit ans en République d'Irlande, et pendant un an en Norvège ; la publicité en Suède annonça ainsi avec beaucoup de malice, en référence à cette interdiction voisine : « Le film tellement drôle que les Norvégiens ont dû l'interdire ». Le film ne fut pas distribué en Italie avant 1990, onze ans après sa sortie. Il fut proscrit à Jersey jusqu'en 2001, et même alors, il fut interdit aux moins de dix-huit ans.
En France, comme dans quelques autres pays — dont la Belgique —, le délit de blasphème n'existe pas (notons qu’en ce qui concerne la Belgique, le code pénal prévoit en son article 144 que « toute personne qui, par faits, paroles, gestes ou menaces, aura outragé les objets d'un culte, soit dans les lieux destinés ou servant habituellement à son exercice, soit dans des cérémonies publiques de ce culte, sera punie d'un emprisonnement de quinze jours à six mois et d'une amende de vingt-six euros à cinq cents euros). Toutefois, les lois françaises de 1881 sur la liberté de la presse (renforcées par l’arsenal anti-discriminatoire de la loi Pleven de 1972) y sanctionnent l'incitation à la haine ou à la violence en raison de la religion (art. 24) ou la diffamation contre un groupe religieux (art. 31). Ainsi, souvent, la loi Pleven ou d'autres instruments juridiques, conçus comme plus efficaces que des lois anti-blasphème, sont aujourd’hui utilisés ou manipulés par ceux qui entendent poursuivre pour blasphème sous le couvert d’injure faite aux religions, et qui inversent à cette fin le sens de la rhétorique des droits de l’homme.
Le droit international, enfin, a du mal à intégrer cette notion ; ainsi, la Cour européenne des Droits de l’Homme a considéré que les Etats sont plus à même que le juge international d’apprécier la légitimité d’une restriction à la liberté d’expression destinée à protéger leurs concitoyens de ce qui peut les heurter. Elle a, en 1994, conforté la décision de la justice autrichienne dans l’affaire Werner Schroeter — le réalisateur et metteur en scène allemand auteur du Concile d’Amour, attaqué par le Otto Preminger Institut —, ou celle de la censure britannique dans l’affaire Nigel Wingrove en 1996 — du nom du cinéaste auteur du court-métrage Visions of Ecstasy.
Dans ces deux arrêts, la Cour de Strasbourg a considéré qu’en matière de liberté d’expression, les opinions dites blasphématoires relevaient d’une catégorie particulière, alors qu’habituellement la Cour est dans sa jurisprudence plutôt attentive à ce que la liberté d’expression proclamée dans l’article 10 de la Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme soit pleinement respectée. Et ce alors que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe recommande quant à elle la suppression du délit de blasphème dans le droit interne des Etats affiliés.
Déduisant de la liberté de religion le droit d’être protégé contre des propos diffamant la religion et donc pour un justiciable de ne pas être insulté dans ses sentiments religieux, la Cour de Strasbourg a ainsi assimilé la diffamation de ce qui est considéré comme sacré par les religions à la diffamation des personnes — justifiant dès lors des éventuelles restrictions à la liberté d’expression. Mais en réalité, aux Etats-Unis surtout, et en Europe davantage chaque jour désormais, c’est l’auto-censure qui prévaut, de sorte que c’est moins dans la répression que dans la prévention du supposé délit de blasphème que s’inscrit la tendance, en ce début de XXIe siècle.
Il s'agit donc aussi, au regard de sa profondeur historique et de l’état moral de nos sociétés, d’interroger la question du blasphème ou ses expressions contemporaines dans les législations nationales, tout autant que les restrictions à la liberté d'expression dans le droit international, ainsi que le recours à des arguments religieux comme le blasphème dans des revendications de type ethnique ou identitaire. Et ce parce que dans des pays vivant sous le joug de la loi religieuse, mais également dans nos démocraties libérales, le « religieusement correct » revient en force aujourd’hui et contribue, notamment en usant de l’argument de la diffamation religieuse, à brider la liberté d’expression.
L’affaire des caricatures danoises a montré que la censure pouvait venir non seulement de l’autorité civile, mais également de ceux qui sont prêts à tout, jusqu’à détourner l’esprit de la loi, pour faire triompher leur conception totalitaire d’une liberté d’expression bridée par le respect qui serait dû aux expressions de la foi religieuse. Ce qui a conduit à de nombreuses actions intentées pour injure envers une religion devant les tribunaux, notamment français — le délit de blasphème étant comme on l’a dit irrecevable en France.
Par une perversion de sens, la diffamation de la religion est ainsi assimilée aujourd’hui à la diffamation envers les croyants, menant à la confusion avec la discrimination ethnique ou religieuse. La relation entre blasphémateur et l’objet du blasphème, qui était verticale (blasphémateur/Dieu), s’est ainsi horizontalisée, opposant celui qui exerce son droit à la liberté d’expression à l’égard des croyances religieuses et celui qui considère que sa liberté religieuse serait atteinte par ce type d’offense.
Le rétablissement d’un ordre moral se profile ainsi insidieusement, par la voie non politique mais judiciaire — avec quelques succès comme l’interdiction de l’affiche de la Cène détournée de Marithé et François Girbaud, en 2005, cassée toutefois en Cour de Cassation l’année suivante. Cela dit, l’affaire des caricatures a définitivement permis à des groupes de pression de revendiquer ouvertement le rétablissement d’une législation anti-blasphème là où elle n’existe plus, et son application ailleurs. La répression du blasphème montre ainsi la complexité de sa gestion sociale et judiciaire, au coeur de la tension entre liberté de conscience (du diffamateur et du diffamé), liberté d’expression et censure — comme si l’on en revenait au temps où Flaubert subissait pour le texte de Madame Bovary les foudres du procureur Pinard.
Jean-Philippe Schreiber (ULB).
Orientation bibliographique :
J. Boulègue, Le blasphème en procès, 1984-2009. L’Eglise et la mosquée contre les libertés, Paris, Nova, 2010
P. Dartevelle, Ph. Denis et J. Robyn (dirs.), Blasphèmes et libertés, Paris, Cerf, 1993
S’interroger les définitions évolutives du blasphème parmi nos sociétés contemporaines, dans leur rapport aux religions, à la liberté d’expression et à leur droit pénal, c’est nécessairement s’interroger sur leur héritage historique.
Corinne Leveleux entame son excellente étude consacrée à la parole interdite dans la France médiévale (« Du péché au crime »), par un changement capital qui opère vers 1200, alors que le roi de France commence à légiférer sur le blasphème, et que le phénomène blasphématoire entre dans le champ du juridique et donc du politique, en s’émancipant progressivement du religieux.
La justice civile va progressivement s’arroger la répression du délit de blasphème au détriment des tribunaux ecclésiastiques, avec des variations grandissantes dans les peines, le pouvoir temporel se montrant souvent plus inflexible que le pouvoir spirituel et la législation civile plus sévère que la norme canonique. Cela se justifie aussi par le fait que le blasphème est autant perçu comme un acte anti-civique qu’antireligieux, une offense certes faite à Dieu mais en même temps aussi un crime contre l’Etat, ce qui sera caractéristique de la période qui s’ouvre avec la Renaissance.
Plus s’exerce le contrôle social, plus certains comportements sont criminalisés. Perçu comme une provocation et une diffamation, le blasphème a donc des conséquences théologiques ou canoniques, mais aussi judiciaires et sociales : l'incitation à la haine religieuse peut-être considérée, jusqu'à aujourd'hui d'ailleurs, comme un trouble de l'ordre public dans certains Etats.
Parce que la parole blasphématoire est une contestation de l’autorité, une provocation, une forme de subversion, et en ce sens un danger social, elle fut perçue, en particulier à l’époque moderne, comme bouleversant l’ordre établi, comme visant Dieu et le souverain — un souverain investi du pouvoir divin sur terre, garant de l’unité confessionnelle du Royaume, du salut de ses sujets et du respect de la divinité.
Jean Delumeau a cru pouvoir qualifier de « civilisation du blasphème » l'Occident chrétien des XVIe et XVIIe siècles, qui cultive une véritable psychose obsessionnelle en la matière. Casuistes et confesseurs, écrit-il, y jugent unanimement que les deux grands péchés le plus fréquemment commis par leurs contemporains sont la luxure et le blasphème. Progressivement, la culture religieuse post-tridentaire s’est purgée de ce qui dans les traditions populaires, mais aussi dans la culture lettrée colportait de traits de familiarité, de grossièreté, voire d’offense à l’égard de Dieu : moralisation de la société et christianisation de la société iront de pair, et seront marquées par une profusion de textes législatifs qui illustrent en miroir l’inefficacité de la répression.
Si la Réforme a des répercussions fondamentales sur le traitement du blasphème, qui s’apparente de plus en plus à un péché d’hérésie, catholiques et protestants affichent quelquefois des convergences en la matière, comme le montre Alain Cabantous dans son ouvrage magistral sur la question. Ils poursuivent avec non moins de vigueur un péché partagé en leurs terres — Michel Servet fut d’ailleurs deux fois condamné pour blasphème et hérésie, par les catholiques et par les protestants. Tous s’accordent ainsi souvent, au XVIIe siècle encore, pour considérer l’Autre religieux comme fondamentalement blasphémateur, puisque porteur d’une parole qui ne peut qu’aller à l’encontre de la Vérité. C’est ainsi au nom de la répression du blasphème que la Sainte Inquisition romaine fit opérer le brûlement du Talmud en 1553.
Nombre d’auteurs ont montré la différence qui a existé, en réalité de tous temps, entre la volonté du législateur en la matière et l’application de la norme par la machine judiciaire. La fin de l’époque moderne, dans le monde catholique surtout, montre ainsi que l’on réprime peu, que l’on fait davantage preuve de tolérance désormais et que l’on dépénalise progressivement le délit de blasphème. Curieusement, contre toute attente peut-être, la répression est plus forte en pays protestant : ainsi, la Suède réprime sévèrement jusque tard dans l’époque moderne, et appliquera la peine de mort en la matière, bien plus longtemps que d’autres pays d’Europe.
Les jurisconsultes, comme les praticiens du droit, surtout au XVIIIe siècle, ont fait évoluer la définition du blasphème, jusqu’à ce que cette incrimination soit évacuée du code pénal français en 1791 — la loi restauratrice et réactionnaire sur le sacrilège de 1825 ne fut jamais appliquée et abolie cinq ans plus tard — et soit de moins en moins mise en oeuvre dans d’autres pays. Tout au long des siècles, la qualification du crime a ainsi évolué, pour glisser progressivement vers un scandale troublant l’ordre public. Et c’est bien là que réside la vertu réparatrice d’une répression qui s’est voulue exemplaire : faire respecter, vaille que vaille, un ordre social troublé par l’offense faite à Dieu, à la Vierge ou aux Saints.
C’est de plus en plus dans la rhétorique intransigeante d’une Eglise menacée par les libertés modernes que la répression morale du blasphème s’est incarnée, au cœur des représentations les plus fortes des figures du Mal. La parole irrévérencieuse fera ainsi plus que jamais parler le Diable dans l'imaginaire catholique, une parole infernale au service de la Contre-Eglise animée par Satan. L’Eglise, on le sait, a depuis le XIIe siècle construit une sotériologie où la figure répulsive du Diable a occupé une place de plus en plus importante et construit son imagerie du Diable telle qu’elle dominera à partir de la fin du XIVe siècle, un diable qui devient, plus qu’un antagoniste de Dieu, le rival par excellence de celui-ci.
La figure de Satan culmina au XVIIe siècle, avant de refluer avec la fin des guerres de religion, suivant ainsi le cours de la répression du blasphème et ses fluctuations. Elle revient à la fin du XIXe siècle — au moment où la culture catholique regorge à nouveau de surnaturel et où la Révolution française, considérée comme une profanation par le catholicisme intransigeant, est assimilée comme telle au blasphème. Tout comme elle mobilise contre ce qu’elle considère comme une Contre-Eglise, l’Eglise entend réfuter ce qui lui paraît détourné dans son propre lexique : ses adversaires auraient pris à l’Eglise les mots de liberté, de vérité, de vertu… pour les détourner de leur sens — le mensonge, c’est l’inversion du sens de la Vérité, et le blasphème c’est l’exact inverse de la parole sacrée.
Parole interdite, parole transgressive, la parole blasphématoire est une violence symbolique. D’aucuns ont parlé du blasphème comme d’une acclimatation du sacré dans le profane ; peut-être est-ce avant tout une intrusion du profane dans le sacré, une familiarité ou une intimité impossible avec le divin. Alain Cabantous a montré qu’il s’agit, dans le contexte de la première modernité — et la Contre-Réforme l’incarnera le mieux —, d’une immixtion considérée comme intolérable du profane dans le sacré. Elle balise la séparation entre les deux mondes, qui ne peut plus être transgressée — alors qu’avant qu’elle ne fût figée par la Contre-Réforme, la familiarité entre sacré et profane était à vrai dire davantage tolérée.
Parole subversive, la parole blasphématoire demeure une parole, et l’anthropologie de la parole impie est révélatrice à cet égard : pour se laver de ce péché, pour réparer la transgression et rétablir la démarcation entre le profane et le sacré, le blasphémateur est invité à faire pénitence en se mortifiant : il se frappera ainsi la bouche contre le sol ou fera un signe de croix sur la terre avec la langue, de façon à purifier ses lèvres impies. De même, il s’imposera le jeûne comme contrition, la bouche d’où ont été proférées les paroles sacrilèges étant ainsi mise à l’amende.
Louis IX, qui en 1263 abolit dans le royaume de France la peine de mort pour blasphème, la remplaça par des mutilations pour les récidivistes : percement des lèvres, percement voire tranchage de la langue... En 1727 encore, cinq siècles plus tard, une ordonnance royale punira de la même peine les soldats blasphémateurs, les marquant ainsi dans leur chair. Et rappelons-nous que le bourreau coupa la langue du chevalier de la Barre avant de le décapiter et le brûler avec le texte du Dictionnaire philosophique de Voltaire, la lecture pernicieuse de l’impie jeune chevalier qui eut le triste privilège d'être le dernier condamné à mort pour blasphème en France.
Jean-Philippe Schreiber (ULB).
Orientation bibliographique :
A. Cabantous, Histoire du blasphème en Occident, fin XVIe-milieu XIXe siècle, Paris, Albin Michel, 1998
O. Christin, Une révolution symbolique : l'iconoclasme huguenot et la reconstruction catholique, Paris, Éditions de Minuit, 1991
Injures et blasphèmes, Revue Mentalités, n°2, présenté par Jean Delumeau, Paris, Imago, 1989
C. Leveleux, La parole interdite. Le blasphème dans la France médiévale, XIIIe-XVIe siècles ; du péché au crime, Paris, De Boccard, 2001
V. Zuber, Les conflits de la tolérance. Michel Servet entre mémoire et histoire, Paris, Champion, 2004
Nos sociétés sont structurées par des interdits qui sont souvent marqués par l’empreinte du religieux. La caricature, la provocation, voire l’image tout court, sont des formes de contestation de l’autorité qui proclame ces interdits — qu'il s'agisse du dogme religieux ou des institutions religieuses. « Blasphème » est dès lors le mot magique pour désigner l’offense contre ce qui est considéré comme sacré par la religion, loin de son acception littérale et originelle. En réalité, souvent, il s’agit d’autre chose. Les Monthy Python, très intelligemment, avaient ainsi défendu que La Vie de Brian, leur chef-d’oeuvre célèbre pour sa scène finale de crucifixion, interdit durant huit ans en Irlande et demeuré banni durant onze ans en Italie, était hérétique plus que blasphématoire, parce qu’il se moquait des pratiques religieuses plus que de l’idée de Dieu. Ils rejoignaient là ce que Jean-Claude Carrière, son scénariste, avait dit de la même façon de la Voie lactée de Buñuel.
Remontons aux origines. Le Lévitique (XXIV, 11-23) énonce la gravité de l’acte blasphématoire, et sa nature : « Le fils de l'Israélite blasphéma le Nom et le maudit (…).Yahvé parla à Moïse et dit : ‘Fais sortir du camp celui qui a prononcé la malédiction. Tous ceux qui l'ont entendu poseront leurs mains sur sa tête et toute la communauté le lapidera. Puis tu parleras ainsi aux Israélites (…) : Qui blasphème le nom de Yahvé devra mourir, toute la communauté le lapidera. Qu'il soit étranger ou citoyen, il mourra s'il blasphème le Nom’. (…) Moïse ayant ainsi parlé aux Israélites, ils firent sortir du camp celui qui avait prononcé la malédiction et ils le lapidèrent ». « Prononcé » et « maudit » sont ici les éléments essentiels de la rhétorique biblique en matière de blasphème : ils balisent le lien inextricable entre l’énonciation, la malédiction et la sanction de cette « malé-diction ».
Dans la traduction de la Bible hébraïque proposée par Segond, Exode XX, 7 se lit ainsi : « Tu ne prendras [invoqueras] point le nom de l'Éternel, ton Dieu, en vain ; car l'Éternel ne laissera point impuni celui qui prendra son nom en vain ». Ce qui devient le deuxième commandement, dans le catéchisme de l'Eglise catholique, énoncé de la façon suivante : « Son saint nom tu respecteras, fuyant blasphème et faux serment ».
Le blasphème est donc bien, dès l’origine, dans la religion du verbe qu‘est le judéo-christianisme, une parole, une parole énoncée avant d’être une parole réprimée. Cette parole énoncée est un acte langagier. Mais proférer des paroles interdites est un acte d’une gravité extrême : le nom — ineffable, dira-t-on plus tard — de Dieu ne se prononce pas, formule le Décalogue ; le blasphème, au sens premier, est donc un acte fondamentalement hérétique, puisqu’il est l’inverse parfait de la Sanctification du Nom.
D’emblée apparaît ainsi une tension entre le caractère courant et banal de cet acte langagier et la rhétorique du discours religieux, qui en fait un délit, un « crime de lèse-majesté divine », et le criminalise. L’observateur de l’histoire des pratiques sociales dans nos sociétés européennes, ne doit pourtant pas se laisser abuser par la rigueur de cette rhétorique : l’acte langagier demeure ce qu’il est, par lui-même, intentionnel ou non intentionnel, injuriant volontairement ou involontairement la religion, et ne constituant pour autant pas un blasphème, qui n’existe que par son assimilation à un péché et sa punition — puisqu’il n’est de blasphème que par la répression de la « parole impie ». Et en vérité, il y eut des variations en la matière : le blasphème ne fut pas toujours considéré comme un délit spirituel, parfois seulement comme une infraction langagière.
C’est dire qu’il s’agit là d’une question complexe, entre le prescrit de la loi religieuse et les usages sociaux de la parole impie. Elle ouvre plusieurs champs de recherche, de l’anthropologie à l’histoire de la justice criminelle, de la sociolinguistique à l’étude des religions populaires et des mentalités. Mais elle est aussi une plongée au plus intime de la religion et de ses dogmes fondamentaux, puisque le blasphème est à l’origine même du christianisme, dans la parole supposée blasphématoire du Christ en personne, qui le conduira à la Croix. Elle est enfin un bon indicateur de la place de la religion dans l’espace public et dans la culture : un baromètre en creux du degré de religiosité, de l’intensité du sentiment religieux, de la nature du sacré et des cadres de la permissivité religieuse.
Pour autant, la chose n’est pas simple : parce que le blasphème « désigne des outrances verbales d'inégale portée » et qu'il n’est pas une catégorie figée : celle-ci fut et demeure plastique, tributaire des changements de perception que les sociétés en eurent. De plus, on ne peut se laisser abuser par un terme qui n’est que le reflet de ce que l'Institution religieuse a dessiné comme frontière entre le licite et l’illicite. Il faut donc rendre compte de cette dynamique, sans être l’otage du sens premier donné au terme, et s’interroger sur les usages de ce sens, qui sont divers : le blasphème, au sens théologique littéral, n’est pas l’injure, l’exécration ou l’imprécation ; et ses contours sont fragiles dès lors que l’on veut définir ce qui n’est qu’un aspect d’un ensemble plus vaste, le sacrilège.
Cette notion fluctuante, quant à son acception, est liée aux dogmes que le blasphème protège. Comme l’écrivait Voltaire dans son Dictionnaire philosophique, à l’entrée « Blasphème » : « … ce qui fut blasphème dans un pays fut souvent piété dans un autre (…) Il est triste parmi nous que ce qui est blasphème à Rome, à Notre Dame de Lorette, dans l’enceinte des chanoines de San Gennaro, soit piété dans Londres, dans Amsterdam, dans Stockholm, dans Berlin, dans Copenhague, dans Berne, dans Bâle, dans Hambourg ».
Le Blasphemy Act de 1698, dans l’Angleterre de la Royal Society, de Hobbes, Locke et Toland, assimila le blasphème à l’incroyance en visant ceux qui proclamaient la fausseté de la religion chrétienne ou mettaient en question l’inspiration divine de la Bible. Mais l’athée ne blasphème pas, puisqu’il ne reconnaît pas Dieu : il provoque le croyant. Le blasphème n’est donc pas un indicateur fiable du développement de l’athéisme à l’époque moderne, seuls les croyants blasphémant formellement — Pierre Bayle, qui jouera un rôle déterminant dans l’évolution de la notion, le rappelait au XVIIe siècle déjà quand il écrivait que le blasphème n’est scandaleux qu’aux yeux de celui qui vénère la réalité blasphémée. Et Marguerite Yourcenar fera dire au Prieur, dans L’Oeuvre au Noir : « Pendant combien de nuits ai-je repoussé l’idée que Dieu n’est au-dessus de nous qu’un tyran ou qu’un monarque incapable, et que l’athée qui le nie est le seul homme qui ne blasphème pas ».
Jean-Philippe Schreiber (ULB).