When does an object become religiously meaningful? How do you trace such objects and how do you study them? These questions were of central importance for those involved in the Ruusbroec Research Training Day (University of Antwerp, 26 April 2017) on objects used in devotional practices – and, more specifically, on prints and small relics. The workshop aimed to encourage reflection on the historical function, value and provenance of these small devotionalia. The renewed interest in these objects ties in with the increasing interest in lived religion, encouraging scholars from different disciplines to work together. This article gives a brief overview of where we stand today.
ORELA is proud to announce the release of its brand new publication: "Religion and Secularism in the European Union. State of Affairs and Current Debates", edited by Jan Nelis, Caroline Sägesser and Jean-Philippe Schreiber (Collection "Citizenship Dynamics in Europe", headed by Dominique Avon, P.I.E. Peter Lang Publishing House; Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017, 224 p.). This volume monitors new developments concerning religious issues, faith-based organizations, State-Church relations and secularism in the EU, which especially during the past two decades have undergone profound changes, changes which continuously and increasingly alter mentalities and habits, whether belief-related or not. In this collective work, thirty authors develop the major themes that are relevant to their country of expertise, while a final chapter is devoted to the role of the European Courts (ECHR and EU). The different chapters show that in recent years, religion, once thought to be of minor importance in a highly secular society, has made quite a vigorous political comeback. Thus Europe seems to have reached a crucial point in its history, a moment in which future tendencies in the field of religion and secularism are being defined, and negotiated. There is little doubt that the outcome of this process will influence the continent’s future outlook, as well as its role and relevance in an increasingly globalized world.
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Il y a une vingtaine d’années, au moment où les méthodes d’imagerie cérébrale s’envolaient, Time Magazine fit paraître un article faisant le point sur ce que les neurosciences peuvent nous apprendre à propos du sentiment religieux. L’article, dont une illustration figurait en couverture accompagnée d’une titre accrocheur (« Scientists found the god spot »), faisait état d’une étude dans laquelle les auteurs montraient que certaines régions cérébrales s’activent davantage quand les croyants disent entrer en contact avec Dieu, par exemple lors d’une prière. De tels résultats ont parfois été interprétés erronément comme suggérant l’existence de Dieu : si notre cerveau semble être équipé de régions spécialisées pour nous faire éprouver une spiritualité religieuse, c’est donc bien que Dieu existe, car on ne comprendrait pas la fonction de telles régions si ce n’était pas le cas.
Lorsqu’en 2005, Bobby Henderson affirme dans une lettre ouverte au comité d’État à l’éducation du Kansas que l’univers a été créé par un monstre en spaghettis volant, il est sans doute loin d’imaginer que les dix millions de fidèles qu’il revendique alors constitueront douze ans plus tard une prophétie auto-réalisatrice. Présents dans le monde entier – jusque dans la Syrie en guerre –, les pastafariens constituent une communauté dont la raison d’être ne se limite pas à parodier la religion.
Récemment, l’Agence nationale de la recherche de France (ANR) rassemblait à Paris des spécialistes en sciences humaines et sociales afin qu’ils réfléchissent aux potentialités de la recherche sur la radicalisation. Sociologues, historiens, psychologues, politistes, juristes et anthropologues ont ainsi dressé un état des lieux des recherches (plus ou moins) scientifiques qui l’ont pris pour objet ces dernières années, tout autant qu’ils ont questionné les emplois et les sens du terme lui-même. Il ressort de ces discussions une interrogation majeure sur la pertinence, voire même l’utilité, pour les sciences humaines et sociales, de se saisir de ce mot comme concept opératoire pour décrire un quelconque fait social.
L’Union européenne a pris ces dernières années une série d’initiatives pour la promotion de la liberté de religion dans le monde. Cette action a émergé alors même que la cause perdait de son lustre dans les relations internationales et elle a questionné la conception européenne des droits fondamentaux comme un bloc indivisible. Elle révèle également la recherche d’un équilibre entre différents facteurs : affichage symbolique d’unité autour de grands principes et défense réaliste des intérêts parfois divergents de l’UE, des États membres et des différentes institutions communautaires ; priorité donnée au droit pour circonscrire la dimension conflictuelle du religieux, mais nécessaire pragmatisme politique pour s’adapter aux réalités de terrain.
Les 28 et 29 mars derniers se tenait à Paris un colloque intitulé « Pluralité religieuse et unité républicaine », à l’initiative du Cefrelco (Centre d'étude du fait religieux contemporain), et ce afin d’interroger une laïcité malmenée ces derniers temps, à l’intérieur comme à l’extérieur de la République. Car comme l’écrivait récemment le philosophe bruxellois Vincent de Coorebyter, la laïcité française a mauvaise réputation, voire est devenue aux yeux d’aucuns un repoussoir liberticide. De l’extérieur en effet, la France est souvent perçue comme une République athée, indifférente au religieux, prompte à le marginaliser, ou même le discriminer — prompte assurément à reléguer la religion dans la sphère privée. Cette idée reçue reflète bien entendu une méconnaissance du droit français comme de la société française, du poids que continue à y exercer un catholicisme fortement enraciné et du rôle qu’y jouent les grandes familles spirituelles, dans un pays moins sécularisé que plusieurs de ses voisins et surtout nettement plus diversifié que la plupart d’entre eux.