Cinquante ans après le 2e Concile œcuménique du Vatican (1962-1965), les historiens et sociologues du catholicisme s’interrogent plus que jamais sur la portée exacte de cet événement. La question se pose notamment de savoir si les réformes sanctionnées par les décrets conciliaires ont été vécues comme une rupture par les croyants, les religieux et la hiérarchie ou si elles entérinaient une série de changement expérimentés ou espérés dans les communautés, partout à travers le monde. Un colloque international s’est réuni la semaine dernière à Rome afin d’examiner le problème en se focalisant plus spécifiquement sur les ordres religieux, masculins et féminins. Les congrégations religieuses ont en effet été des laboratoires où ont été discutés des projets de rénovation des structures de gouvernance de l’Église. Nombre d’experts du Concile en étaient d’ailleurs issus.
Le 27 avril, le pape François a célébré la canonisation de Jean XXIII et Jean-Paul II. Le sens de cette double canonisation n’est pas sans intérêt pour les historiens de l’Église contemporaine. En effet, Jean XXIII est le pape de Vatican II, un pape qu’on voulait « de transition » et qui est pourtant passé à l’histoire pour avoir voulu renouveler le catholicisme. L’interprétation de l’aggiornamento est cependant une question qui – cinquante ans plus tard – fait encore débat chez les théologiens. Le fait que le pape François ait canonisé l’homme du concile en même temps que Jean-Paul II (pape charismatique, mais pas vraiment progressiste) pose question. Quelle direction le renouvellement du catholicisme est-il en train de suivre ?