Lundi 05 mai 2025
Schreiber

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Dans le contexte des attentats sanglants des 7 et 9 janvier à Paris, alimentées aussi par les discours sur la « radicalisation » d’une partie de la jeunesse musulmane, deux initiatives publiques ont défrayé la chronique en France et en Belgique, ces dernières semaines. En France, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, chargé des cultes, a indiqué la volonté du gouvernement de mettre sur pied une « instance de dialogue » avec l'islam. Conséquence : le Conseil français du Culte musulman (CFCM), créé en 2003 à l’initiative de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur lui aussi, s’est vu marginalisé davantage encore qu'il ne l'était ­— les autorités voulant s’adresser désormais à « tous ceux qui ne sont pas ou qui ne se sentent pas représentés par le CFCM » — et pour ainsi dire dessaisi d'une série de dossiers essentiels : la formation des imams, l'abattage rituel, le financement des mosquées ou le dialogue interreligieux. En Belgique, c’est le ministre francophone en charge de l’enseignement supérieur qui a annoncé récemment la mise en route d’un processus visant à mettre sur pied une formation des imams et des cadres musulmans en Fédération Wallonie-Bruxelles.

samedi, 21 mars 2015 08:30

Revue de presse hebdo, 21 mars

Yemen

L'Etat islamique (EI) a revendiqué son entrée sur la scène yéménite avec les attentats qui ont fait 142 morts à Sanaa vendredi. Les milices chiites houthistes avaient pris le pouvoir dans la capitale en septembre, poussant le président à s'exiler à Aden en février. Le pouvoir politique est marginalisé, le pays livré à l'arbitraire des clans et des groupes armés. Il devient peu à peu un champ d'affrontement sectaire entre les milices chiites et Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), la principale branche d'Al-Qaida — Attentats de Sanaa : quelles sont les forces qui s'affrontent au Yémen ? (Louis Imbert, Le Monde)

Islamic State

Islamic State militants appear to have destroyed Christian and Shia Muslim shrines in northern Iraq – including a fourth-century memorial built by an Assyrian king – in the group’s latest rampage against the embattled country’s religious and cultural heritage — Isis destroys historic Christian and Muslim shrines in northern Iraq (The Guardian)

Depuis une trentaine d’années seulement, on ne cesse de répéter que l’Internet a profondément transformé le paysage culturel des sociétés. Mais en quoi et jusqu’à quel point ? Sous couvert de « révolution digitale »,  les théories les plus fantaisistes ont été avancées, annonçant l’avènement d’une « nouvelle ère » pour les sociétés et pour les cultures. Mais qu’en est-il pour les religions, que Georges Balandier avait, il y a déjà trente ans, qualifié d’institutions parmi les plus résistantes à la modernité et à la mondialisation ?  Depuis le début des années 2010, les dits « réseaux sociaux »,  et de manière plus générale l’Internet ont été pointés du doigt pour leur rôle dans l’intense travail missionnaire dont les mouvances musulmanes radicales (dans l’appel au djihad) mais aussi chrétiennes (le prosélytisme des groupements évangéliques) représentent l’expression la plus visible – et la plus problématique : les événements récents sont venus tragiquement le confirmer.

L’actualité dramatique du début de l’année 2015 a relancé en Belgique le débat autour de l’opportunité  d’introduire dans les écoles un cours d’éducation à la citoyenneté, qui comprendrait un enseignement du fait religieux et convictionnel dans toute sa diversité, ayant notamment pour objectif de lutter contre la radicalisation d’origine religieuse. Parmi les questions débattues, figure le sort des cours actuels de religion et de morale : doivent-ils disparaître ? Doivent-ils devenir facultatifs ? Un arrêt de la Cour constitutionnelle vient peut-être de réorienter le débat.

samedi, 14 mars 2015 07:25

Revue de presse hebdo, 14 mars

Belgique

Des catholiques français se disent choqués par une fresque murale de l’Université libre de Bruxelles. Celle-ci met en scène un étudiant sodomisant un évêque à l’aide d’une croix en bois. La Conférence épiscopale de Belgique la juge vulgaire tandis que les étudiants du Cercle des Sciences, à l’origine du dessin, l’estiment à l’image du folklore estudiantin de l’ULB — ULB: une fresque murale représentant un évêque sodomisé crée le scandale en France (A. Do, La Capitale)

C'est un arrêt avec de grandes conséquences pour l’enseignement (officiel) en Fédération Wallonie-Bruxelles, que la Cour constitutionnelle vient de rendre. Cette réponse juridique rejoint ce qui pouvait tenir de l’évidence sociologique mais aussi légale. Pourquoi, dans l’enseignement officiel, obliger un élève à suivre un cours confessionnel, alors qu’il ou elle et ses parents ont le sentiment de ne se reconnaître dans aucun d’eux ? — Le droit du bons sens, par Béatrice Delvaux, éditorialiste en chef (Le Soir)

samedi, 07 mars 2015 09:19

Revue de presse hebdo, 7 mars

Jamaïque

Le parlement jamaïcain vient d'autoriser la possession de 57 grammes de marijuana par personne. Son utilisation dans un but médical, ou religieuse pour les rastafaris, sera également encadrée par la loi. Après des années de débat et des décennies d'illégalité pour ses fumeurs, la Jamaïque vient d'autoriser, sous certaines conditions, la consommation de l'herbe de cannabis. Une décision historique pour l'île de Bob Marley où la «ganja», comme on l'appelle là-bas, est très consommée, notamment par les nombreux rastafaris — La Jamaïque légalise le cannabis (Manon Labat, Le Figaro)

Iraq/Irak

Islamic State militants have used bulldozers to destroy ancient remains of the 2,000-year-old city of Hatra in northern Iraq, the tourism and antiquities ministry said on Saturday — Isis militants destroy remains of Hatra in northern Iraq (The Guardian)

vendredi, 06 mars 2015 05:15

Commenter au Moyen Age

Les 8 et 9 décembre 2014 s’est tenu à l’Institut catholique de Paris un colloque international organisé par l’Institut d’Études médiévales sous le titre : « Commenter au Moyen Age ». L’Institut d’Études médiévales, actuellement dirigé par Olivier Boulnois, a été fondé en 2010 et a développé depuis lors une intense activité scientifique de haut niveau. Quoique le sujet traité  puisse paraître réservé aux spécialistes, il possède un intérêt bien plus vaste sur des questions passionnantes comme l’herméneutique, la notion d’auteur ou l’exégèse — parmi beaucoup d’autres.

samedi, 28 février 2015 09:06

Revue de presse hebdo, 28 février

Irak

Par la voix de sa présidente, l'organisation onusienne a demandé jeudi soir une réunion de crise du conseil de Sécurité des Nations unies après les destructions par les djihadistes de l'Etat islamique de sculptures pré-islamiques au musée de Mossoul dans le nord de l'Irak — Le cri d'alerte de l'Unesco après les destructions de trésors antiques par Daech (Le Figaro)

Le groupe Etat islamique a diffusé une vidéo montrant des jihadistes en train de détruire des statues pré-islamiques du musée de Mossoul. Le chercheur Jean-Pierre Filiu explique les raisons — «A terme, Daech s’attaquera à l’art et ne laissera rien exister» (Luc Mathieu, Libération)

On February 11, 2013, Joseph Aloisius Ratzinger, in a near unprecedented move that took his audience and the world largely by surprise, announced that he would abdicate as pope Benedict XVI. Speculation as to who was to become the successor to the one that would henceforth be known as pope ‘emeritus’ immediately started, until on March 13, an Argentinian cardinal of Italian descent, Jorge Mario Bergoglio, archbishop of Buenos Aires, was elected as pope Francis, to the surprise of many. Whereas the image of his predecessor was that of a stern and rather timid theologian, this can hardly be said of papa Bergoglio, who from his very accession has been heralded a renovator and a ‘modern’ pope, in many ways the opposite of his decidedly conservative, yet at the same time ‘postmodern’ predecessor. Two years have passed. To many, they have been years of revivification and progress. However, it can also be argued that there has been above all a change in tone and style, rather than in substance. As always, veritas in medio stat.

Récemment, les grands rassemblements à l’occasion de la « Manif pour tous » en France ainsi que la prolifération sur Internet et dans les médias d’un discours dénonçant la discrimination, voire la persécution, dont sont victimes les catholiques – « la christianophobie » et la « catholicophobie », en référence bien entendu à l’« islamophobie » – semblent indiquer un nouveau militantisme de la « cathosphère ». Mais s’agit-il réellement de nouveaux « pèlerins », ressourcés par une génération plus zélatrice que la précédente, ou d’un redéploiement de l’action ? Peut-on les qualifier, comme on le fait souvent, d’intégristes ou de fondamentalistes religieux ? Il y a peu, un colloque à Paris se penchait sur ce que les sociologues et politistes préfèrent appeler le « catholicisme d’identité ».

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