Vendredi 22 novembre 2024

Oui, une Haute école a le droit d’interdire le port de signes convictionnels à ses étudiants au nom de la neutralité. C’est du moins la conclusion rendue le 4 juin 2020 par la Cour constitutionnelle dans une affaire mettant en cause la Ville de Bruxelles, défendue par le constitutionnaliste Marc Uyttendaele, et des étudiantes de confession musulmane, défendues par Alexis Deswaef, ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme. Suite à une plainte émanant de ces étudiantes, désireuses de pouvoir porter le voile à la Haute Ecole Francisco Ferrer, la chambre des référés du Tribunal de première instance francophone de Bruxelles s’était tournée en mai 2018 vers la Cour constitutionnelle. Ceci afin de lui poser une question préjudicielle relative à l’interprétation à donner à l’article 3 du décret du 31 mars 1994 définissant la neutralité de l’enseignement de la Communauté française, article qui prévoit la possibilité de limiter la liberté de manifester sa religion ou ses convictions à certaines conditions.

L’ancienne eurodéputée PS Véronique De Keyser vient d’être élue présidente du Centre d’Action laïque (CAL), la coupole fédératrice des organisations humanistes et de libre pensée en Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle est la première femme à occuper cette fonction, et relève ce défi après d’autres personnalités fortes telles que Pierre Galand ou Henri Bartholomeeusen. Psychologue, professeur émérite de l’Université de Liège, femme engagée à gauche, elle a été député européenne durant trois législatures, de 2001 à 2014, et connaît donc bien les mondes politique, associatif et académique — ce qui lui sera assurément utile dans ses nouvelles responsabilités. Elle aura aussi à déterminer de quelle manière elle va s’inscrire dans la ligne de son prédécesseur et faire face aux défis de la laïcité aujourd’hui — c’est l’inventaire de ces défis qui est développé ci-dessous.

C’était il y a trente ans, à Bruxelles. Le 30 mars 1990, au milieu de la journée, le Premier ministre belge Wilfried Martens convoque les cinq vice-Premiers ministres qui composent son Gouvernement. Il leur lit une lettre signée par le chef de l’État, le roi Baudouin, courrier dans lequel le roi des Belges signifie au Gouvernement qu’il ne contresignera pas la loi dépénalisant partiellement l’interruption volontaire de grossesse, un texte adopté quelques jours plus tôt au Parlement. Ce courrier inédit du roi constitue un épisode symbolique décisif d’une saga qui a alors polarisé la société belge et la vie politique belge depuis vingt ans ; il aurait pu, si le Gouvernement n’avait pas usé d’un subterfuge institutionnel pour contourner le refus royal, ouvrir une crise constitutionnelle grave pour le pays.

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Le Grand Orient de Belgique (GOB), la principale obédience maçonnique du pays et qui compte quelques 10 000 membres répartis en 118 loges, vient de franchir une étape fondamentale dans son histoire vieille de près de deux siècles — elle avait été installée en 1833, trois ans après l’indépendance de la Belgique. En effet, l’assemblée générale du Grand Orient a adopté, ce dimanche 16 février, et à une large majorité, une réforme de ses statuts et règlements qui entre autres modifications permettra désormais que des loges affiliées à cette obédience libérale et a-dogmatique intègrent des femmes en leur sein.

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Depuis les années 2000, les travaux sur les liens entre médias et religions ont conclu à une augmentation de la visibilité du religieux dans les médias d’information, à coup sûr en raison du fait que la religion est lue et vécue par les journalistes et les élites intellectuelles comme un vecteur de changements sociologiques majeurs. Si toutes les religions sont soumises aux cadrages journalistiques — que leurs représentants cherchent souvent à influencer — et à la difficulté pour les journalistes de savoir ce qu’il est opportun de dire et de montrer des idées, des pratiques ou des signes perçus comme religieux, on sait que la couverture médiatique de l’islam en Europe revêt des caractéristiques particulières depuis la Révolution iranienne, les attentats du 11 septembre 2001 et les multiples controverses et débats qui ont lieu dans le champ du politique.

samedi 15 février 2020

Hanoukkah au Parlement fédéral

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Il est belge et s’appelle Michael Freilich. Ce parlementaire nationaliste, issu des rangs de la droite populiste flamande — la N-VA présidée par Bart De Wever —, est dans le même temps une figure connue de la vie juive à Anvers, la deuxième ville du pays. Il fut en effet, durant douze ans, rédacteur en chef du mensuel juif anversois « Joods Actueel », avant d’être élu aux élections législatives belges de mai 2019 sur les listes du parti nationaliste flamand N-VA. À la fin de l’année dernière, le député Michael Freilich s’est attiré les foudres, jusqu’au sein de son propre parti, pour avoir à l’occasion de la fête juive des lumières allumé dans les locaux du Parlement fédéral les bougies d’un chandelier à huit branches.

The election of Jair Bolsonaro in October 2018 shed light on the role of religion in Brazilian politics. With the slogan “Brazil above everything, God above everyone”, Bolsonaro leaded an electoral campaign sustained by a broad coalition formed by heterogeneous conservative, religious and right-wing groups, some of them clearly supporting authoritarian agendas. Using an aggressive political rhetoric based on hate speech towards blacks, indigenous people, women and LGBTQI, Bolsonaro presented himself as the defender of traditional Christian moral values, gaining enthusiastic support from leaderships of Brazilian two biggest Pentecostal denominations (Assembly of God - AD and the Universal Church of the Kingdom of God - UCKG), as well as from some members of the Catholic Church.

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