Un récent incident diplomatique entre l’Italie et le Vatican permet d’analyser la situation particulière d’un État qui héberge, à l’intérieur de son territoire, un État de caractère religieux. L'Italie est en effet actuellement gouvernée par une très large coalition, allant de droite à gauche mais divisée sur des questions éthiques et, notamment, sur l’attitude face à l’homosexualité. Depuis 1996 plusieurs propositions ont été faites, sans succès, pour condamner l’homophobie. Cette question divise même, de l’intérieur, les partis qui composent la majorité. Alessandro Zan, député démocrate (centre gauche), a été à l’origine d’une proposition de loi qui renforcerait la lutte contre l’homophobie en pénalisant l’instigation à la haine et la discrimination envers les LGBTQ+.
Une nouvelle décision du pape Benoît XVI vient de mettre en stand-by la reconnaissance officielle du Chemin néocatéchuménal, le mouvement fondé par Kiko Argüello et Carmen Hernandez dans les années 60. Il y a à peine quelques mois, le 20 janvier 2012, le Vatican avait validé les célébrations non liturgiques du Chemin, c’est-à-dire celles contenues dans le « directoire catéchétique du chemin néocatéchuménal » et qui comprennent l’intégralité du parcours de redécouverte du baptême proposé par le mouvement à ses communautés. C’est pourquoi personne (et surtout les adeptes du Chemin) ne s’attendait à une manœuvre d’arrêt de ce genre, tellement imprévisible : l’ouverture d’une enquête spéciale de la part de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pour examiner la conformité des messes du Chemin à la doctrine et à la pratique catholique.