Vendredi 04 juillet 2025

Résultats de la recherche pour : David Paternotte et C��cile Vanderpelen

samedi, 21 avril 2012 08:37

Revue de presse hebdo, 21 avril

Irlande

Une large majorité de catholiques irlandais sont favorables au mariage des prêtres, selon une étude réalisée pour le compte de l'Association des prêtres irlandais. D'après cette enquête, 87% des personnes interrogées considèrent que les prêtres devraient être autorisés à se marier, 72% que les hommes mariés d'âge mûr devraient pouvoir devenir prêtres et 77% sont pour l'ordination de femmes — Les catholiques irlandais seraient favorables au mariage des prêtres (AFP, France TVInfo)

Union européenne

"Liberté de Religion dans le contexte établi selon le Traité de Lisbonne", une étude de Giorgio Feliciani, directeur du CESEN - Centro studi sugli enti ecclesiastici, Università Cattolica del Sacro Cuore, Milano, publiée dans Statoechiese.

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Lorsque l’empire russe s’empare, sous Catherine II, d’une portion importante du territoire polonais, notamment lors de la Deuxième (1793) et de la Troisième (1795) Partition de la Pologne, c’est une masse de Juifs qui, du même coup, passent sous son contrôle. Les discriminations héritées de la domination polonaise se maintiennent dans le nouveau contexte.

La tsarine décrète par ailleurs l’instauration d’une Zone de Résidence (qui comprend la Pologne et, pour un temps, la Crimée) que les Juifs ne peuvent quitter sans autorisation expresse. Il y ont certes le droit de vote aux élections municipales, mais à hauteur d’un tiers seulement des électeurs... Ils échappent à la conscription, moyennant une imposition compensatoire double de celle infligée à d’autres minorités, jusqu’en 1827.

Le drame des cantonistes

Nicolas Ier leur étend alors l’application d’un système visant à les intégrer, comme d’autres minorités, à la société russe. Les jeunes garçons – quatre pour mille mâles – sont, au terme de six années d’éducation dans des collèges militaires, enrôlés dans l’armée d’active pour une durée de... vingt-cinq ans (ultérieurement réduits à vingt, puis à douze). Ce sont les cantonistes, dont l’expérience laissera un souvenir terrible. Il incombe aux communautés de désigner les malheureux, ce qui donne lieu à toutes les injustices. Une discrimination portant sur les conditions d’âge du recrutement (12 ans pour les seuls Juifs) gonfle hors de proportion le nombre de cantonistes juifs. Les pressions à la russification et donc à la conversion, condition de l’avancement (pas de nourriture kasher), sont massives. Il faudra attendre 1856 pour que l’odieux système soit aboli par ukaze d’Alexandre II. Entretemps, près de 70.000 Juifs en ont été victimes.

Le mot pogrom est russe…

L’assassinat d’Alexandre II, le Tsar libérateur (il a aboli le servage en Russie), que l’on impute aux Juifs, déclenche en 1881, sous son successeur, le réactionnaire Alexandre III, une vague de pogroms qui durera jusqu’en 1884 : 166 villes d’Ukraine sont touchées, des milliers de foyers juifs détruits, il y a des morts et d’innombrables blessés. La loi bannit les Juifs des localités de moins de 10.000 habitants, même dans la Zone, ce qui condamne à mort nombre de bourgades juives. Des restrictions drastiques s’abattent sur l’accès des Juifs à l’enseignement secondaire et supérieur, ainsi qu’aux professions juridiques. Ils sont chassés de Kiev en 1886 et de Moscou en 1891. En 1892, on leur interdira d’élire et d’être élus aux conseils municipaux, même là où ils représentent une majorité de la population... Entre 1903 et 1906, alors qu’éclate la Première Révolution russe, une nouvelle vague de pogroms fait un millier de morts et plus de 7.000 blessés.

Lutter ou émigrer

Confrontés à l’oppression et à la misère, nombre de Juifs adhèrent aux mouvements progressistes et révolutionnaires, libéraux ou marxistes, quand ils ne les créent pas. C’est l’époque où naissent notamment, en milieu juif, le mouvement sioniste et le Bund (mouvement marxiste révolutionnaire, mais nationalitaire). L’alternative à la lutte pour plus de dignité sur place est l’émigration de masse, principalement vers le Nouveau Monde : entre 1880 et 1928, 1.750.000 Juifs quitteront par exemple l’empire pour gagner les seuls États-Unis.

Au temps des Soviets

L’Union soviétique, qui naît de la Révolution de 1917, instaure le régime bolchevique. Tôt mise en place, la Yevsektsia (Section juive du parti communiste) a pour mission de détruire toute expression nationalitaire juive, et au premier chef le sionisme et le bundisme. Au nom de l’internationalisme prolétarien, l’héritage religieux et culturel juif est qualifié – à l’instar de celui d’autres nationalités – de « bourgeois », ce qui signe en principe son arrêt de mort. Quant à l’antisémitisme, il est dénoncé, mais simultanément nié dans sa triste originalité, puisque, selon Lénine, il n’est rien d’autre qu’un « essai en vue de dévier sur les Juifs la haine des travailleurs et des paysans ». Cette lecture du phénomène en termes de technique politique utilisée par l’ancien régime comme arme dans la « lutte des classes » (le concept clé du marxisme-léninisme), prévaudra tout au long de l’ère soviétique.

Le même contexte idéologique explique la négation de la dimension spécifiquement juive de la Shoah, présentée comme ensemble d’atrocités perpétrées à l’encontre de citoyens soviétiques (ou, sous d’autres latitudes, polonais, hongrois...).

La haine des Juifs perdure dans les faits. Entre autres exemples qu’on pourrait multiplier : la répression des intellectuels juifs entre 1948 et 1953 sous Joseph Staline, qui associe volontiers les Juifs au « cosmopolitisme » et au pro-américanisme. L’exécution, le 12 octobre 1952, lors de la « Nuit des poètes assassinés », de treize écrivains yiddish de premier plan (Peretz Markish, Leib Kvitko, David Hofstein, Itzik Feffer, David Bergelson...) symbolise bien, même dans le contexte d’une société révolutionnaire qui prétendait bâtir l’universalisme concret, la durable survivance de la hargne... Non moins d’ailleurs que le « Procès des Blouses blanches » (1953), où des médecins et pharmaciens, principalement juifs, sont accusés d’avoir empoisonné de hauts dirigeants du Parti : plusieurs centaines de personnes seront arrêtées...

Aujourd’hui

Aujourd’hui, la Russie post-soviétique peine à redéfinir ses normes sociales et politiques. Et dans le bouillonnement idéologique qui la caractérise, on ne s’étonnera pas de redécouvrir, sous des étiquettes mises à jour, des haines fort traditionnelles. Des mouvements fascisants tel Pamiat (Mémoire) semblent renouer à l’identique avec toutes les obsessions antisémites de l’époque tsariste...  

Le rôle de l’Église orthodoxe

Le premier pogrom de Kichinev (1903) fut mené par des prêtres orthodoxes. L’Église orthodoxe, que ce soit en Russie ou ailleurs, partage évidemment l’héritage commun du christianisme. Peut-être l’attention toute particulière qu’elle porte au message des Pères de l’Eglise de langue grecque et des premiers conciles la rend-elle particulièrement sensible aux vitupérations antijuives de certains d’entre eux. Elle présente au cours des siècles la même attitude faite de haine et de peur des Juifs que celle du christianisme latin, avec – dans des contextes de mutation sociale, économique, religieuse ou politique – une aptitude identique de ses couches populaires à fournir des contingents de fanatiques capables de pillage et de meurtre.

Cela dit, l’intrication institutionnelle de l’Église dans l’appareil d’État, héritée du « césaro-papisme » byzantin, est fort éloignée de l’autonomie qui caractérise sur ce plan l’Église catholique par rapport aux États (et à l’Empire). Une institution telle que le Saint Synode étant essentiellement une section du gouvernement, il est particulièrement malaisé de mesurer la responsabilité propre de la hiérarchie religieuse – si claire en Occident – dans les décisions antijuives. On doit la supposer considérable. De fait, jamais l’autorité religieuse ne prit en Russie des mesures pour protéger les Juifs, comme le fait est attesté en Occident latin, contre la violence populaire. Qu’elle n’ait jamais adopté de position officielle sur les Juifs n’a pu qu’encourager la haine des Juifs à laquelle prêtres, clercs et moines n’étaient que trop portés.

Jacques Déom (ULB).

Publié dans L'antisémitisme
lundi, 19 mars 2012 10:13

Revue de presse, 19 mars

France

"Un homme a ouvert le feu ce matin sur un groupe de parents et d'enfants devant le collège juif Ozar Hatora. Deux personnes ont été grièvement blessées. La police indique que le tireur pourrait être celui qui a abattu trois militaires à Toulouse et à Montauban la semaine dernière" - Fusillade devant une école juive de Toulouse, trois morts (Jean-Marc Leclerc, Le Figaro)

"Un homme a ouvert le feu lundi matin devant un collège juif, a-t-on appris de source policière. Trois enfants et un adulte ont été tués et deux personnes sont gravement blessées, a indiqué le procureur de la République, Michel Valet. Il s'agit du collège Ozar-Hatorah, dans le quartier résidentiel de La Roseraie, à Toulouse" -(Jean-Michel Décugis et Aziz Zemouri, Le Point)

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vendredi, 09 mars 2012 23:37

Revue de presse hebdo, 10 mars

ONU

Le Rapporteur spécial de l'ONU sur la liberté du culte, Heiner Bielefeldt, a déclaré mardi que « les religions officielles d'Etats ne devraient jamais être instrumentalisées dans le cadre d'une politique identitaire nationale — Un expert de l'ONU avertit contre l'instrumentalisation des religions d'Etat (Centre d’actualités de l’ONU)

Espagne

« Decir que el aborto es violencia estructural suena mejor que hablar de moral cristiana o patriarcado » — Violencia estructural (Pilar Rahola, La Vanguardia)

Publié dans ACTUALITÉS

L’académicien Félicien Marceau, de son vrai nom Louis Carette, est mort à Paris ce mercredi 7 mars. La presse se fait l’écho de sa brillante carrière d’auteur de romans et de pièces de théâtre. Les journalistes les plus avisés rappellent qu’il fut condamné par contumace à la déchéance civile et à 15 ans de travaux forcés par l’État belge, à la Libération, pour avoir réalisé, en tant que directeur du département « Actualités » à Radio-Bruxelles (aux mains de l’occupant), des émissions aux propos ambigus. Cependant, lorsque son parcours est retracé, son engagement dans le personnalisme chrétien n’est jamais évoqué. Pourtant, non seulement il fut l’un des principaux animateurs de ce mouvement en Belgique, mais cette implication permet de mieux comprendre ses prises de position.

Publié dans ANALYSES
vendredi, 02 mars 2012 10:56

Revue de presse, 2 mars

International

Turquie

"Une bible vieille de 1500 ans, découverte au début des années 2000 en Turquie lors d’une opération anti-contrebande, a été révélée au public cette semaine. Le ministre turc de la culture et du tourisme Ertugrul Günay a confirmé que le manuscrit avait été remis au musée d’ethnographie d’Ankara afin d’y être restauré" - Une bible annonçant la venue du prophète Mohammed découverte en Turquie (Le Monde des Religions. Photo : David Ball)

Tunisie

"Cette semaine, les groupes parlementaires tunisiens ont chacun livré leur vision de la teneur de la Constitution dont doit se doter le pays. Le débat organisé mardi 28 février à l'Assemblée nationale constituante sur le sujet, relayé par le journal tunisien arabophone Assabah, a vu différentes visions se confronter" - Tunisie, la place de l'Islam dans la constitution fait débat (Hajer Jeridi, Le Monde)

Publié dans ACTUALITÉS
vendredi, 24 février 2012 08:56

Revue de presse, 24 février

Islam

"Religion does not typically receive a lot of attention from the mainstream news media, and 2011 was no exception. When religion did make news, it was often because of accusations about extremism or intolerance. The biggest religion stories in the news during 2011 centered on tensions over Islam and the U.S. presidential campaign, with more than half of the politically-focused coverage involving Republican hopeful Mitt Romney and his Mormon faith. This was the finding of the annual review of religion coverage by the Pew Research Center's Project for Excellence in Journalism (PEJ) and the Pew Research Center's Forum on Religion & Public Life" — Islam and Politics Dominate Religion Coverage in 2011 (Pew Research Center : photo : Steve Evans)

USA

Le président américain Barack Obama a présenté ses excuses au peuple afghan pour la destruction par le feu d'exemplaires du Coran. Les protestations populaires ont déjà provoqué la mort de 12 persones en Afghanistan — Obama verontschuldigt zich voor verbranding korans (De Standaard)

"Mitt Romney has several advantages in a State where gay rights and immigration are big issues – so why is it still close?" — Arizona's Mormons give Romney the edge, but all is not lost for Santorum (Ewen MacAskill, The Guardian)

Italie

Dall'evasione sgravi ai redditi bassi. Arriva l'Ici sui beni della Chiesa (Mario Sensini, Corriere della Sera)

France

Islam et République, vers un accommodement raisonnable — un entretien avec John Bowen, professeur d’anthropologie à l’Université Washington de Saint-Louis (États-Unis). Ses recherches portent principalement sur l’intégration de l’islam en Europe (Pauline Peretz et David Bornstein, La Vie des Idées)

La campagne d'affichage lancée par le Secours Catholique en ce début d'année 2012, dans les gares, dans la presse nationale et à la radio pour éveiller à la solidarité et à la lutte contre toutes les formes de pauvreté est un appel à la mobilisation des candidats à la présidentielle — Le Secours catholique, l'étendard de la solidarité (Lola Petit, Le Monde des Religions)

Vatican

Esiste già una quantità di «fake» improbabili, ma adesso ci sarà quello vero: Benedetto XVI su Twitter. «Anche il Papa presto tra i ‘twitters’ con gli Angelus e i suoi discorsi più importanti», ha annunciato la Radio Vaticana — Anche l'Angelus del Papa risuona su Twitter (Gian Guido Vecchi, Corriere della Sera)

Science

"Unfortunately for spectators, no major punches were landed in the fight between the champions of atheism and Christianity" — No knockout blows in Richard Dawkins v Rowan Williams bout (Andrew Brown, The Guardian)

    Publié dans ACTUALITÉS
    vendredi, 17 février 2012 15:25

    La faute au "puritanisme américain" ?

    L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".

    Publié dans ANALYSES
    mercredi, 01 février 2012 10:05

    Revue de presse, 1er février

    International

    Israël

    "Alors que plusieurs incidents récents ont braqué les projecteurs sur la minorité d’ultra-orthodoxes israéliens, un institut de sondages publie les résultats d’une enquête sur les comportements religieux des Israéliens" - La religiosité remonte en Israël (Joël David, La Croix. Photo : Hynek Moravec)

    Irlande du Nord

    "Il y a 40 ans, le 30 janvier 1972, l’armée britannique tire sur une manifestation pacifique de catholiques nord-irlandais, tuant 14 personnes. Il faudra attendre juin 2010 pour que le premier ministre David Cameron présente les excuses officielles du Royaume-Uni" - Bloody Sunday, 40 ans après (Le Monde des Religions)

    Côte d'Ivoire

    "Dans un entretien à Radio France International donné à l’occasion de la sortie de son livre « Ma foi : un Cameroun à remettre à neuf », le cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Yaoundé, a sévèrement critiqué l’intervention française en Côte d’Ivoire, estimant que Laurent Gbagbo avait remporté la dernière élection présidentielle et que, en tout état de cause, il aurait dû être jugé dans son pays" - Le cardinal Tumi critique l’intervention française en Côte d’Ivoire (N. S., La Croix)

    France

    "A priori Kevin Lamadieu, 22 ans, et Romain Blandin, 24 ans, n'ont pas grand chose en commun. Le premier, plombier de profession, porte des cheveux taillés très courts, une veste noire à bouton et revendique des convictions "nationalistes" dont il n'a pas "honte". Le second, étudiant en histoire, arbore une longue queue de cheval, se dit volontiers "gothique"mais sans engagement politique" - Deux militants d'extrême-droite comparaissent pour agression contre un musulman (Yves Bordenave, Le Monde)

    "Une nouvelle obédience maçonnique née d'une scission de la Grande loge nationale française (GLNF), en butte à des conflits internes depuis plus de deux ans, devrait voir le jour la semaine prochaine. Rassemblant une partie des opposants à l'actuel grand maitre François Stifani, l'Union des loges régulières françaises (ULRF), emmenée par Alain Juillet, souhaite rompre avec "les dérives autocratiques et les soupçons d'affairisme"qu'elle dénonce à la tête de la deuxième obédience maçonnique française" - Création d’une nouvelle obédience maçonnique (Stéphanie Le Bars, Blog Digne de foi, Le Monde)

    Vatican

    "Aujourd’hui, la question se pose de plus en plus souvent : "Trouvera-t-on un prêtre pour dire la messe ?" Et certains d’ajouter : "Il faut un prêtre, car une assemblée de prière sans prêtre, ce n’est pas une Eucharistie"; Des réflexions de ce genre montrent que beaucoup de catholiques ont encore tendance à se référer à une conception plutôt magique du rôle du prêtre qui "consacre"" - Un prêtre pour la messe ? (Gérard Fourez, La Libre Belgique)

    "Le Saint-Siège et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) poursuivent leurs négociations en vue d’un accord sur les droits de l’Eglise catholique dans les Territoires palestiniens. Des représentants du Saint-Siège et de l’OLPse sont réunis à Ramallah le 28 janvier 2012, indique un communiqué conjoint. Cette rencontre intervient deux jours après la réunion plénière de la commission entre le Saint-Siège et Israël le 26 janvier à Jérusalem" - Le Vatican et l’OLP négocient un accord sur les droits de l’Eglise (apic/imedia/bl, Catho.be)

    Islam

    "Le plus aberrant dans cette pratique qui veut donner un cadre religieux aux relations sexuelles hors mariage, est l’absence, dans la plupart des cas, de légitimité religieuse" - Tunisie – Le sexe hors mariage, désormais « halal » grâce au mariage « coutumier » (Synda Tajine, Oumma)

    "Il reste un grand malentendu lorsque dans mes discussions philosophiques je fais référence à la religion ou à ce qu'on appelle communément Dieu. Très souvent, mes interlocuteurs font référence au Dieu chrétien ou à la figure du christ sur la croix à l'instar de Michel Onfray avec son livre "traité d'athéologie", renvoyant à la fameuse citation de Nietzsche "Dieu est mort"" - Le malentendu de la philosophie occidentale sur la critique de Dieu ou de la religion (Djamel Assemi, Oumma)

    Livre

    Catherine de Sienne, Thérèse de Lisieux, François d’Assise, Thérèse d’Avilla, Maître Eckhart… Toutes ces personnalités ont parlé à Dieu, l’ont vu ou aimé physiquement. Des sommets de poésie et d’érotisme, les textes fondamentaux de ces grands mystiques chrétiens, font-ils la preuve de l’existence du divin ? Les scientifiques, eux, ne cessent de chercher : existerait-il dans le cerveau une partie dédiée à l’illumination divine ? La drogue peut-elle produire les mêmes effets ?… Questions ouvertes. Reste la fascination et l’émotion - LES GRANDS MYSTIQUES (Le Point)

     

    Publié dans ACTUALITÉS
    jeudi, 19 janvier 2012 14:07

    La faute au "puritanisme américain" ?

                L'affaire DSK a réveillé une formule magique qui nourrit bien des fantasmes mais qui repose sur des raccourcis historiques et étymologiques évidents. Le fameux "puritanisme américain" conduirait à une dénonciation du plaisir sexuel et à une culpabilisation de ceux qui aiment s'y adonner. Certains défenseurs du prototype français du "bon vivant", du "coureur de jupons", de l'"homme qui aime les femmes" ont eu recours à cette notion galvaudée pour aider à laver DSK de tout soupçon. Dans Le Monde du 24 août 2011, l'écrivain Pascal Bruckner, auteur de plusieurs livres sur les relations amoureuses aujourd'hui, écrit ainsi : "L'Amérique du Nord, à l'évidence, a un problème avec le sexe qui vient de son héritage protestant mais elle veut en plus donner des leçons au monde entier. La qualifier de puritaine ne suffit pas car c'est un puritanisme retors, d'après la révolution des mœurs, qui parle le langage de la liberté amoureuse et coexiste avec une industrie pornographique florissante. C'est très exactement un puritanisme lubrique". Il conclut son billet d'humeur avec ce constat sévère : "Nous (les Français) avons beaucoup de choses à apprendre de nos amis américains mais certainement pas l'art d'aimer".

                Il ne s'agit pas ici de prendre le contre-pied et de renforcer le parti des féministes qui rejettent en bloc ce genre d'argumentation en la qualifiant de misogyne. Contentons-nous de revenir brièvement sur le terme même de "puritanisme", pour en interroger l'étrange destin et les connotations surprenantes, notamment en rapport avec les États-Unis et leur culture. Pourquoi la notion de "puritain" a-t-elle été associée à celles de "prude", de "sévère", d'"austère", voire de "rigoriste", comme l'indiquent le Dictionnaire des Synonymes et Le Petit Robert ? Comment l'association entre "puritanisme" et société américaine est-elle entrée dans le langage commun, jusqu'à devenir largement répandue, surtout chez nous en Europe ? Car, les Américains ne se décrivent que rarement eux-mêmes comme "puritains". Le recours à ce terme est le privilège des Européens, et surtout des Français qui, pour dénigrer le "rigorisme, l'austérité extrême (et souvent affectée)" (Le Petit Robert) de l'"Autre" à la fois si proche et si différent, recourent facilement à l'étiquette, au sens peu clair et à l'étymologie douteuse, de "puritanisme anglo-saxon".

                 Selon Le Petit Robert, un "puritain" est "une personne qui montre ou affiche une pureté morale scrupuleuse, un respect rigoureux des principes". Des personnes qui correspondent à cette description, il y en a dans toutes les sociétés. Pourquoi en faire quelque chose de typiquement "américain" ou "anglo-saxon" (un adjectif intraduisible en anglais que la langue française utilise indifféremment pour évoquer le Royaume-Uni et les États-Unis, sans faire les distinctions qui s'imposent) ? Parce que la notion de "puritanisme" est toujours tributaire de la présence et de l'influence du protestantisme, plus précisément des formes les plus radicales et les plus "puristes" du protestantisme. Le glissement sémantique qui a donné son sens actuel, très élargi, au terme, est enraciné dans l'histoire religieuse des 16e et 17e siècles. Toujours d'après Le Petit Robert, un "puritain" est d'abord et au sens restreint du terme un "membre d'une secte de presbytériens (c'est-à-dire de réformés de tendance calviniste, actifs dans les îles britanniques) rigoristes qui voulaient pratiquer un christianisme plus pur, et dont beaucoup, après les persécutions du 17e siècle, émigrèrent en Amérique". La notion renvoie donc à des protestants puristes, originaires d'Angleterre et d'Écosse (dans une moindre mesure) qui ont connu la persécution religieuse dans leur terre natale et qui, pour y échapper, ont choisi de partir pour le Nouveau Monde. Étroitement liée à leur recherche de pureté religieuse, la rigueur morale de ces importantes communautés d'émigrants, notamment en matière de mœurs et de sexualité, aurait imprégné la société américaine en profondeur. 

                Si cette grille de lecture repose sur des faits historiques et des observations sociologiques incontestables, elle n'en est pas moins lacunaire. En effet, les "puritains" originaires du Royaume-Uni ne sont pas les seuls à avoir joué un rôle déterminant dans la colonisation de l'Amérique du Nord. D'autres populations, appartenant souvent à des minorités religieuses persécutées dans l'Ancien Monde, ont contribué à la création et au développement des colonies qui constitueront les États-Unis. En cela, la culture américaine n'a pas d'abord été forgée par des "puritains", mais bien par des "minoritaires" de toutes sortes, du 17e siècle jusqu'à nos jours. Il est vrai cependant que les premières migrations sont celles, bien "puritaines" au sens premier du terme, des Pilgrim Fathers du Mayflower (1620) et de la Baie de Massachusetts (1629). Il y a aussi le célèbre épisode de la fondation de la Pennsylvanie (1691) par William Penn et les Quakers, un courant religieux radical proche du puritanisme anglais.

                Certes, ces communautés ont marqué la mentalité américaine, pour autant que celle-ci existe vraiment au singulier. Mais leur héritage est aussi et avant tout politique, un fait qui est beaucoup moins mis en évidence que les mœurs réputées puritaines, les peurs et la culpabilité qu'inspirent la sexualité ou le plaisir d'une manière plus générale. Pourtant, ce sont les migrants puritains qui ont amené dans leurs bagages, aux côtés de leur religion austère et de ses préceptes exigeants, les principes républicains dans lesquels a puisé la Révolution américaine et dont se nourrit le système politique des États-Unis depuis plus de deux siècles. Il s'agit au départ (et, dans une certaine mesure jusqu'à aujourd'hui) d'un républicanisme très chrétien, qui a pour but ultime de construire le royaume de Dieu sur terre. De cette attitude à l'égard de la "res publica" découle une conception de la liberté humaine, de ses conditions et de ses restrictions, bien différente de celle qui prévaut en Europe depuis la fin du 18e siècle. Cette différence philosophie et culturelle est à l'origine de bien des malentendus, notamment en rapport avec le fameux "puritanisme" de la société américaine.

                Par ailleurs, on est tenté de s’interroger sur les sources de l’image de rigorisme sexuel des Américains qui circule de ce côté-ci de l’Atlantique. De quelle Amérique s’agit-il ? Quelles sont les productions culturelles que consomment les contempteurs de la culture US ? Si nous nous en tenons aux productions les plus populaires et les plus largement diffusées, nous sommes obligés de constater plutôt une apologie de la liberté sexuelle, qu’on pense aux séries à succès Sex and the City ou encore les Desperate housewives. Certes, dans cette dernière série, le personnage de Bree incarne une certaine forme d’hypocrisie morale et sexuelle, puisque tout en allant tous les dimanches à la messe, elle « commet » l’adultère sous toutes ses formes. Mais, justement, tout l’intérêt du personnage et l’effet comique recherché reposent sur cette incohérence, sans cesse tournée en dérision. Et que dire du dessin animé The Simpsons – succès planétaire depuis bientôt vingt ans – , dans lequel tous les débats qui travaillent les États-Unis sont passés sous le scalpel d’une critique corrosive. Le créationnisme, la peine de mort, l’ultralibéralisme économique : toutes les tares qui déchirent le pays y sont traitées. Quant à la sévérité sexuelle, elle est cette fois incarnée par une famille (les Flanders) qui est sans cesse ridiculisée.

                Les graves questions de la répression policière et de la pression morale qui pèsent et qui ont pesé sur les Américains ne sont, elles, pas forcément envisagées sur le mode du ridicule. L’excellente série Cold Case puise dans l’histoire américaine des fictions narrant des affaires policières et judiciaires tragiques dont ont été victimes des hommes, des femmes et des enfants, en raison de leur couleur, de leur religion ou encore de leur orientation et de leurs pratiques sexuelles. Il en est de même dans la série Mad Man, qui raconte et dénonce, notamment, combien il était difficile, dans les années 1960, d’être une femme qui veut travailler et se réaliser et combien il était impossible d’être homosexuel.

                Alors, où est-ce puritanisme américain tant décrié ? Est-ce dans les romans de Philip Roth, Paul Auster, Bret Easton Ellis, Cormac McCarthy, Siri Hustvedt ou Joyce Caroll Oates ? À moins qu’il soit dans les films de Woody Allen, Quentin Tarantino et Tim Burton ? Vraisemblablement, les arbitres de la normalité sexuelle et amoureuse des Américains ne s’embarrassent pas de la contradiction entre leur discours et le discours des hommes et des femmes qu’ils jugent. En fait, ils sont tout à leur projet d’entretien d’un stéréotype, celui qui fonde l’antiaméricanisme européen depuis maintenant des siècles. Dans cette démarche, comme le dit Philippe Roger « le discours d’hostilité n’est pas discriminant, mais cumulatif ; il suspend le principe de non-contradiction au profit de l’aggravation des charges ». Les préjugés de cet antiaméricanisme sont variés et nous n’avons pas le projet de les détailler ici. Mais une chose est certaine, les lieux communs sur lesquels il se fonde sont bien éloignés de la réalité de l’histoire des religions aux États-Unis ainsi que de la culture qu’ils diffusent aujourd’hui en masse…

    Monique Weis et Cécile Vanderpelen (ULB).

     

    Références

    Michel Duchein, Puritanisme et puritains, 2009 (www.clio.fr)

    Camille Froidevaux-Metterie, Politique et religion aux États-Unis, La Découverte-Repères, Paris, 2009.

    Denis Lacorne, De la Religion en Amérique. Essai d'histoire politique, Gallimard, L'Esprit de la Cité, Paris, 2007.

    Isabelle Richet, La Religion aux États-Unis, PUF-Que sais-je ?, Paris, 2001.

    Philippe Roger, L’ennemi américain. Généalogie de l’antiaméricanisme français, Paris, Seuil, 2002

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