Samedi 27 avril 2024
Schreiber

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Dans un contexte marqué par la crise de l’Exécutif des Musulmans de Belgique, l’organe représentatif du culte islamique, qui rend improbable une reprise du processus de reconnaissance de mosquées par les Régions, la Flandre a adopté un nouveau décret réglementant le temporel des cultes. La Région de Bruxelles-Capitale s’apprête à faire de même, mais examine un texte très différent de celui qui vient d’être adopté au nord du pays.

ORELA fait paraître son neuvième rapport sur l'état des religions et de la laïcité en Belgique, portant sur l'année 2020. Fort de 166 pages, ce rapport de l'Observatoire des Religions et de la Laïcité de l'Université libre de Bruxelles propose une analyse de ce qui a fait l'actualité des religions et de la laïcité en Belgique durant l'année dernière. Il vise à fournir un état des lieux actualisé des dynamiques religieuses institutionnelles et communautaires, des croyances et pratiques de la population, de la législation belge et de son application, tout en garantissant leur mise en contexte historique et sociologique.

Ce mardi 5 octobre a été publié un rapport très attendu sur la pédophilie dans l’Église de France entre 1950 et 2020. Il a été commandité par la Conférence des Évêques de France qui a chargé, en novembre 2018, l’ancien vice-président du Conseil d’État, le haut-fonctionnaire Jean-Marc Sauvé, catholique assumé, de constituer une commission d’étude pour analyser le passé des abus sexuels commis sur des mineurs par des clercs et des laïcs attachés à l’Église. Cette instance a été baptisée Commission indépendante sur les Abus sexuels dans l’Église (CIASE). Les chiffres sont accablants. Il y a eu entre 2 900 et 3 200 pédocriminels au sein de l'Église catholique en France depuis 1950. Des dizaines de milliers de jeunes ont subi des abus. Certains parlent d’un « système ». Mais au-delà des causes avancées pour expliquer l’ampleur du phénomène, ce qui nous intéresse ici, c’est la manière dont il est vécu par les catholiques. 

mardi, 28 septembre 2021 18:31

Le rapport des Français à la religion

Une étude réalisée en août dernier auprès d’un peu plus d’un millier de personnes par l’IFOP pour l’Association des Journalistes d’Information sur les Religions (AJIR, la plus ancienne association professionnelle de presse en France), et ce à l’occasion de son centenaire, montre qu’une courte majorité des Français ne croit pas en Dieu (51 %), contre 44 % en 2011, dix ans plus tôt. En 1947, seules 20 % des personnes interrogées, selon le même Institut de sondage, ne croyaient pas en Dieu. L’érosion est donc très sensible, et même spectaculaire aux yeux de certains.

Un récent incident diplomatique entre l’Italie et le Vatican permet d’analyser la situation particulière d’un État qui héberge, à l’intérieur de son territoire, un État de caractère religieux. L'Italie est en effet actuellement gouvernée par une très large coalition, allant de droite à gauche mais divisée sur des questions éthiques et, notamment, sur l’attitude face à l’homosexualité. Depuis 1996 plusieurs propositions ont été faites, sans succès, pour condamner l’homophobie. Cette question divise même, de l’intérieur, les partis qui composent la majorité. Alessandro Zan, député démocrate (centre gauche), a été à l’origine d’une proposition de loi qui renforcerait la lutte contre l’homophobie en pénalisant l’instigation à la haine et la discrimination envers les LGBTQ+.

ORELA se met à moitié en veilleuse durant l’été : nous poursuivrons sans interruption, cinq jours par semaine, la publication de notre revue de presse consacrée au fait religieux. En revanche, nous suspendons pendant quelques semaines la publication de nos analyses, pour les reprendre de plus belle à la fin du mois d’août.

C’est l’occasion de remercier nos milliers de fidèles lecteurs tout autant que les membres de l’équipe qui nous a permis de développer nos activités, de vous proposer un outil plus performant et de vous expédier régulièrement notre Newsletter.

Notre observation du religieux, nos recherches et nos enseignements sont intimement liés. C’est donc l’occasion aussi de vous annoncer la très bonne nouvelle de la création d’un second Master en étude des religions dans notre Université. Opérationnel dès la rentrée académique de septembre, il sera consacré au fait religieux contemporain, dans un programme resserré d’une durée d’un an. Vous trouverez toutes les informations à ce sujet ici...

Bonnes vacances !

Nawal El Saadawi, née en 1931 en Egypte et décédée en cette année 2021, était une féministe mondialement connue pour ses prises de position publiques et sa cinquantaine d’ouvrages traduits en plusieurs langues, où elle dénonçait le patriarcat tout en traitant de sujets tabous – liés notamment au corps des femmes. Digne héritière de Huda Sharaawi, fondatrice en 1923 de l’Union féministe égyptienne qui durant la même année posa un acte audacieux en se dévoilant publiquement, Nawal El Saadawi était une figure phare du féminisme égyptien qui, à travers ses interventions télévisées et ses manuscrits, a fait trembler les systèmes patriarcaux, religieux et dictatoriaux du monde arabe. Consciente de l’impact subversif de son engagement, elle répétait souvent la joie éprouvée lorsque de très nombreuses jeunes filles et femmes arabes lui confiaient que ses livres avaient littéralement changé leurs vies.

La reconnaissance des « vertus héroïques » de Robert Schuman est annoncée comme imminente, une étape dans son chemin vers la béatification – laquelle requiert la validation d’un premier miracle par le Vatican, voire d’un second pour devenir ‘saint’. Cet épisode ravive le débat sur la place de la religion dans la culture politique des « Pères Fondateurs » de l’intégration européenne, mais aussi sur la résurgence régulière de cette mémoire controversée comme champ de bataille autour d’une « Europe chrétienne ».

Les pratiques pèlerines traditionnelles sont-elles compatibles avec la pandémie que nous vivons depuis plus d’un an ? Comment s’adapteront-elles aux exigences sanitaires qui seront vraisemblablement en vigueur dans le monde post-Covid ? Ces questions se posent à tous les sanctuaires habitués aux foules, de Compostelle à Lourdes — pour ne rester que dans le domaine catholique. Ce mois-ci, l’Octave de Luxembourg a confirmé leur force déstabilisatrice, y compris pour des pratiques plus modestes, limitées dans le temps et à l’envergure avant tout régionale.

Ce 6 avril a eu lieu, en République démocratique du Congo, la célébration du centenaire du kimbanguisme. La cérémonie s’est déroulée dans la province du Kongo Central, à Nkamba, la cité sainte des kimbanguistes, et a réuni plusieurs dizaines de milliers de membres de l’Église. Le président de la République Félix Tshisekedi était présent. Avant d’inaugurer le Musée consacré à Simon Kimbangu, il a pris la parole pour célébrer la mémoire du prophète Simon Kimbangu et le rôle historique joué par celui-ci à l’époque de la colonisation. Il a annoncé qu’il s’emploierait à ce que le 6 avril devienne une journée chômée. Qu’on ne s’y trompe pourtant pas : la présence des autorités politiques ne contredit, expressément du moins, ni l’apolitisme ni le respect qu’il implique des autorités officielles. Cet apolitisme de l’institution kimbanguiste résulte d’un choix  posé au terme d’une longue période – la période coloniale – de résistance et de clandestinité, car marquée par la répression.

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