Un récent incident diplomatique entre l’Italie et le Vatican permet d’analyser la situation particulière d’un État qui héberge, à l’intérieur de son territoire, un État de caractère religieux. L'Italie est en effet actuellement gouvernée par une très large coalition, allant de droite à gauche mais divisée sur des questions éthiques et, notamment, sur l’attitude face à l’homosexualité. Depuis 1996 plusieurs propositions ont été faites, sans succès, pour condamner l’homophobie. Cette question divise même, de l’intérieur, les partis qui composent la majorité. Alessandro Zan, député démocrate (centre gauche), a été à l’origine d’une proposition de loi qui renforcerait la lutte contre l’homophobie en pénalisant l’instigation à la haine et la discrimination envers les LGBTQ+.
Le changement politique de cet été, qui a vu évincer du gouvernement italien Matteo Salvini et son parti « La Lega », n’a pas réellement modifié la donne politique pour l’Église et les catholiques. Comme partout, il y a en Italie des catholiques et des prêtres italiens de droite comme de gauche et ils ont pendant un demi-siècle cohabité au sein du Parti démocrate-chrétien (DC). La disparition de celui-ci a redistribué les cartes. Les catholiques ont renoncé jusqu’à présent à créer une nouvelle DC et ont gagné tous les partis, espérant pouvoir en influencer la ligne politique, ce qui a bien été le cas pour des questions éthiques telles que la dépénalisation de l’euthanasie. C’est ce qu’on appelle en Italie le « Parti catholique transversal ».
En Italie, l’Église est toujours intervenue pour indiquer à ses fidèles en faveur de qui voter. Toutefois, lors des élections du 4 mars dernier, presque tous les partis politiques italiens, de l’extrême-droite à la gauche, assuraient absolument convenir aux catholiques. Comment, dans ce panorama complexe, l’Église italienne a-t-elle pu donner tout de même des consignes de vote à ses fidèles ? Pour avoir une réponse à cette question, nous avons analysé les conseils électoraux de la Conférence épiscopale italienne, de la puissante organisation ecclésiale « Comunione e Liberazione » et de la revue jésuite Civiltà Cattolica.
Le quotidien communiste Il Manifesto a publié et assuré la promotion, en octobre 2017, cent ans après la Révolution russe, d’un recueil de discours du pape François adressés aux mouvements populaires et intitulé « Terre, toit, travail » (Terra, casa, lavoro). Les communistes italiens, considérés autrefois par l’Église catholique comme bastions de la laïcité voire de l’athéisme, ont-ils inopinément été séduits par la radicalité évangélique ?
L’ordre constitutionnel a élevé la laïcité au rang de principe suprême de la République italienne. Elle s’inspire de valeurs « séculières » telles l’égalité devant la loi sans distinction de religion, l’égale liberté religieuse pour toutes les confessions, la séparation de l’Église et de l’État, l’organisation des rapports bilatéraux avec les différentes confessions et l’interdiction de discriminer les associations cultuelles et religieuses. Le texte constitutionnel reconnaît l’apport spécifique du facteur religieux et encourage sa réalisation, parce qu’il participe au progrès spirituel du pays et au développement de la personnalité des individus. Toutefois l’expérience montre que le projet constitutionnel n’a pas encore été réalisé en raison d’un concours de facteurs d’ordre juridique, historique, social et politique.
A la fin du mois de juin, la presse italienne a abondamment relayé la visite du pape François aux Vaudois de Turin. La « Chiesa valdese », l’Eglise vaudoise, constitue en effet une importante minorité chrétienne en Italie. Elle est la plus anciennement ancrée dans le pays et constitue une sérieuse concurrente pour l’Eglise catholique dans le domaine des recettes fiscales. Par sa présence et par ses paroles réconciliatrices, François a pris ses distances avec plusieurs siècles d’opposition et de persécution à l’égard des Vaudois. Sa visite au temple de Turin s’inscrit dans une politique plus large d’ouverture à l’égard des communautés protestantes, surtout à l’égard de celles qui se distinguent par leur fort engagement social.
The ‘Vatileaks’ scandal has shaken Vatican City, the Holy See and the entire Roman Catholic Church. Vatileaks is the expression in world media used to cover a series of leaks of secret Vatican documents published in the Italian press and, recently, in a book written by the Italian journalist Gianluigi Nuzzi (Sua Santità. Le Carte Segrete di Benedetto XVI, Milano, 2012). The validity of the published material, the most relevant at least, is undisputed. Leaked documents offer a simply dreadful representation of the Church and shed a sinister light on the most embarrassing affairs involving the Roman Curia.
La saison est – en Italie comme en Belgique – celle des déclarations fiscales. Le système italien est, à l’instar du système allemand, souvent présenté en exemple d’un juste financement des cultes. En effet, le contribuable italien peut désigner lors de sa déclaration d’impôt la confession religieuse à laquelle 8/00 (8 pour mille) des impôts seront attribués. L’Etat peut également figurer parmi les destinataires de ces 8 pour mille.
Les contribuables peuvent ainsi affecter 0,8 % de leur impôt sur le revenu à l'État pour lui permettre de financer certaines dépenses, comme l'entretien du patrimoine historique ou l'assistance aux victimes de catastrophes naturelles. Ils peuvent également désigner l'Église catholique ou l'une des communautés religieuses qui ont signé un accord avec l'État. Si le contribuable n'exprime aucun souhait, la fraction de 0,8 % est affectée aux différents bénéficiaires potentiels en proportion des choix faits par les autres contribuables.