Les Brésiliens sont devenus assez nombreux en Belgique, et particulièrement dans sa capitale, au cours des deux dernières décennies. Très généralement d’extraction populaire et souvent relégués dans une situation administrative d’illégalité, ils occupent les niches professionnelles classiquement réservées au XXIe siècle aux immigrants de fraîche date dans les pays les moins touchés par la crise : travail dans le bâtiment, dans l’entretien des jardins, dans le nettoyage, la restauration, les soins aux enfants, aux personnes âgées, aux malades, la domesticité interne et la prostitution. En émigrant ils ont évidemment emporté avec eux leurs croyances. Si le Brésil était encore considéré au XXe siècle comme uniformément catholique (porteur seulement de traces de syncrétisme avec des cultes africains ou locaux), ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les catholiques sont 64,6 % (soit 123 millions de Brésiliens), les protestants 22,2 % (42 millions de personnes) et 8 % de la population se définit sans affiliation religieuse.
L’historien Léon Saur vient de défendre à l’Université de Paris I une thèse de doctorat monumentale, fruit de quinze années de recherche, intitulée Catholiques belges et Rwanda : 1950-1964. Les pièges de l’évidence. Cet exercice magistral de critique historique, de près de 2300 pages, fera date, sans aucun doute, concernant le Rwanda à l’ère coloniale. Il relève d’un défi vertigineux dans le chef de l’auteur : avoir décidé de tout remettre à plat, de ne se satisfaire d’aucune idée reçue, et de proposer une lecture toute nouvelle de l’histoire du Rwanda à la veille de l’Indépendance, après l’avoir patiemment déconstruite.
Le cardinal de Buenos Aires, le jésuite Jorge Mario Bergoglio, est devenu ce mercredi 13 mars 2013 le premier Souverain pontife de l'Eglise catholique originaire d'Amérique du Sud, sous le nom de François 1er.
Durant les années 70 et 80, des prédicateurs musulmans ont, à l’instar de Ahmed Deedat, su saisir l’opportunité née de l’apparition de nouvelles technologies, audio et vidéo, pour leur propagande. Comme le soulignait Felice Dasseto en 1996 dans son ouvrage La construction de l’islam européen, des musulmans ― parmi eux les Frères Musulmans, des étudiants américains, etc. ― utilisèrent dès ses débuts l’Internet comme « réseau de circulation des idées islamistes » ou comme plateforme pour proposer du contenu lié à l’islam et à sa pratique, contribuant ainsi au processus de réislamisation des musulmans européens engagé à partir des années 1980.
En dépit de la présence de Joseph Ratzinger sur la scène publique du Vatican depuis plusieurs décennies, sa réflexion théologique reste encore relativement peu connue. La réputation de l’ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, nommé à cette fonction en 1981, et les positions conservatrices du pape Benoît XVI ont eu tendance en effet à porter ombrage au théologien, qui a pourtant poursuivi et développé de façon originale le chemin ouvert par les pionniers de la théologie du XXe siècle, tels que Guardini, de Lubac et von Balthasar. Et souvent, même ceux qui ont entendu parler de cette « originalité » pensent qu’il s’agit d’un glorieux passé, enterré à la fin des années soixante.
Célestin V est l'un des rares papes de l'histoire de l'Eglise, à la fin du XIIIe siècle, à avoir volontairement démissionné de sa charge, comme il a été rappelé maintes fois lors de l'abandon récent de ses fonctions par le pape Benoît XVI. A l'époque où son prédécesseur Jean-Paul II commençait à manifester des signes de faiblesse, suscitant nombre de commentaires relatifs à une éventuelle résignation, l'historienne Anne Morelli (Centre interdisciplinaire d'Etude des Religions et de la Laïcité, ULB) rappelait déjà une anecdote bien plus intéressante qu'il n'y paraîtrait à première vue...
Au début du mois de février, l’Association française de sciences sociales des religions réunissait à Paris un colloque international rassemblant des chercheurs — historiens, anthropologues, sociologues —, qui travaillent sur les usages d’Internet. Il s’agissait d’examiner la manière dont les religions utilisent cet instrument et d’évaluer les changements que la « révolution internet » a produits dans leurs pratiques. C’était aussi pour les chercheurs l’occasion d’échanger leurs expériences sur l’évaluation des méthodes scientifiques aptes à rendre compte de ces pratiques et de ces dispositifs. La toile offre en effet aux scientifiques un nouveau média d’observation du fait religieux : comment l’analyser, et avec quels outils ?